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Friser les 900 kilomètres à la journée ou programmer un voyage de 1 900 km sur 4 jours avec une Renault Zoé : le feriez-vous ? Non !? Fatiguant !? Impossible !? Trop risqué !? Frank s’amuse d’entendre ce type de réponses. Rouler avec cette voiture électrique est pour lui autant un jeu qu’un art de vivre. Et même une reconnaissance pour un modèle auquel il pense devoir la vie.
Faut-il absolument une Tesla pour voyager loin en voiture électrique ? Frank est absolument sans clivage à ce sujet : « J’ai loué une fois un Tesla Model Y grande autonomie. C’était pour moi une super belle expérience. J’ai eu l’impression d’avoir une Porsche pendant un week-end. Pour voyager régulièrement à deux comme nous le faisons, nous n’avons pas besoin d’un véhicule aussi long ».
Et pourtant le couple qui réside dans la région de Melun, en Seine-et-Marne, va loin : « Bretagne, Alsace, Allemagne, Chamonix, Suisse, Italie, etc., de mars à octobre, nous parcourons en moyenne 1 000 kilomètres par semaine avec notre Renault Zoé. Au total, depuis janvier 2020, nous avons avalé environ 130 000 km. Mes allers-retours quotidiens pour le travail totalisent 140 km ».
Et pourtant la première expérience avec cette polyvalente branchée n’avait pas été très bonne : « Mon projet d’achat d’une voiture électrique remonte à 2015. Un 3 janvier, sous la pluie et le froid, j’ai eu du mal à arriver à ma destination, à 70 km du point de départ, avec l’exemplaire prêté par la concession. Nous avions coupé le chauffage, les essuie-glaces et nous nous étions calés derrière un camion pour profiter de l’aspiration. Mais c’est de là qu’est partie notre légende en Zoé. Nous avons attendu la génération qui offrirait une autonomie satisfaisante ».
Frank a-t-il choisi de passer à l’électrique pour l’écologie ? « Oui, mais ce n’était pas la raison première. J’avais auparavant une Citroën C4 qui, au bout de plus de 400 000 km, n’était plus admise au contrôle technique en raison de la pollution. J’ai connu un peu toutes les pannes qu’on peut rencontrer sur les modèles thermiques. Hors de question pour moi de passer par la case hybride. Adopter l’électrique me permettait aussi d’alléger mon impact CO2 de grand rouleur ».
Concernant la recharge dans son quotidien, notre lecteur avait trouvé une organisation satisfaisante : « Ayant pourtant fait installer une prise renforcée, je ne rechargeais ma Renault Zoé que 3 ou 4 fois par an à la maison. Je profitais des trois bornes gratuites 22 kW installées sur le parking de l’Intermarché pour retrouver de l’ordre de 30 % de batterie le temps de faire quelques courses. Des automobilistes ont hélas tendance à laisser brancher là leurs VE toute la journée ».
Il a dû revoir ses habitudes : « Le reste du temps, j’exploitais le matériel payant mis à la disposition par l’entreprise pour laquelle je travaille. Mais le prix de la recharge a augmenté d’un coup de 130 %. Depuis, je profite en partie des 3 kW des panneaux solaires installés sur le toit de ma maison ».
La Renault Zoé a vraiment été adoptée par le couple : « Peut-être au tout début ma femme a-t-elle pu ressentir un peu d’appréhension à partir loin en voiture électrique. Avant, elle était souvent pressée d’arriver. Plus maintenant. C’est même elle qui me pousse à prendre la Zoé. Pour expliquer notre changement d’utilisation de la voiture, j’aime détourner un peu un proverbe africain : ‘Auparavant, on avait la montre, maintenant on a le temps’ ».
Cette façon de voyager n’est-elle pas pourtant une perte de temps ? « Non, absolument pas. Pour nous les vacances commencent dès que l’on quitte la maison. Les trajets en font partie. Si on le veut, ils peuvent provoquer de l’émerveillement à tout instant. Les motards qui réalisent des roadtrips avec leurs machines devraient se reconnaître dans notre philosophie ».
Il a trouvé une façon imagée de l’illustrer : « Quand on passe à la voiture électrique, il faut changer son propre logiciel. Et là, on découvre des coins formidables en empruntant le réseau secondaire. Ils méritent qu’on s’y arrête un peu. C’est ainsi que nous avons découvert Lunéville en Meurthe-et-Moselle ou l’horloge astronomique de Ploërmel dans le Morbihan ».
Frank a son astuce pour occuper les enfants : « La voiture électrique leur offre une nouvelle manière de s’impliquer durant les vacances. Il faut leur présenter le voyage comme un challenge auxquels ils peuvent participer. Par exemple en trouvant des lieux d’arrêt, en particulier pour la recharge, avec leurs smartphones ».
Sans que cela se remarque, c’est avec deux Renault Zoé identiques que notre lecteur a accumulé 68 000 + 62 000 km : « J’aime bien conserver jusqu’au bout mes véhicules, mais un jeune conducteur sans permis ni assurance m’a percuté. Je suis sorti du choc frontal de 80 km/h avec seulement une fracture au sternum et quelques contusions. Toute l’unité avant était détruite, mais j’ai pu sortir par la porte qui s’ouvrait encore normalement. J’estime que la Zoé m’a sauvé la vie ».
C’est pourquoi il a pris cette décision : « J’ai repris la même, de la même couleur gris anthracite, et dans la même finition Intens. A savoir une Renault Zoé version 52 kWh R135 équipée de la prise Combo 50 kW et du chargeur 22 kW AC. Quand nous achèterons notre Renault Megane E-Tech, cette Zoé sera conservée en seconde voiture ». Et pourtant l’aspect extérieur de la polyvalente ne l’a pas convaincu : « Qu’est-ce que j’ai été déçu de voir que pour sa troisième génération elle conservait son apparence à peine évoluée ! Elle est moche, mais terriblement attachante et efficace. L’intérieur et tout le système ont été heureusement revus ».
En France, Frank et sa femme ont pris le temps de découvrir de nombreuses régions : « Nous avons ainsi visité la côte Atlantique, en plusieurs fois, du Touquet jusqu’à Mimizan, en passant par Cherbourg, le Mont-Saint-Michel, la Côte de granit rose, la pointe du Raz, Le Croisic, Noirmoutier, Oléron, Royan, Biscarosse, et tant d’autres villes ».
Lorsqu’il a décidé d’aller voir les châteaux de Bavière avec un tour au lac de Constance en avril 2022, il s’est lancé un nouveau défi : « Dépenser le moins possible sur les recharges. Les 1 900 km avalés en 4 jours nous ont coûté seulement 4,93 euros. A Saverne, Guebwiller, chez Ikea et Aldi en Allemagne et dans les hôtels où nous sommes allés, nous avons pu nous brancher gratuitement. C’est encore possible dans des concessions Renault aussi. En trois ans et demi, j’ai économisé 11 000 euros sur les frais de carburant. Sans compter les gains sur l’entretien ».
Des records personnels, il en a aussi établi lors de son plus grand périple : « Notre dernier grand voyage est un roadtrip de 2 500 km en une semaine au mois d’avril dernier [NDLR : Le récit est proposé à la fin de l’article sous la forme d’un fichier pdf à télécharger ]. Il nous a amenés en Italie, jusqu’à Gênes. Lors du retour, nous avons roulé 890 km sur une journée en partant tôt le matin et en arrivant à minuit. Au départ, nous devions dormir à Clermont-Ferrand, mais nous avons finalement décidé de poursuivre ». Prochain périple : « Direction les pays scandinaves l’année prochaine, pour 2 000 à 2 500 km. On a envie de voir Malmö ».
Le Francilien a d’abord connu des ricanements lorsqu’il a fait part de ses projets de longs déplacements en Renault Zoé : « Finalement, les gens sont épatés maintenant. Je vois leurs yeux qui brillent quand je leur raconte mes aventures avec cette voiture. A Munich, je rechargeais sur le parking d’un supermarché quand un retraité allemand est venu me voir, interloqué en découvrant les plaques d’immatriculation françaises. Avec une Tesla, ce serait moins surprenant de boucler facilement de grands périples ».
Frank a toutefois un atout dans sa manche : « Je travaille à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Je calcule des plans de vol pour des long-courriers. J’ai l’impression de faire le même travail en cherchant à l’avance les lieux où m’arrêter, notamment pour recharger, avec des scénarios de secours. Parfois je ne prépare rien. Au retour d’Italie, par exemple, je demandais en cours de route à ma femme de nous trouver un point d’arrêt dans les 50 km pour recharger et manger. Je n’ai jamais connu de mésaventure ».
Ces succès lui ont donné une certaine notoriété : « Je suis en quelque sorte devenu autour de moi le référent en matière de véhicules électriques. Beaucoup de gens m’interrogent pour obtenir des conseils ».
Avant de suggérer une voiture électrique, notre lecteur est d’abord à l’écoute de ses interlocuteurs : « Je ne cherche pas à ce que tout le monde roule en VE. Les exigences de l’Europe et de la France pour 2035 ne pourront pas correspondre à tout le monde. J’aimerais bien rouler dans une vieille Ford Mustang ou une Citroën 2 CV pour le son de leurs moteurs. Je comprends très bien le plaisir que l’on peut ressentir à conduire une thermique et à être passionné de mécanique ».
C’est pourquoi Frank commence par donner ce premier conseil : « Réfléchissez bien avant de passer à la voiture électrique, pour ne pas être déçu ensuite. Pour un petit budget, l’occasion peut offrir de belles opportunités. La Renault Zoé est alors pour moi un bon choix ».
Pourquoi ? « D’abord parce que c’est une voiture fiable, en dehors de quelques problèmes avec le système multimédia. Ensuite parce qu’elle a la recharge 22 kW AC. Et ça, c’est un vrai plus pour profiter au maximum de toutes les bornes qu’on trouve en France et ailleurs. Je ne comprends pas pourquoi Renault n’insiste pas davantage sur ce point dans sa com. Je ne comprends pas pourquoi non plus les autres marques n’adopte pas cette puissance vraiment très utile ».
A télécharger : Fichier pdf du roadtrip en Italie
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Frank pour son accueil, son témoignage, et sa sympathie.
Philippe SCHWOERER
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