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Vous souhaitez passer à l’électrique, mais un modèle neuf reste encore trop cher à vos yeux ? Pensez à l’occasion, le marché de la seconde main commençant à bien se développer. Automobile-Propre vous donne tous ses conseils pour réussir votre achat d’une voiture électrique d’occasion.
Céder au coup de cœur, opter les yeux fermés pour le modèle le plus répandu, écouter le conseil d’un proche ou d’un concessionnaire : sont-ce les meilleurs scénarios à adopter pour acquérir une voiture électrique d’occasion ? Non ! Et pourtant, c’est souvent l’un d’eux qui pousse nombre d’automobilistes à opter pour l’électromobilité et le ‘zéro émission’. La démarche nécessite d’être plus rigoureux. Les pistes à suivre…
C’est souvent le budget qui va permettre de procéder au premier écrémage pour l’achat d’une voiture électrique d’occasion. Et ce, afin de ne regarder que du côté de celles qui vous seront réellement accessibles.
Effectuer 100 kilomètres en voiture électrique devrait vous coûter environ 2 euros en électricité en rechargeant depuis votre domicile, contre 10 euros ou plus d’essence et de gazole avec un modèle thermique. Ce qui devrait vous autoriser à gonfler de quelques milliers d’euros l’enveloppe que vous auriez réservée dans le passé à l’achat d’une voiture d’occasion.
Avec 5 000 euros, ce qui est quasiment un minimum pour l’achat d’une voiture électrique d’occasion, vous aurez quand même le choix entre les premières Renault Zoé et les ‘C-ZiMiOn’ (Mitsubishi i-MiEV, Peugeot iOn et Citroën C-Zero). Sous 10.000 €, on peut trouver des Nissan Leaf d’ancienne génération ou des Volkswagen e-up!. Entre 20.000 et 30.000 €, il y aura des Kia Niro EV, qui ont l’avantage d’avoir une bonne autonomie. Les premières Tesla Model S s’offrent à environ 35 000 euros. En revanche vous trouverez difficilement un Tesla Model 3 à moins de 35 000 euros !
Il faut toutefois souligner que les prix en occasion sont maintenant tirés vers le haut par la demande, même pour les électriques. Les petits prix ne sont pas forcément de bonnes affaires. Une occasion électrique en de 8 ans et plus avec ses batteries d’origine est en plein déclin.
L’Etat a mis en place un bonus de 1.000 € sur les véhicules électriques d’occasion, qui ont au moins deux ans. De plus, avec la prime à la casse, il est possible d’acheter un modèle d’occasion. Le coup de pouce est de 2.500 € si on met au rebut un essence d’avant 2006 ou un diesel d’avant 2011.
À lire aussiGuide d’achat : comment bien choisir sa voiture électrique d’occasion ?A quoi destinez-vous votre voiture électrique d’occasion ? Trajets domicile-travail uniquement ? Des déplacements à moyennes et/ou longues distances parfois ? Voiture unique ou principale ? Ce sont les besoins en autonomie qui vont ensuite réduire la palette des modèles correspondant à vos attentes.
Pour des déplacements courts, une citadine fera l’affaire. Et même pour de moyennes distances. A ce jeu, la plus polyvalente semble bien être la Renault Zoé, dont l’offre est abondante. Surtout avec 1 ou 2 enfants avec soi. Les besoins en autonomie sont aussi à évaluer en fonction des possibilités de recharge à disposition. Pour un usage plus familial avec de plus longues distances, les Kia Niro avec la grande batterie sont intéressants, l’autonomie étant à 450 km.
Où allez-vous recharger votre voiture électrique le plus souvent ? Au domicile. Dans ce cas, et sur ce point, avec des déplacements courts ou moyens, quasiment tous les modèles de la génération lithium-ion pourraient vous convenir. Il faut penser à faire installer chez vous une prise qui permet de faire une recharge plus rapide, cela étant très long avec une prise domestique. La prise de type Green’Up est une première solution abordable, avant la prise de type Wallbox.
S’il est question de faire des déplacements longs, régulièrement ou occasionnellement, quelles sont les puissances des points de recharge à votre disposition qui permettraient de les réaliser ? Des bornes rapides ? Si oui, c’est l’idéal sur le papier. Première condition : choisir un véhicule compatible. Il est important d’évaluer la fréquentation aux stations, notamment lors des périodes de grande circulation. Les voitures électriques peuvent désormais mobiliser plus d’une heure un chargeur rapide 50 kW. Il est donc préférable de fréquenter des stations équipées de plusieurs bornes. Tesla a mis sur pieds pour ses productions un réseau globalement efficace de superchargeurs. Pour les autres modèles, Ionity est une valeur sûre.
S’il n’y a que des bornes accélérées 22 kW, vous voilà clairement dirigé vers la Renault Zoé. Néanmoins, les occasions récentes en version R135 de cette dernière sont potentiellement compatibles avec une charge à 50 kW.
À lire aussiCarte des bornes de recharge publiques : comment les trouver et grâce à quels outils ?Toutefois, sachez que certaines voitures électriques d’autres marques peuvent aussi embarquer un appareil 7 kW, voire 11 kW, qui dépannera à l’occasion. A savoir, quelques exemplaires de BMW i3 sont équipées d’un prolongateur d’autonomie à essence. Ce matériel permet de ne pas rester bloqué en panne d’électricité sur la route.
À lire aussiCrédit d’impôt borne de recharge : comment ça marche ?Ne vous laissez surtout pas tenter par les prix alléchants demandés pour des Renault Clio de 1996, Kangoo de 2003, Citroën AX du milieu des années 1990, Peugeot 106 de la même époque, ou autres modèles antérieurs à 2010… à moins de vouloir vous amuser un peu et développer vos compétences en entretien de VE avec des engins aux entrailles plutôt accessibles.
A une médiocre autonomie d’environ 70 kilomètres, il faudra leurs accorder une attention toute particulière pour l’entretien et les réparations, éventuellement en vous aidant des conseils et du matériel de pionniers de la mobilité électrique.
Mieux vaut oublier les voitures branchées des générations plomb et NiCd, pour préférer celles équipées de batteries lithium-ion. Dans ces dernières, on évite de se laisser séduire par les modèles de constructeurs disparus et assimilés, comme la Mia de Mia Electric, et les productions de Bolloré.
Non seulement les Bluecar et Bluesummer ne sont pas des plus agréables à conduire, mais en plus elles ne sont pas adaptées aux particuliers. Sauf usage quotidien très régulier. Elles consomment plus d’énergie que les autres du fait de l’obligation de conserver quasi en permanence une certaine température les batteries. Ainsi elles doivent être quasiment toujours branchées quand elles ne servent pas. Déclinaison de la Bluesummer, la Citroën E-Méhari est également à éviter.
La Renault Fluence est à fuir aussi. Elle connaît des problèmes au niveau du moteur électrique et le constructeur pourrait ne plus fournir de batteries de remplacement.
L’organe principal sur lequel vous devez porter votre attention avant l’achat d’une voiture électrique d’occasion, c’est la batterie. Combien de kilomètres est-il possible de réaliser avec ? Si pour une Citroën C-Zero qui a 8 ans, et 100 000 km, l’on vous dit qu’après une recharge complète elle peut effectuer encore une centaine de kilomètres : méfiance !
Même avec un kilométrage peu élevé, un pack d’avant 2013 aura très certainement perdu un bon quart de sa capacité d’origine. Et le phénomène s’amplifiera. Une voiture électrique de plus de 8 ans pourra cependant rendre encore bien des services pendant quelques années pour circuler localement. Il faut juste être conscient de sa situation et ne pas l’acheter trop chère.
Sachez, par exemple, que Citroën demande plus de 17 000 euros pour remplacer la batterie d’une C-Zero. Les constructeurs rechignent pour la plupart à communiquer clairement des tarifs à ce sujet.
Pour certains modèles de voitures électriques, il est possible d’effectuer un test de capacité de la batterie et d’obtenir un certificat sur sa santé. Contre 49 euros, Moba (ex La Belle Batterie) vous fait parvenir un boîtier à brancher sur la prise OBD du véhicule. Il est associé à une application smartphone à télécharger grâce à un QR Code fourni. Le soft permet de transmettre directement à la jeune entreprise les infos sur l’équilibrage des cellules. L’opération de collecte des données est à réaliser 2 fois. La première, lorsque la batterie est en dessous de 20% de sa capacité. La seconde, après une recharge complète. Les résultats sont communiqués ensuite sous la forme d’un livret.
Moba a un kit pour la plupart des véhicules électriques bien présents sur le marché de l’occasion. De plus en plus de modèles sont compatibles. Ainsi les Renault Zoé (22 et 41 kWh) et Kangoo (22 kWh), BMW i3 (60, 94 ou 120 Ah), Nissan Leaf (24 et 30 kWh), Kia Soul EV (27 kWh), Citroën C-Zero, Peugeot iOn et Mitsubishi i-MiEV (14,5 et 16 kWh), Tesla Model S…
À lire aussiVoiture électrique : comment optimiser la durée de vie de la batterie ?Les craintes sur l’état de la batterie peuvent être balayées en choisissant une voiture électrique d’occasion dont le pack est loué. Les constructeurs ne le proposent plus, mais Renault, Smart et Bolloré l’ont imposé par le passé, ainsi que Citroën pour la E-Méhari. D’autres constructeurs ont également proposé en option.
Il est parfois possible de passer de la location à l’achat de la batterie. Bolloré le permet pour ses anciennes Bluecar. Ne le faites surtout pas avec des modèles qui ont plus de 5 ans d’âge : cette location est dans ce cas une garantie qui vous permet d’envisager l’usage de votre voiture électrique d’occasion sur un plus long terme et avec un pack suffisamment en état.
L’idéal est de connaître l’autonomie annoncée à l’époque par le constructeur, et de retirer 20% pour connaître le rayon d’action réel à sa première mise en circulation. Comparez ensuite ces chiffres avec ceux donnés par le vendeur. Ou mieux, ceux que vous aurez calculés en effectuant un essai sur une longue distance. Après plusieurs années de fonctionnement et des dizaines de milliers de kilomètres plus tard, l’autonomie sera forcément plus faible, sauf cas très spécifiques d’utilisation.
À lire aussiLa location de batteries sur une voiture électriqueVous devez être en mesure de constater et confirmer l’autonomie que vous annonce le vendeur avant d’acheter une voiture électrique d’occasion. Comment ? En ayant la possibilité d’essayer la voiture suffisamment longtemps, après une recharge complète.
Pas forcément besoin de vider la batterie, bien que ce serait l’idéal, mais au moins la moitié afin de vérifier qu’il n’y a pas une grosse incohérence dans les chiffres que le propriétaire ou le concessionnaire vous aura communiqués. Un professionnel sera souvent plus enclin à vous laisser cette liberté… s’il est sûr de son produit ou s’il table sur votre crédulité.
Toutes les technologies de batteries lithium-ion ne vieillissent pas de la même manière. Globalement, on sait dire aujourd’hui qu’un pack peut accumuler 100 000 km et plus en 5 à 10 ans. Mais pour chacun des modèles que vous aurez retenus, l’idéal est de consulter les retours d’expériences de leurs premiers utilisateurs, en particulier sur des forums dédiés.
Tout cela ne doit pas vous faire oublier qu’une voiture électrique, c’est aussi une voiture plaisir. Et l’on a quand même le droit de craquer pour un modèle plutôt qu’au autre, certains ayant véritablement ce qu’il faut pour cela, que ce soit au niveau de la ligne, d’une ambiance intérieure, ou du comportement routier.
Quoi qu’il en soit : essayez plusieurs modèles différents pour sentir celui qui vous semblera le mieux vous correspondre tout en offrant le niveau de service qui répond à vos besoins.
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