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Lecteur d’Automobile Propre, Stéphane nous a contactés pour nous raconter les difficultés qu’il éprouve à sortir de la LOA avant terme avec sa Renault Megane E-Tech. Il n’avait jamais rencontré cette situation avec ses précédentes voitures thermiques. Une mésaventure qui ne serait pas spécifique à la marque ni au modèle.
Travaillant dans le domaine médical, Stéphane a signé en juillet 2022 une location avec option d’achat pour sa première voiture électrique. Il s’agit d’une Renault Megane E-Tech qui remplace une Peugeot 2008 : « C’est l’expérience d’un collègue plus jeune, bien dans la mouvance des nouvelles technologies, qui m’a décidé à franchir le pas. Avec sa Tesla Model 3, il réalise tous les jours sans problème son aller-retour entre Amiens et Beauvais [NDLR : 2 x 60 km environ]. Ce qui m’a conforté dans le fait d’y aller ».
À partir de la prise de décision, le quinquagénaire souhaitait disposer rapidement d’un véhicule électrique : « Au départ, c’était pour une histoire d’économie. Depuis 2010, je prends mes voitures en LOA chez Nissan, Peugeot et Renault. À l’époque, c’était inabordable chez Tesla. J’ai remarqué la Mégane E-Tech dans les publicités ainsi que dans les essais réalisés, en particulier chez Automobile Propre et à La Chaîne EV ».
Commander et recevoir son exemplaire n’a pas été un problème pour notre lecteur : « Le commercial était le frère d’une collègue. J’ai signé pour une LOA sur quatre ans. Grâce au bonus qui a servi en premier versement, j’ai des loyers d’un peu plus de 430 euros. Je ne retrouve pas le kilométrage compris dans la formule, mais ce doit être 15 000 km par an, ce qui correspond à ce que je parcours réellement ».
Aujourd’hui, le compteur de la Renault Megane E-Tech de Stéphane affiche dans les 44 000 km : « Elle est en excellent état. C’est principalement ma femme qui utilise cette voiture pour son activité de toilettage canin. Depuis mars 2023, j’utilise une Tesla Model Y que j’ai finalement pu obtenir contre des loyers à 164 euros grâce à une remise de 5 000 euros et à un premier loyer de 9 000 euros payé en partie par le bonus. Aujourd’hui, afin de nous mobiliser sur un projet, je souhaite disposer de davantage de liquidités ».
C’est pourquoi notre lecteur cherche à rendre plus tôt sa Megane : « Ce qui me permettrait de reprendre une autre voiture électrique avec des loyers moins importants. Je sais qu’une LOA coûte plus cher au final qu’un crédit classique, mais je ne vais jamais jusqu’au bout. Je rends le véhicule quand la courbe de la valeur à l’Argus croise celle de mes versements depuis le début de la location ».
Ce n’est pas sans raison que l’électromobiliste procède de la sorte : « En fin de LOA, les concessionnaires reprennent les voitures parce qu’ils sont obligés de le faire. Ils préfèrent que ce soit plus tôt, lorsqu’ils peuvent faire un bénéfice en la revendant ensuite. Ce qui me permet de négocier des options pour ma prochaine voiture. À noter que j’ai la même valeur de rachat à 20 000 euros pour la Mégane et la Model Y ».
Ce n’est donc pas parce qu’il serait déçu par sa Renault Megane électrique 60 kWh que notre lecteur souhaite la rendre de façon anticipée : « Cette voiture est vraiment très bien. Si nous le pouvions, nous la garderions. À peine je l’ai reçue, je suis parti en Espagne sans aucune expérience de l’électrique ni de la recharge. J’ai découvert en cours de route et, globalement, ça s’est correctement passé ».
À lire aussiOccasion : quelle voiture électrique choisir à moins de 7 000 € ?Avec toutefois une petite anecdote pour le premier ravitaillement en énergie : « Je n’ai pas osé traverser Paris alors que le niveau de la batterie était dans les 80 %. J’ai voulu recharger à une station à proximité de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, mais la borne était hors service, avec un élément cassé. J’ai pu trouver ailleurs un autre chargeur. J’ai ensuite pris confiance et me suis servi du planificateur avec Google pour optimiser mes arrêts ».
Nous ne sommes qu’en 2025, mais Stéphane se souvient que, trois ans plus tôt, ce n’était pas toujours évident : « Je suis tombé sur des bornes Ionity en panne et sur des places dédiées à la recharge occupées par des voitures thermiques. En Espagne, j’avais trouvé la disponibilité des bornes nickel, mieux qu’en France ».
Un point important sur la Renault Megane E-Tech reste cependant à améliorer selon notre lecteur : « Il s’agit de l’application smartphone. C’est une horreur, et il y a de gros progrès à faire dessus. Elle est lente et ne me sert à rien. Il y a aussi un peu de bruits d’air quand on roule et on ne voit pas beaucoup par la lunette arrière. Je suppose que c’est pour cela que cette voiture existe avec une rétrovision par caméra ».
Pouvant comparer les deux voitures électriques de son foyer, Stéphane a remarqué : « Il y a une grosse différence de tenue de l’autonomie en hiver. La Mégane avec sa batterie NMC en perd beaucoup moins que la Model Y Propulsion avec son pack LFP. Un autre point en faveur de la Renault, c’est qu’elle est plus réactive, plus agréable à conduire. À l’arrêt, elle part directement quand on appuie sur l’accélérateur, alors que je trouve qu’il y a un petit temps de latence sur la Tesla ».
Le SUV de la marque américaine emporte toutefois la préférence de l’électromobiliste des Hauts-de-France sur deux choses : « Concernant l’application smartphone et le réseau de recharge, il n’y a pas photo, Tesla est loin devant ».
Au sujet des difficultés que Stéphane rencontre pour rendre de façon anticipée sa Renault Megane E-Tech, il évoque « une douche froide », précisant : « aucune concession ne veut la reprendre, sauf si j’ajoute une somme importante de l’ordre de 10 000 euros ». Les raisons toujours évoquées sont que « la décote est trop forte et que les électriques en occasion ne se vendent pas ». Les commerciaux lui confirment « qu’il n’y aurait aucun problème si ma voiture était une thermique ». Tous lui conseillent d’aller jusqu’au terme de son contrat.
Notre lecteur a d’abord contacté deux concessions Renault : « La première n’a jamais donné suite à mes SMS et courriers électroniques. Je me suis déplacé à la seconde en novembre 2024 avec l’idée de prendre éventuellement une Renault 5 E-Tech. J’ai abandonné ce projet en raison des loyers bien trop élevés : 480 euros par mois pour 15 000 km par an avec un apport limité au bonus ».
Il a aussi demandé une simulation pour une Clio hybride : « L’hybride ne m’intéresse pas, mais j’ai voulu voir ce que ça donne en LOA. Avec l’entretien compris dans les loyers, c’était 405 euros, sans cela, c’était tout de même 372 euros. Avant le Covid, le payais 440 euros pour un pick-up Nissan Navara ».
Le saviez-vous ? Il est possible de faire reprendre une voiture en LOA par un autre constructeur que celui du véhicule concerné : « Je l’ai déjà fait sans problème pour des modèles thermiques. Avec ma Mégane E-Tech, je suis allé voir Volkswagen, Skoda et BMW. Ils m’ont répondu que, en raison des fortes décotes, ils ne reprennent pas les voitures électriques. Chez MG, on me propose la MG4 à petite batterie sans options à 530 euros si je n’ajoute pas un apport ».
Aujourd’hui, Stéphane serait même partant pour une LOA sur une voiture électrique d’occasion, même si la puissance maximale de recharge en courant continu n’était pas très élevée : « Comme la Mégane, le nouveau véhicule serait utilisé par ma femme pour son activité professionnelle, avec des recharges principalement effectuées à la maison. Pour cette seconde voiture du foyer, nous n’avons pas besoin d’un gros modèle. C’est pourquoi la Renault 5 pouvait convenir, mais avec un loyer raisonnable ».
La crainte de notre lecteur aujourd’hui, c’est de devoir aller jusqu’au bout de son contrat : « Il me faudrait alors bien serrer notre budget. Et ensuite ? Je ne sais pas sur quoi on repartira. Je veux reprendre une électrique, et on me le refuse. De cette situation ubuesque, je ressens que nous achetons des véhicules jetables à des prix gonflés à l’hélium et qui font pschitt au bout de 3 ou 4 ans ».
Pour l’instant, l’électromobiliste convaincu n’a pas baissé les bras : « Je vais continuer à prospecter. Je trouve cette situation bien dommage ». Ce qui le fait s’interroger : « Je remarque que les constructeurs forcent le trait concernant la recharge, qu’il faudrait s’arrêter souvent pour cela, plus qu’en réalité. Si on ajoute à leurs arguments la baisse des aides à l’achat, la hausse du prix de l’électricité, je me demande si tous ces acteurs qui devraient pousser l’électrique ne sont pas en train tout simplement d’en tuer le marché ».
À lire aussiOccasion : quelle voiture électrique choisir à moins de 7 000 € ?Lors de son tour des concessions, Stéphane a été surpris d’entendre « que les constructeurs se débarrassent des retours de voitures électriques en les refourguant à des revendeurs spécialisés en véhicules d’occasion ».
Ce qui alimente sa pensée : « N’est-ce pas pour les voitures électriques le début d’une nouvelle trame à l’image de ce que nous avons connu dans le High-Tech avec l’obsolescence programmée ? Le second marché des ordinateurs et des smartphones prend de l’essor. Est-ce que nous ne sommes pas au début de cela avec les VE, les constructeurs ne voulant plus vendre que des modèles neufs, par exemple pour satisfaire aux contraintes européennes qui pèsent sur eux en matière d’émissions de CO2 ? »
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Stéphane pour son message initial envoyé à la rédaction, son accueil au téléphone et son témoignage.
Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.
Philippe SCHWOERER
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