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L’Allemagne veut sauver les moteurs thermiques grâce aux carburants synthétiques. C’est une « faute environnementale » selon notre ministre de l’Economie.
Pataquès au sommet de l’Europe. Il y a quelques jours, l’Allemagne a fait capoter le vote final des 27 États membres sur l’interdiction de la vente des voitures thermiques à partir de 2035.
Nos voisins d’Outre-Rhin souhaitent que la réglementation prenne en compte les carburants synthétiques. Ils ne sont pas produits à partir de pétrole et sont donc présentés par les constructeurs qui les défendent, notamment Porsche, comme neutres en carbone. Mais ces « e-fuel » alimentent des voitures qui gardent un bloc thermique.
Ce revirement agace en France. Bruno Le Maire, ministre de l’économie, s’est ainsi vertement opposé à la position de l’Allemagne, soulignant qu’il ne faut « surtout pas décaler » l’objectif de fin du thermique en 2035. Au micro de France Info, le ministre a carrément déclaré : « Nous sommes prêts à aller au bras de fer sur ce sujet parce que c’est une faute environnementale ».
À lire aussiTimbre vert – Les carburants de synthèse sont-ils vraiment écologiques ?Bruno Le Maire estime que c’est aussi une faute économique, en soulignant que l’Europe avait déjà « cinq à dix ans de retard sur le véhicule électrique par rapport à la Chine ». Laisser la porte ouverte au moteur thermique grâce à l’e-fuel, ce serait donc envoyer un mauvais signal industriel.
Des constructeurs ont d’ailleurs aussi été surpris par l’Allemagne, alors qu’ils ont déjà acté leur bascule vers le tout électrique et commencé à investir massivement pour cela. Bruno Le Maire a dit sur ce point : « Je ne peux pas dire à nos deux grands industriels Stellantis et Renault, qui ont fait le choix courageux de basculer vers l’électrique : attendez, finalement on va aller vers l’électrique mais on va quand même rester un peu au thermique ».
Bruno Le Maire indique donc qu’il faut continuer à investir massivement pour l’électrique, notamment les batteries. Mais les constructeurs ont aussi trouvé un moyen de pression sur l’Europe. Certains demandent à être davantage aidés par l’Union, menaçant d’annuler des projets d’usines de batteries prévus en Europe et de les repenser pour les Etats-Unis, où Joe Biden a mis en place de nouvelles aides à l’achat.
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