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À l’occasion de la conférence digitale « eWays Electropop », le groupe au losange a détaillé une stratégie industrielle axée sur une baisse des coûts à tous les niveaux.
Aux commandes du groupe tricolore depuis près d’un an, Luca de Meo continue d’avancer ses pions. Au lendemain du lancement du nouveau pôle industriel Electricity et de l’annonce d’une première Gigafactory à Douai, le nouveau patron du groupe au losange a détaillé une stratégie industrielle résolument axée sur la voiture électrique. « Nous nous préparons à avoir 90 % de ventes purement Electre d’ici 2030 » a indiqué Luca de Meo en introduction d’une conférence de presse digitale baptisée « eWays Electropop ».
Nerf de la guerre des constructeurs automobiles, la batterie est devenue un élément central de la stratégie de Renault. Outre le volet industriel, cette nouvelle conférence eWays a permis au groupe de détailler ses choix technologiques.
« Nous sommes aujourd’hui concentrés sur le NMC (nickel manganese cobalt ndlr) qui offre de meilleures propriétés électrochimiques que les autres technologies » a expliqué Sophie Schmidtlin, Directrice Ingénierie Avancée du Groupe Renault. Une chimie qui suivra deux trajectoires :
À plus long terme, à horizon 2030, Renault prépare l’arrivée des batteries solides. « La technologie solide semble être un “game changer” en matière de performances et de coûts. Les cellules ASSB (All-solid-state batteries ndlr) changent la donne, car l’électrolyte liquide est remplacé par un électrolyte solide ininflammable. Elles sont également compatibles avec des hautes températures, ce qui permet de se passer de système de refroidissement complexe » détaille Sophie Schmidtlin.
Sur le volet production, le groupe Renault compte deux nouveaux partenaires :
Partenaire historique du constructeur, le coréen LG Chem reste associé au constructeur et fournira les cellules de la future Megane électrique.
Pour Renault, cette montée en puissance industrielle s’inscrit dans une logique de baisse des coûts. À l’échelle du pack batterie, le constructeur espère tomber à un tarif inférieur à 100 $/kWh en 2025 et à 80 $/kWh en 2030.
Afin d’accélérer les économies d’échelle, l’enjeu est aussi d’harmoniser les cellules entre les différentes marques de l’Alliance. « L’alliance utilisera la même chimie, les mêmes modules dès 2024 », promet Philippe Brunet, directeur ingénierie mécanique, thermique et électrique au sein du groupe.
Quant au volet recyclage, Renault a d’ores et déjà pris les devants. Grâce à sa filiale Indra et à son partenariat avec Veolia, le constructeur indique avoir déjà recyclé 75 MWh de batteries, dont la moitié sur la seule année 2020. La prochaine étape sera d’intégrer le démantèlement et le reconditionnement des batteries au sein du projet de Re-Factory de Flins. Un partenariat avec Solvay et Véolia a également été annoncé en mars dernier pour une meilleure récupération des matériaux stratégiques.
En ce qui concerne les moteurs, Renault va continuer à travailler sur ses moteurs synchrones à rotor bobiné sans terres rares. De nouvelles améliorations technologiques sont attendues à partir de 2024.
En parallèle, le constructeur s’est associé à la start-up française Whylot pour développer une nouvelle génération de moteur électrique à flux axial. « Nous devrions être le premier constructeur à produire ce moteur à grande échelle en 2025 », estime Philippe Brunet. Une technologie que le constructeur déploiera en premier lieu sur sa gamme hybride e-Tech, estimant pouvoir réduire les coûts de 5 % tout en économisant jusqu’à 2,5 g CO2/km en cycle WLTP. Non confirmée à cette date, l’extension de la technologie aux véhicules 100 % électriques est « à l’étude ».
À travers un partenariat signé avec STMicroelectronics, Renault entend également révolutionner l’électronique de puissance. « C’est une priorité absolue pour nous, car ce système représente 2/3 du coût du e-GMP », a expliqué Philippe Brunet. Renault vise ainsi le développement d’un nouveau système en 800 volts conçu en un seul et même bloc.
« L’objectif est d’utiliser ce concept One Box sur différentes plateformes et technologies (BEV et PHEV) pour accélérer les économies d’échelle », explique Philippe Brunet.
Attendu entre 2025 et 2026, ce système tout-en-un permettra de réduire de 45 % le volume du groupe motopropulseur. Cette approche intégrée et standardisée permettra en outre de faire baisser les coûts de l’ordre de 30 %, mais aussi de réduire les pertes électriques du groupe motopropulseur. De quoi gagner environ 20 km d’autonomie sur un véhicule standard.
Standardisées à l’échelle de l’Alliance, deux plateformes seront utilisées par le groupe :
« Dans tout le groupe, nous lancerons 10 véhicules électriques supplémentaires d’ici 2025. 7 d’entre eux seront des Renault » a déclaré Luca de Meo. Outre trois modèles électriques prévus chez Alpine, le groupe au losange continuera à faire revivre des modèles mythiques. Alors que la Renault 5 électrique est confirmée pour 2024, la R4 électrique s’annonce également à travers un projet baptisé « 4ever » en interne.
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