AccueilArticlesRecharges chez TotalEnergie : attention à ce détail qui peut vous coûter (très) cher !

Recharges chez TotalEnergie : attention à ce détail qui peut vous coûter (très) cher !

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Si la facturation à l’énergie est généralisée, certains appliquent des pénalités au-delà d’une certaine limite. TotalEnergies en fait partie, avec une grille tarifaire prohibitive. La note peut atteindre des sommets !

Avec l’essor des voitures électriques ces dernières années, de nombreux acteurs ont investi le secteur de la recharge publique. Hélas, l’absence d’un cadre réglementaire a laissé apparaître des politiques tarifaires plutôt créatives. On se souvient de la facturation à la minute de connexion à la borne, vite abandonnée lorsque les voitures ont commencé à gagner en puissance de recharge. Logique : la quasi-totalité des voitures du marché ont une puissance de recharge rapide supérieure à 60 kW aujourd’hui. Facturer le temps alors que la puissance de recharge augmente devenait vite absurde pour les opérateurs.

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À l’exception de très rares opérateurs locaux, avec des prix finalement intéressants en recharge lente AC, cette politique tarifaire tend à disparaître. La tendance s’est donc inversée au profit d’une facturation à l’énergie délivrée. Plus équitable et plus simple à comprendre pour l’usager, même si les grilles tarifaires ne sont pas toujours avantageuses pour les conducteurs. Finie l’époque où les Porsche Taycan, Kia EV6 et autres Hyundai Ioniq 5 rechargeaient à prix cassé comparé aux véhicules plus modestes.

Toutefois, certains opérateurs persistent à jouer sur deux tableaux et appliquent encore une double facturation. D’autres utilisent cette méthode pour pénaliser ceux qui abuseraient du stationnement aux bornes. Tesla, par exemple, facture l’énergie consommée, mais applique aussi une pénalité de 0,50 à 1 €/min. (en fonction de la fréquentation de la station) si le véhicule n’est pas déplacé dans les cinq minutes après la recharge, à 100 % donc. Une manière de rappeler qu’on ne bloque pas une borne une fois la batterie pleine — comme on ne laisserait pas sa voiture à la pompe après avoir fait le plein. Sur le principe, difficile de leur donner tort. Cela permet de libérer la place et d’assurer une meilleure rotation aux bornes de recharge rapide prisées sur la route.

Des pénalités qui arrivent trop tôt

TotalEnergies pousse la logique un cran plus loin — et pas dans le bon sens – en facturant l’énergie consommée… et en ajoutant des frais à la minute au-delà de 45 minutes de recharge. Si cette politique peut s’entendre sur des bornes rapides, où peu de véhicules nécessitent autant de temps, elle devient carrément problématique en recharge lente AC. Et c’est là que le bât blesse : TotalEnergies ne fait aucune distinction entre les types de bornes utilisées. Dès lors, cette pénalité s’applique aussi en utilisant les bornes tri-standards (AC Type 2, CHAdeMO 50 kW, CCS 50 kW), où les puissances de recharge plus faibles impliquent de dépasser le temps de recharge imposé avant pénalité.

La démonstration est implacable, avec un VinFast VF6 mesuré dans le cadre du Supertest Automobile Propre. Après deux tentatives ratées sur des bornes e-Totem pour effectuer une mesure de recharge AC, nous avons dû nous rabattre sur une borne TotalEnergies. Verdict : les 57,37 kWh rechargés en 310 minutes ont été facturés 147,71 € ! Oui, vous avez bien lu. Ce qui, en déduisant la commission du badge de recharge, équivaut à 2,37 €/kWh ou 44,7 €/100 km en parcours mixte. Impensable !

La foire des prix affichés

Sans surprise, aucun recours n’est possible, puisque ce sont les tarifs de Chargemap, indiqués sur l’application, qui font foi. Et non pas ceux de TotalEnergies, affichés sur l’application ou sur la station. Ou presque, puisque dans ce dernier cas, la signalétique n’est pas à jour. On retrouve sur cette station trois panneaux. Deux d’entre eux indiquent un prix de 0,49 €/kWh avec la prise Type 2 AC 43 kW, et l’un, qui semblait à jour, annonce un prix de 0,52 €/kWh dans le même cas. Sur l’application, vérifiée à posteriori, le prix est de 0,49 €/kWh. Cependant, les deux totems qui présentent les mêmes tarifs indiquent des pénalités dès 45 minutes de recharge, de seulement 0,20 €/minute. Or, sur l’application, on découvre un prix de 0,40 €/minute, qui correspond à ce qui nous a été facturé par Chargemap. Enfin, le dernier totem, lui, n’évoque à aucun moment d’éventuelles pénalités.

Bref, de quoi très facilement berner les utilisateurs : qui donc aurait le réflexe de vérifier les grilles tarifaires en ligne alors que des prix (faux dans ce cas) sont affichés sur la station ? Alors qu’il faudrait vérifier le bon fonctionnement d’une borne même si celle-ci est indiquée comme fonctionnelle, voilà qu’il faudrait désormais contrôler les tarifs sur le site de l’opérateur ou du fournisseur de badge, même si ceux-ci sont affichés là où le service est proposé !

Total n’est pas le seul… mais est le plus gourmand

Bien sûr, TotalEnergies n’est pas le seul à appliquer une facturation à la minute pour fluidifier la rotation, sur des bornes où le temps de recharge est lent par définition. Parmi les grands opérateurs, Allego applique lui aussi une pénalité dès 45 minutes de recharge… mais uniquement sur les bornes de recharge rapide, et avec un tarif raisonnable de 0,25 €/minute. Dans le cas d’une recharge lente, l’opérateur applique un tarif de 0,05 €/min. (3 €/h), au-delà de cinq heures de recharge et uniquement de 7h à 23h. À titre de comparaison, notre session n’aurait coûté que 0,35 € en pénalité chez Allego.

Belib, de son côté, propose une grille tarifaire plus complexe selon les abonnements. Mais même au prix public visiteur en recharge Boost jusqu’à 22 kW (2,23 € / 15 min), notre recharge du Vinfast VF6 n’aurait coûté que 46,83 €, soit 0,82 €/kWh. Quant aux pénalités, l’opérateur parisien se montre beaucoup plus clément pour « assurer l’accès au service de recharge au plus grand nombre » : la pénalité de 10 €/heure n’est appliquée qu’au-delà de 14 heures de recharge consécutives.

Bref, non seulement TotalEnergies est l’un des seuls à adopter cette politique tarifaire, mais l’opérateur se distingue aussi par des tarifs tout bonnement prohibitifs ! Cette politique questionne donc sérieusement sur la volonté du groupe d’accompagner le développement de l’électromobilité. D’autant que Total installe de plus en plus de bornes en milieu urbain, là où les automobilistes sans solution de recharge privée espéreraient logiquement utiliser les bornes AC pour recharger tranquillement la nuit. Raté. Ceux-ci devront donc plutôt viser les bornes de recharges rapides, à peine plus onéreuses sur le papier, mais au final plus rentables. Moralité : chez TotalEnergies, mieux vaut aller vite… ou passer son tour.

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