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La Xiaomi SU7 est une petite révolution dans le monde de la voiture électrique. En exclusivité, Automobile-Propre a pu la découvrir dans l’un des showrooms de la marque à Shanghai, en Chine.
Apple, Dyson… si certains géants de la tech ont déjà eu l’ambition de lancer une voiture électrique, le chinois Xiaomi a le mérite d’être allé au bout de son idée. Présentée en grande pompe en mars dernier, la Xiaomi SU7 a généré 100 000 commandes seulement 48 heures après son lancement… Un succès retentissant pour cette grande berline que le constructeur expose dans son réseau de succursales en Chine. Présents à Shanghai pour un autre média, nous ne pouvions pas rater l’occasion de vous la présenter.
Après avoir tenté d’identifier — non sans mal — les succursales de la marque exposant la voiture, nous nous prenons la direction du district Jing’an, où la marque dispose d’un showroom dans l’un des nombreux « malls » de la ville. Coup de bol : celui-ci présentait deux versions de la voiture : l’entrée de gamme et la version Max, à transmission intégrale. Une expérience un peu particulière puisque les voitures sont exposées aux côtés de smartphone, tablettes et autres appareils ménagers. Partir à la rencontre de la Xiaomi SU7, c’est un peu comme aller voir une voiture électrique chez Darty (vous me direz qu’il y a la Citroën AMI, mais on ne joue pas dans la même catégorie…).
Avec 4,997 m en longueur, 1,963 m en largeur et 1,455 m en hauteur (1,440 m en version Max), la Xiaomi SU7 se place sur le segment des grandes berlines dont les chinois sont particulièrement friands. Un gabarit qui la rapproche plus d’une Porsche Taycan (4,96 m) ou d’une Tesla Model S (5,02 m) que d’une Tesla Model 3 (4,72 m).
De façon générale, l’esthétique est plutôt réussie. Les lignes sont fluides et notre préférence va naturellement à la version Max, habillée d’une splendide couleur turquoise. De l’extérieur, les différences entre les deux versions ne sont pas énormes. Hormis sa couleur et ses inserts « Max », la version haut de gamme reçoit des jantes plus travaillées là où l’entrée de gamme se contente de jantes pleines. Moins jolies, mais sans doute plus aérodynamiques. Rétroviseur, lunette arrière, contre-porte, ailes avant… Nos deux modèles sont bourrés de capteur et de caméras. La SU7 Max se distingue toutefois par la présence d’un imposant LIDAR intégré sur la partie haute du pare-brise, synonyme d’aides à la conduite avancée.
Du côté des optiques, nos deux versions héritent d’un dispositif à LED et d’une large bande lumineuse à l’arrière. À l’arrière, un spoiler peut être relevé et donne un côté sportif à l’ensemble. Une fonction sans doute activable via l’écran central. À noter que Xiaomi a eu le souci du détail. C’est notamment le cas pour la petite plaque en alu. Rappelant la puissance et le couple, celle-ci n’est dévoilée que lorsque le spoiler est relevé.
Au niveau du coffre, un simple bouton permet d’activer l’ouverture électrique. Sans être extrêmement haut, le coffre offre 517 litres de volume de chargement (493 l sur version Max). Il est complété par un frunk de 105 litres qui permet de loger facilement l’équivalent d’un bagage cabine. Point qui risque d’en agacer certains : la grande berline de Xiaomi est dépourvue de hayon. Si la banquette reste rabattable en deux tiers, un tiers, le transport d’objets volumineux sera délicat.
Certains l’auront peut-être remarqué dans la vidéo. À plusieurs reprises, nous avons dû composer avec les allées et venues des clients lors de notre tournage. À chaque fermeture de porte, l’habitacle tremblait. Contrairement à ce que nous pensions au départ, les Chinois ne sont pas des brutes. Simplement, les portières font un bruit terrible à chaque fermeture. Même si ce n’est qu’un détail, cela ne fais pas très « premium » !
Si seules deux versions étaient présentes au showroom lors de notre passage, la Xiaomi SU7 est déclinée en trois configurations techniques :
Précision importante : les valeurs d’autonomie sont communiquées en cycle CLTC. Correspondant aux normes chinoises, ce dernier affiche des résultats plus élevés que ceux du WLTP en Europe. En comptant un différentiel de l’ordre de 15 % entre CLTC et WLTP, on peut estimer l’autonomie WLTP de la Xiaomi SU7 à environ 600 km pour la version de base et 680-700 km pour les deux autres versions. À préciser que Xiaomi évoque aussi sur son site un pack de 150 kWh qui porterait l’autonomie à 1200 km, toujours en cycle CLTC.
Côté soft, on notera quelques différences. Là où la SU7 de base embarque un seul processeur Nvidia Orin, les Pro et Max en embarquent deux. Selon les données techniques fournies par la marque, la puissance de calcul passe ainsi de 84 à 508 TOPS (Tera Operations Per Second).
Côté recharge, la trappe est située à l’arrière gauche. Aux normes chinoises, cette Xiaomi SU7 embarque deux ports : le premier pour l’AC, le second pour le DC. Une configuration qui n’est pas sans rappeler celle du standard japonais CHAdeMO. Rassurez-vous : comme les autres marques chinoises, Xiaomi s’adaptera sans doute à notre standard Combo si elle venait à être commercialisée en Europe. Sur la puissance de recharge, le constructeur ne donne pas d’indication. On sait néanmoins que la SU7 Max sera la plus rapide à recharger. Selon le constructeur, 15 minutes suffiront à récupérer l’équivalent de 510 km d’autonomie sur la SU7 Max, favorisée par son architecture 800 volts. Pour les deux premières versions, ce ne sera que 350 km.
SU7 | SU7 Pro | SU7 Max | |
Architecture | 400V | 400V | 800V |
Puissance | 220 kW | 220 kW | 495 kW |
Couple | 400 Nm | 400 Nm | 838 Nm |
Vitesse max | 210 km/h | 210 km/h | 265 km/h |
0 – 100 km/h | 5,28 s | 5,7 s | 2,78 s |
Batterie | 73.6 kWh | 94.3 kWh | 101 kWh |
Autonomie CLTC | 700 km | 830 km | 800 km |
Autonomie WLTP (est) | 600 km | 700 km | 680 km |
Recharge (km récupérés en 15 min) | 350 km | 350 km | 510 km |
Si la Xiaomi SU7 avait déjà été présentée fin février au Mobile World Congress, à Barcelone, le constructeur n’avait pas ouvert les portes. C’est chose faite en Chine où la marque donne libre accès à l’intégralité de sa voiture, à l’exception des essais, qui ne sont pas encore proposés.
Comme de coutume, nous commençons notre visite par un tour des places arrière. Avec 3 mètres d’empattement, l’espace offert est forcément généreux. Dépourvue de tunnel central, la voiture électrique de Xiaomi n’a eu aucun mal à accueillir notre mètre quatre vingt-six. L’espace au genou et au coude est généreux et la banquette peut accueillir 3 passagers. Point intéressant : la version Max intégrait également des supports pour les tablettes avec un dispositif assez astucieux venant se fixer au dossier du siège.
Au volant, le grand écran central de 16.1 pouces en position horizontale est la première chose qui interpelle. Malheureusement, nous n’avons pas pu apprécier toutes les fonctionnalités compte tenu de l’interface en chinois. Le système nous a néanmoins paru particulièrement fluide avec une présentation qui n’est pas sans rappeler celle des voitures électriques de Tesla où même celle d’un iPhone sur la façon de présenter les apps. Ce large écran est complété par un petit écran d’instrumentation situé derrière le volant. Rectangulaire, il se contente d’afficher les principales informations. S’y ajoute un affichage tête haute (HUD) qui n’était pas activé lors de notre passage.
Si l’écran central reste le gros point commun avec Tesla, Xiaomi fait des choix radicalement différents sur le reste. Là où la marque américaine mise sur un style épuré à l’extrême, allant même jusqu’à retirer les commodos sur la nouvelle Tesla Model S, Xiaomi conserve une bonne partie des boutons physiques. Le passage des différents rapports passe directement par la console centrale tandis que la sélection des modes de conduite s’effectue via un petit bouton intégré au volant multifonction. C’est simple et accessible !
À préciser que la présentation sera différente sur la Xiaomi SU7 Max. Plus chargée, celle-ci ajoute des bandes lumineuses de chaque côté de l’écran central et deux afficheurs ronds, l’un présentant l’heure et le second la vitesse de pointe. Sur la partie basse de l’écran, on retrouve une molette permettant de régler facilement le volume sonore et en ensemble de touches pianos faisant office de raccourcis. C’est joli, mais un peu « too much » à notre goût…
Du côté des finitions, l’ensemble parait relativement soigné avec une sellerie et un tableau de bord dotés de surpiqures et des inserts lumineux sur la SU7 Max. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, les plastiques ne sont pas si présents, cela même sur la SU7 de base. Bref, c’est élégant et au standard de ce que l’on peut retrouver chez les grands constructeurs européens. Petit bémol toutefois sur la sellerie claire employée sur la SU7 Max qui a clairement souffert des multiples passages de la clientèle.
À lire aussiXiaomi veut produire une voiture électrique toutes les 76 secondesSi la Xiaomi SU7 a connu un si gros succès, c’est aussi parce qu’elle est étonnamment abordable pour une voiture électrique au positionnement premium. En Chine, elle est annoncée à 215 900 yuans dans sa version de base et à 299 900 yuans dans sa déclinaison Max, soit respectivement 27 450 et 38 100 €. Comme nous étions les premiers à le titrer fin mars, cette Xiaomi SU7 est une Porsche Taycan au prix d’une Tesla Model 3 !
Reste maintenant à savoir si cette grande berline électrique chinoise sera à la hauteur de ses rivales lors des premiers essais routiers. L’autre question qui se pose, c’est la gestion d’une nouvelle logistique de distribution automobile. Entre la vente de téléphones ou d’aspirateurs et celles de voitures électriques, il y a franchement un cap à franchir. S’il ne lésine pas sur la com’, le géant chinois de la tech’ va devoir mettre les moyens pour ne pas décevoir. Il faut développer les points de vente, mais aussi et surtout de construire un solide réseau pour le SAV. En Chine, les premières livraisons de la SU7 doivent débuter dans les prochaines semaines. Le constructeur, qui promet une fabrication en un temps record, promet de livrer 100 000 exemplaires de sa berline électrique dès cette année. En Europe, aucune date de commercialisation n’est pour l’heure annoncée. Affaire à suivre !
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