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Même s’ils s’intéressent à l’électromobilité, nombre de nos lecteurs ne roulent pas aujourd’hui en voiture électrique. Ainsi Cam qui ne parcourt pas beaucoup de kilomètres à l’année. Pourtant, il imagine parfois que sa Peugeot 307, sa 205 Roland Garros et sa moto Yamaha YBR pourraient être rétrofitées. Un rêve que nous lui avons proposé de partager avec nous.
Comme il habite en Ile-de-France, les Peugeot 307, 205 Roland Garros et Yamaha YBR de Cam ne totalisent annuellement ensemble pas plus de 6 000 km : « Au quotidien, nous utilisons les transports en commun. Pendant le Covid, nous nous sommes équipés de vélos à assistance électrique dont nous nous servons pour nos trajets très courts. Pour nous déplacer loin, nous prenons nos vieilles machines. Plus que par nostalgie, c’est parce que ce sont de bons véhicules qui fonctionnent toujours bien ».
C’est la Peugeot 307 de 2002 qui roule le plus : « Elle est pratique pour nos longs déplacements en famille. Quand je suis seul, je peux prendre la moto afin de réduire l’empreinte carbone de mes déplacements. Elle est de 2008. C’est notre plus récent véhicule. Il ne fait pas plus de 1 000 km par an. La 205 Roland Garros, je la prends un peu le week-end pour entretenir la mécanique. Je l’ai récupérée il y a 3 ans, elle appartenait à l’une de mes tantes qui l’avait achetée en 1993 ».
L’électrique, Cam y avait pensé : « L’arrivée de bons modèles sur le marché m’a amené à m’intéresser, par exemple, aux Hyundai Kona, Kia e-Niro et MG4. Ma femme ne voulait pas du Kona dont elle trouvait l’intérieur trop cheap. Avec son confort et son coffre satisfaisant, le e-Niro convenait. On a bien failli le prendre, mais ça aurait été un bien trop gros effort financier à faire par rapport aux peu de kilomètres que nous parcourons ».
Cam n’a pas voulu laisser partir ailleurs la Peugeot 205 Roland Garros de sa tante : « J’adore cette voiture. J’avais déjà eu des Peugeot 205 auparavant, mais celle-là est à mon avis la plus plaisante à conduire. Son compteur totalise dans les 180 000 km. Elle est en cours de retrouver sa jeunesse. Ma tante l’avait assez longtemps laissée de côté. J’ai commencé par faire à cette voiture un bon décrassage du moteur ».
Maintenant qu’elle roule correctement, la citadine habillée de son fameux vert métallisé bénéficie progressivement d’une petite restauration intérieur et extérieur : « La 205 est restée assez longtemps parquée dehors. Avec le soleil qui a tapé dessus, elle a besoin d’un bon rafraîchissement. Je dois, par exemple, refaire le siège du conducteur. Ça me plairait assez bien de la rétrofiter. D’ailleurs les passer toutes les trois à l’électrique me permettrait de les utiliser encore de nombreuses années sans problème de conscience ni hésitation ».
L’image s’estompe cependant bien vite : « J’aimerais qu’en électrique ma Peugeot 205 Roland Garros apporte un peu de sensation, car avec son moteur essence, elle a un comportement assez sportif à la conduite. Le coût de conversion serait à mon avis exorbitant, de l’ordre de 10 000 à 15 000 euros, alors qu’à ce prix là on peut trouver d’occasion des Hyundai Kona ou Kia e-Soul et e-Niro. Qui peut se permettre de mettre autant d’argent dans un rétrofit électrique quand manger reste une priorité ? ».
La part que le rétrofit pourrait apporter à la décarbonation et à la réduction des polluants est sans doute négligée par les pouvoirs publics : « Les barrières administratives sont là. La mobilité à deux roues pour Paris me semble la plus judicieuse. Mais si on veut rétrofiter une moto, ça ne passerait pas. Personnellement, une petite batterie qui m’apporterait de l’ordre de 90 km me conviendrait. Je n’aurais pas forcément besoin de davantage pour ma Peugeot 205, 50 à 70 km me seraient largement suffisants pour ce que je fais de cette voiture ».
À lire aussiDe diesel à électrique : la ville de Manchester se lance dans le rétrofit de son réseau d’autobusQuelle somme serait prêt à mettre notre lecteur pour convertir ses anciens véhicules électriques ? « Pour une famille comme la nôtre, il y a déjà le budget à prévoir pour la maison et pour notre quotidien. Au-dessus de 6 000 euros, ça ne me paraît pas justifié pour une voiture, ce serait moins encore pour la moto, en tout cas pas plus de 5 000 euros qui pourraient être réduits grâce à des aides gouvernementales ou des collectivités. À partir de là, les gens pourraient commencer à penser le rétrofit comme une solution pour eux. Il faudrait que les politiques réfléchissent à cela ».
Pour Cam, la question de l’autonomie n’est pas forcément un problème pour ses propres besoins, mais aussi plus généralement : « Il n’y a pas vraiment un grand intérêt à avoir une grosse batterie quand on parcourt de l’ordre d’une trentaine de kilomètres par jour et que l’on fait juste quelques longs trajets par an. Dans mon cas, je serais même partant pour une hybridation qui allègerait mon empreinte carbone aussi bien pour la conversion qu’à l’usage. Ce qui serait sans doute moins coûteux qu’un passage au 100 % électrique ».
Quelle viabilité du rétrofit pour les professionnels ? « Je ne suis pas sûr que des conversions comme je les imagine soient économiquement intéressantes. Des entreprises spécialisées dans le rétrofit ont déjà fermé. Ce qui pourrait marcher, c’est de convertir des modèles très répandus qui sont aujourd’hui rejetés par les politiques publiques, mais qui sont encore en bon état. Je pense aux Renault Clio, Peugeot 208 et Toyota Aygo par exemple. Ce serait d’ailleurs bien que les constructeurs proposent eux-mêmes le rétrofit de leurs anciennes voitures ».
Mais, au fait, que trouve-t-on comme moteur sous le capot d’une Peugeot 205 Roland Garros ? Selon l’année de construction, il y a deux références. Cette déclinaison du « Sacré numéro » a terminé sa carrière en 1993 avec le bloc XU5M 1 580 cc à injection monopoint. Catalysé, il développait une puissance de 89 ch. Auparavant, c’était le moteur TU3S à carburateur double corps qui était monté. Doté d’une cylindrée de 1 360 cm³, sa puissance était à peine inférieure : 85 ch.
C’est ce bloc qui équipe l’exemplaire de notre lecteur, car sa voiture a été immatriculée en 1989, l’année de lancement des 205 Roland Garros : « À choisir, je préférerais la conserver avec son moteur d’origine. J’avais un temps pensé au Superéthanol E85, mais je ne suis pas sûr de la résistance des matériaux du moteur. La 307 supportait sans doute mieux ce carburant. C’est vrai que ce serait aussi plaisant d’utiliser au quotidien la 205 en électrique. Là où j’habite en région parisienne, il n’y a pas de bornes de recharge à proximité, mais je peux brancher un VE dans mon garage ».
Même si Cam conserve l’espoir de pouvoir un jour convertir à l’électrique ses trois véhicules thermiques, ses réflexions se sont élargies au fil du temps : « Plein de véhicules vont être interdits de circulation dans les grandes villes. Cette politique pose cependant un problème, car elle peut autoriser la circulation de grosses sportives en plein Paris, alors que des personnes qui proposent de prendre des covoitureurs avec leur citadine ou compacte plus ancienne ne vont plus pouvoir rouler ».
Notre lecteur se demande : « On va avoir un parc énorme de voitures qui vont être interdites de circulation en Ile-de-France. On pousse les gens à se débarrasser des véhicules de plus de 10-15 ans. Mais est-ce bien judicieux de vouloir faire passer tout le monde à l’électrique ? À un moment, on a voulu orienter les automobilistes vers le diesel, il y a eu une grosse montée, et après on s’est dit qu’on allait flinguer la planète comme ça. Est-ce que l’on ne risque pas d’en arriver là aussi dans quelques années avec les véhicules électriques ? ».
À lire aussiProjet rétrofit : Skoda Voltavia d’Automobile Propre vs Projet X de Turbo, enfin la finale !Peut-on vraiment se projeter aujourd’hui concernant le virage pris exclusivement vers l’électromobilité ? : « La résonance du VE est encore incalculable aujourd’hui. Déjà, pour déployer les systèmes de recharge, il va falloir beaucoup de cuivre. La spirale de l’électrique dans laquelle nous sommes engagés actuellement, on ne sait pas encore vraiment si elle sera vertueuse ou pas. Imaginer des carburants sans pétrole, ce n’est peut-être pas aberrant ».
L’électrique, le Francilien l’apprécie pourtant bien : « Le couple est très bon, la conduite est silencieuse, et, pour faire le plein d’énergie, il suffit de brancher le câble sur une prise quand on peut le faire chez soi. Mais avec les lobbies, on ne sait jamais ce qui va se passer. Par exemple au sujet des batteries et de leur recyclage. C’est pourquoi beaucoup de personnes se tournent vers les hybrides qui sont moins chères et plus rassurantes ».
Nombre d’automobilistes ne se sentent pas vraiment à l’aise avec l’électrique concernant l’entretien en particulier : « Bien des mécanos amateurs s’occupent eux-mêmes en grande partie de leurs voitures. Même moi qui suis initialement électrotechnicien de formation, je trouve que c’est moins évident d’intervenir que sur un véhicule thermique. Je me voyais en revanche davantage convertir ma moto, car je trouve que mécaniquement et électroniquement, c’est simple, presque autant que d’électrifier un vélo ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Cam pour son accueil et son témoignage que nous avons sollicité.
Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.
Philippe SCHWOERER
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