AccueilArticlesCes propriétaires québécois ont préféré Rivian à Tesla et nous racontent pourquoi

Ces propriétaires québécois ont préféré Rivian à Tesla et nous racontent pourquoi

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En Europe, nous ne connaissons Rivian que de loin. La marque originaire d’Irvine, en Californie, fabrique deux gros modèles destinés au grand public : les R1S et R1T. Des véhicules que beaucoup jugent disproportionnés pour les rues étroites du Vieux Continent. En 2024, la jeune pousse automobile a battu son record de ventes avec 51 579 unités écoulées. Avec le développement des R2 et R3, on sent que les choses s’accélèrent. Pour comprendre l’engouement autour de cette marque, nous avons échangé avec plusieurs propriétaires québécois.

Rivian a fait les gros titres il y a quelques années pour son partenariat avec Amazon. En 2019, le géant américain a choisi l’entreprise de RJ Scaringe pour verdir sa flotte d’utilitaires. Un contrat pour 100 000 fourgons électriques a été signé. Au passage, Amazon a pris une participation de 17 % chez Rivian. Mais au-delà de ce coup de projecteur, la marque californienne entend bien se faire un nom dans l’industrie automobile.

Rivian, une philosophie à part

Rivian commercialise depuis 2021 deux grands modèles 100 % électriques, le R1T (un pick-up de 5,5 m de long) et le R1S (un SUV légèrement plus court). Des véhicules taillés pour l’Amérique du Nord. Ils ne sont d’ailleurs disponibles pour le moment qu’aux États-Unis et au Canada. Contrairement à la plupart des marques historiques ou des firmes chinoises, Rivian n’a jamais cherché à concurrencer Tesla ou à copier le Model Y.

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L’entreprise d’Irvine a sa propre philosophie, axée sur l’aventure, et souhaite garder cette distance avec son rival. Mais, avec l’arrivée du Cybertruck d’Elon Musk fin 2023, les choses ont changé. Les deux marques se partagent depuis plus d’un an le segment du pick-up électrique. Et le match est serré. Tesla aurait livré entre 35 000 et 50 000 Cybertruck en 2024. Mais les deux véhicules attirent en réalité des cibles différentes.

Une autonomie décevante en hiver ?

Pour mieux comprendre tout cela, nous avons discuté avec plusieurs propriétaires de Rivian qui vivent au Québec. Léo, 62 ans, comptable CPA auditeur, a basculé vers l’électrique grâce au R1T. Il a passé sa commande dès le début de l’aventure en 2021 : « j’ai toujours aimé le pick-up. Avant, je roulais en GMC Sierra. Mais, aujourd’hui, toute la famille est passée à l’électrique. Ma femme conduit une Chevrolet Bolt EUV ».

Il a finalement reçu son pick-up électrique à l’été 2024. Après 15 000 km, il est plutôt satisfait de son expérience. « C’est un véhicule rafraîchissant, amusant à conduire. L’accélération et la tenue de route sont impressionnantes ». Il a toutefois constaté une grosse perte d’autonomie en hiver : « 550 km l’été et presque 40 % en moins à partir du mois de novembre ». Un problème « commun à tous les modèles électriques », selon lui.

Léo sera amené à tracter un bateau avec son Rivian R1T. Il a entendu dire que les performances de remorquage sont « impressionnantes ». Mais pourquoi ne pas avoir pris un Tesla Cybertruck ? Il fallait que je sache. Il n’y va pas par quatre chemins : « je n’aime pas le modèle. Je n’aime pas la personne qu’est Elon Musk et je n’aurai jamais d’actions chez Tesla. M. Musk n’est pas aligné avec mes valeurs ». Au moins, c’est clair.

Rivian peut-il devenir plus fort que Tesla ?

Jacob, entrepreneur de 41 ans, possède également un Rivian R1T. C’est un mordu d’électrique depuis 2012. Avant le pick-up électrique, il a possédé les Tesla Model S, Fisker Karma et Tesla Roadster. Aujourd’hui, son parc se compose de trois modèles : Rivian R1T, Lucid Air et Lucid Gravity, le petit dernier de la marque américaine. Il nous raconte avoir choisi le Rivian pour deux raisons principales : son design et la vision de l’entreprise.

Avec 127 346 km au compteur, il fait le même constat que Léo sur l’autonomie. « C’est super, sauf par temps froid », me dit-il. « Mon ressenti est que c’est un véhicule vraiment agréable à conduire au quotidien et que malgré son poids, il est extrêmement précis, maniable et agile. Pour avoir conduit beaucoup de sportives, je trouve que les sensations à bord de ce pick-up électrique sont quasiment similaires ».

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Enfin, il estime que l’image de la marque est particulièrement bonne au Québec : « c’est un produit super bien adapté à notre climat et très polyvalent. Il s’adapte aux différents terrains et touche les amateurs de plein air, de nature et d’aventures ». Ce n’est donc pas une légende, Rivian est une marque pour les aventuriers. C’est principalement ce qui fait la différence avec Tesla.

Jacob est convaincu que Rivian peut devenir un jour plus fort que Tesla. Selon lui, l’arrivée du R3, un modèle compact au design néo-rétro, va tout changer pour la firme d’Irvine. « Cette voiture va toucher tout le monde, des gens de tous les âges, de toutes les catégories sociales et qui ne veulent pas juste acheter une voiture électrique, mais une automobile qui a du caractère ». On a hâte de le voir débarquer en Europe celui-ci.

Ce Français roule en Rivian R1S

Il se trouve que certains Français roulent déjà en Rivian. Dimitri, 50 ans, vit au Canada depuis 2002. Originaire de la région parisienne, il a choisi de changer de vie pour venir vivre en Estrie avec toute sa famille. Au passage, il s’agit d’une région qui a misé très tôt sur l’électrification en développant ses infrastructures de recharge, « ce qui a permis une adoption rapide des voitures électriques dans les années 2015-2020 ».

Justement, Dimitri roule en électrique depuis 2015. À l’époque, il avait acheté une Mitsubishi i-MiEV de 2014. Aujourd’hui c’est son fils qui la conduit. Lorsqu’il a pré-commandé son Rivian en novembre 2021, « l’offre au Québec se résumait au Tesla Model X ». Le Canadien d’adoption avait également un œil sur la Nissan e-NV200 et sur la Chrysler Pacifica en hybride rechargeable. Mais il n’a pas hésité très longtemps.

« Quand on a goûté à l’électrique, c’est difficile de choisir autre chose », me précise-t-il. Après deux ans et demi d’attente, il a finalement reçu son Rivian R1S. Il a été officiellement le 6ᵉ propriétaire à être livré au Québec. Dimitri et sa famille avaient plusieurs critères. Ils étaient à la recherche d’une voiture spacieuse. « Nous avons quatre enfants, et même s’ils sont grands maintenant, on voulait avoir de la place ».

Des voitures taillées pour l’aventure

Mais ce n’est pas tout, « le côté aventureux de Rivian n’a pas d’égal. Souvenir d’armée en P4 dans les chemins de terre avec peu de technologie à notre disposition. Et en tant que geek, j’ai pu combiner l’esprit aventureux avec un produit hautement technologique ». Satisfait de son véhicule, il reconnaît également que l’autonomie est décevante en hiver. Quand il fait froid, il tourne aux alentours des 30 kWh/100 km, soit 400 km sur une charge.

« Je n’ai jamais testé d’aller de 100 à 0 % d’un coup pour vérifier l’autonomie exacte. Je sais ce que c’est que d’être en panne sèche, j’ai déjà vécu cette situation avec ma i-MiEV, et ce n’est pas évident à pousser », plaisante-t-il. L’atout principal du R1S selon Dimitri ? « C’est un ordinateur sur roues qui bénéficie tous les mois de mises à jour et de nouvelles fonctionnalités. C’est presque comme avoir un nouveau véhicule au réveil ».

Ses défauts ? « Nos grands enfants (23 et 20 ans) trouvent la 3ᵉ rangée de siège un peu juste en place. Et également l’absence d’une prise 12V dans le coffre avant pour brancher une glacière ». Aucune mauvaise surprise pour le moment et le service après-vente de Rivian est impeccable. Le premier mois, Dimitri a dû faire un alignement des portes avant et une équipe Rivian est venue directement chez lui.

Comme Léo et Jacob, Dimitri estime que Rivian a une bonne image au Québec. Mais la marque n’est pas encore très connue. « Il n’y a pas de publicités comme pour les marques déjà établies », me dit-il. Avant d’ajouter qu’il est assez fréquent que des passants l’arrêtent pour lui poser des questions sur son véhicule. Avec l’arrivée des R2 et R3, le constructeur d’Irvine va très probablement changer de dimension dans les années à venir.

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