Skoda Voltavia - Comment va réagir le public de Rétromobile face à notre projet rétrofit ?

Enfin terminée, la Skoda Voltavia se dévoile pour la première fois face à un public loin d’être acquis à la cause du rétrofit sur base d’anciennes. Voilà comment elle a été reçue.

Vous étiez nombreux, que ce soit par mail, dans les commentaires sur AP ou sur Youtube, à nous demander ce que devenait la Skoda Voltavia, notre projet rétrofit sur base d’Octavia Combi de 1969 dont vous avez pu suivre la conception entière pas à pas l’année dernière. Mais, pour être totalement honnête, nous n’avions pas de véritable réponse à y apporter, à part qu’elle prenait la poussière chez Rétrofuture, notre partenaire technique qui s’est chargé de mener la partie conversion à l’électrique. Pour rappel, c’est un défi lancé par la marque tchèque à nous ainsi qu’à Turbo, la plus célèbre des émissions automobiles françaises, avec comme finalité d’opposer nos deux créations face à des épreuves et un jury. La date limite pour terminer était mi-décembre et la gagnante devait être exposée à Rétromobile, le rendez-vous incontournable des amoureux de la voiture ancienne, sur le stand Skoda qui fête cette année les 100 ans du modèle Superb.

Comme vous avez lu le titre de cet article avant de cliquer dessus, vous en déduisez peut-être que nous avons remporté ce challenge, même si vous estimez probablement curieux que nous n’ayons pas claironné cette consécration sur tous les toits des réseaux sociaux existants. Eh bien non. Pour faire simple : nos confrères de la petite lucarne, sans doute trop ambitieux, sont à la bourre, et pas qu’un peu. Aux dernières nouvelles, leur incroyable Octavia berline, équipée d’un moteur de Tesla sortant 2 000 Nm, généreusement élargie et taillée pour le drift, sera en effet terminée mi-mai, nous permettant alors de tourner cette fameuse finale mi-juin. Rétromobile ayant lieu première semaine de février, nous avons donc remporté le prix par défaut, mais pas la victoire.

Est-ce que l’on est un peu amer quand même ? Un tantinet. Nous avons en effet fait des choix pour satisfaire le calendrier qui auraient été indubitablement différents en sachant que nous avions six mois de plus. Nous aurions pu refaire une troisième fois ces maudites charnières du hayon inférieur qui craquent par exemple, rafraîchir le tableau de bord (même si nous voulions garder intact le volant patiné) ou mener à bien les — nombreuses — autres sympathiques idées que nous avions. Mais c’est ainsi.

Ne boudons cependant pas notre plaisir : en toute humilité, nous sommes malgré tout absolument ravis de ce que nous sommes parvenus à réaliser et c’est donc avec une fierté indiscutable que nous avons présenté pour la première fois notre Skoda Voltavia en public. Avait-on toutefois une certaine appréhension de lever le voile face aux journalistes et visiteurs de Rétromobile dont nous imaginions qu’un pourcentage conséquent allait découvrir les altérations que nous avons apportées à cette vénérable Octavia avec un sourcil froncé et le poing serré ? Sans aucun doute.

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Mais ce n’était pas la première épreuve à laquelle nous étions confrontés ce jour-là. Il n’était en effet pas question pour Alexandre Dutot, notre chef de projet au flegme légendaire, de réaliser les quelques kilomètres séparant les locaux de Rétrofuture situés dans le 15ᵉ arrondissement et la Porte de Versailles autrement que par la route avec votre serviteur à son volant. Une perspective qui me faisait trembler des genoux, non par manque de confiance dans la fiabilité de la voiture, même si c’est la première fois que j’en prends le volant depuis mes fameux tours de parking chez Technomap car Alexandre a accumulé depuis les kilomètres pour peaufiner les réglages. Non, c’est plutôt par crainte de jeter notre frêle esquif dans le grand bain de la circulation parisienne, entouré des bancs de barracudas que sont les scooters, des orques taxis ou des paquebots de la RATP, le tout chauffé à blanc par la tempête des agriculteurs qui battait alors son plein.

Cependant, au final, le bonheur de rendre sa fonction de véhicule à notre vieille Skoda qui, pour rappel, n’avait pas fait le moindre tour de roue sur la route par ses propres moyens depuis 2017, a surpassé toutes mes angoisses. Certes, la précision de conduite dans les rues de la capitale ne laisse aucun doute sur l’âge vénérable de l’Octavia, mais la réponse immédiate à l’accélérateur offerte par la mécanique électrique est des plus modernes, lui permet d’évoluer avec aisance parmi ses congénères à deux ou quatre roues contemporains.  Et nous voilà déjà au Salon, quelques gouttes de sueur devant encore être gaspillées pour rejoindre le stand de Skoda lors de manœuvres osées à proximité de joyaux historiques et inestimables de l’Histoire Automobile.

Une fois la voiture placée au millimètre et nettoyée de fond en comble, il est temps d’apporter les dernières cerises à ce gâteau. À commencer par un gros bretzel en peluche sur le siège conducteur qui rappelle les origines d’Automobile-Propre fièrement et profondément ancrées en Alsace, des plaques d’immatriculation personnalisées Voltavia et… des Turbofans, sorte d’enjoliveurs glorifiés qui ont connu leur heure de gloire sur les voitures de course des années 70 et 80 et censés améliorer l’aérodynamisme et/ou le refroidissement des freins. Dans notre cas, on ne va pas se mentir, ils ont une fonction purement esthétique et permettent de mettre en avant notre nom et celui de nos partenaires, que ce soit Rev Mobilities, groupe auquel Rétrofuture appartient, ou nos amis de Chargemap. Ils ont été réalisés en Belgique sur mesure et en impression 3D par Dlng.Designs puis décorés en interne par Thomas, notre talentueux graphiste.

Autre élément et pas des moindres que vous découvrez aujourd’hui : l’instrumentation numérique qui s’intègre parfaitement en reprenant le style du compteur à aiguilles d’origine, ce qui a été fait par William chez Rétrofuture.

Et ce fameux moment arrive enfin. Celui où le dernier élément de la liste est rayé, où on fait quelques pas en arrière et, dans un soupir mi-nostalgique, mi-soulagé, on se rend compte que la Skoda Voltavia est enfin terminée après un ascenseur émotionnel extraordinaire qui aura duré un an et demi.

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Si le jury officiel statuera donc en juin prochain, il est maintenant temps qu’un autre plus officieux rende son verdict en deux vagues : celle des journalistes de la presse spécialisée lors de la soirée VIP en premier, puis celle des premiers visiteurs le lendemain. Je vous laisse le découvrir dans la vidéo ci-dessus.