Pourquoi Victor a eu un coup de foudre pour la Hyundai Ioniq 5 N

Automobile Propre fait le bilan de 2024 ! A tour de rôle, les membres de la rédaction partagent coups de coeur et coups de gueule… et commencent à jeter un oeil sur 2025. On débute cette série d’articles avec Victor, scotché par une sportive électrique et agacé par l’uniformisation du marché automobile.

La voiture qui a marqué l’année 2024 : Hyundai Ioniq 5 N

En 2024, j’ai eu la chance d’essayer une cinquantaine de voitures différentes. Des électriques bien sûr, des PHEV, des hybrides simples et même quelques thermiques car je suis convaincu qu’aucune des motorisations actuelles ne peut convenir à 100 % de personnes. Il y aura toujours un cas d’usage particulier ou des convictions personnelles qui feront que Jean-Renaud Gazole préfèrera toujours sa vieille E46 20d à la Mustang Mach-E car [insérer ici n’importe quel argument personnel], et inversement pour Jean-Elon Watt. Mais ce n’est pas le propos.

Personnellement, je suis du genre curieux et surtout je n’ai pas d’avis arrêté sur la question « est-ce que je suis team électrique ou team thermique ». Ma passion de l’automobile est née dans les années 1990 en Ukraine, avec des vieilles voitures soviétiques fumantes qui sont à des années lumières du sujet du jour. Puis, avec l’avènement des jeux vidéo et des blockbusters américains rapides et furieux, mon amour pour les autos – souvent des japonaises sportives – s’est intensifié. Je vous ai déjà dit que j’ai failli acheter une R34 GT-R V-Spec Midnight Purple II en 2013 ? Bref.

Un petrolhead à l’ancienne qui bosse dans le média de référence sur les mobilités dites vertes. Est-ce compatible ? Oui. A condition d’être curieux et ouvert d’esprit. A condition d’être un peu geek aussi, débrouillard et surtout en quête d’économies possibles face à l’augmentation du prix de l’essence. Désolé, je raconte beaucoup ma vie, promis c’est le dernier « bref » et on va à l’essentiel : bref.

Lorsque j’ai découvert la Hyundai Ioniq 5 N en avril 2024 sur un circuit dans le nord de la France, le coup de foudre a été immédiat. Déjà esthétiquement, car je la trouve absolument canon : bobybuildée mais pas vulgaire, avec de magnifiques jantes et un diffuseur du plus bel effet. Puis ensuite j’ai pris la claque le volant et là, je suis définitivement tombé amoureux.

Le faux son du moteur, couplé à la fausse boîte de vitesses avec des palettes au volant, pue le fake à l’arrêt et amuse les trolls anti-VE. Mais une fois la voiture lancée, le cerveau fait fonctionner les réflexes de l’ancien monde thermique, et c’est génial ! Une sorte d’effet placebo que l’on retrouve également lorsqu’on joue à un jeu vidéo avec un casque de réalité augmentée (je vous déconseille Silent Hill 2 en VR d’ailleurs). On sait que c’est faux mais le cerveau accepte cette nouvelle réalité car elle est crédible et ressemble à celle qu’il a l’habitude de vivre. C’est dingue !

Et ce qui est encore plus dingue, c’est qu’on choisit entre « nouveau monde » et « ancien monde » à la volée, en appuyant simplement sur un bouton sur le volant. Puis les 650 chevaux nom de Zeus ! Le 0 à 100 km/h en 3,4 secondes ! Ce châssis et ces freins, qui nous font carrément oublier le poids du bestiau (2,2 tonnes) sur le circuit. L’essayer c’est l’adopter, et en attendant de trouver 78 000 euros pour m’en offrir une, je l’adopte dans mon coeur.

Mes coups de coeur 2024 : R5, Cyberster et Wrangler !

En 2024, il s’est passé énormément de choses du côté de la voiture électrique et c’est honnêtement très difficile de faire un classement objectif. C’est donc parti pour un top 3 100 % subjectif.

Sans aucune originalité, j’ai adoré la Renault 5 électrique. Oui, elle pourrait être encore plus performante, avec encore une plus grosse batterie, qui se charge encore plus vite, avec un train avant encore plus précis. Elle pourrait aussi coûter 15 000 euros moins cher, c’est vrai. Elle sera sûrement tout ça plus tard. En attendant, elle est choupie et elle est Made in France !

Vous savez, je suis un homme simple : j’entends 510 ch, 0 à 100 km/h en 3,2 secondes, portes papillon et ça me suffit pour avoir la banane. Je parle évidemment de l’unique MG Cyberster, une sorte d’OVNI dans le paysage automobile actuel, qu’il me tarde d’essayer.

On change de registre pour mon dernier coup de coeur de l’année. Le Jeep Wrangler Rubicon 4xe est la version hybride rechargeable du mythique modèle américain, que j’ai eu la chance d’essayer dans les conditions de franchissement assez hardcore : l’hiver, sous la pluie et dans la boue. J’ai été impressionné par les capacités de franchissement toujours exceptionnelles du Wrangler malgré un poids conséquent de 2,4 tonnes. Je ferme volontairement les yeux sur l’énorme batterie de 17 kWh qui autorise à peine 30 km d’autonomie, car les coups de coeur n’ont rien de rationnel.

Mon coup de gueule 2024 : le manque d’originalité des nouveautés

Les nouveautés se suivent et se ressemblent presque toutes. Ce manque d’originalité est la première chose qui m’a le plus agacé en 2024 et ce constat est valable pour une bonne paire d’années déjà. Prenez n’importe quel SUV gris sorti en 2024, cachez lui le logo et demandez à un passant lambda de quelle voiture il s’agit. Bon courage à lui car même nous, qui travaillons dans l’actu auto depuis plusieurs années, avons parfois du mal à distinguer un Austral d’un Espace ou un Grandland d’un Ariya. Le marché de l’automobile a tendance à s’uniformiser : il n’y a presque plus vraiment de mauvaises voitures, elles se ressemblent toutes et les prix sont globalement hauts partout pareil. Oui, on dirait un constat fait par Dédé acoudé au comptoir du PMU du coin mais plus le temps passe, plus les vraiment belles (ou du moins originales) voitures se font rares…

Et comme je suis lancé, je continue sur le négatif et je voudrais vous parler des commandes tactiles. Quelle énorme betise que d’avoir remplacé certaines commandes physiques essentielles, comme le réglage de clim ou de volume, par des surfaces tactiles souvent non éclairées. Ça fait quitter la route des yeux et une fois sur vingt (au doigt mouillé), ça provoque une situation dangereuse qui aurait été réprimandée si elle avait été faite sur le téléphone. Le nombre de fois où en réglant la clim je me suis retrouvé à mordre la ligne blanche, heureusement que les aides à la conduite sont là pour rattraper le coup. A croire que le maintien dans la voie a été inventé pour minimiser les conneries des ingénieurs qui mettent du tactile partout. Mercedes, Volvo, Volkswagen, Cupra : je pense à vous en écrivant ces lignes.

Et quitte à râler, autant ajouter les « aides à la conduite obligatoires » telles que la surveillance de l’état de fatigue ou encore l’avertissement de dépassement de limitation de vitesse. Chez certains constructeurs, leur intégration est si mal faite que l’on se retrouve très vite avec une voiture qui bippe en permanence et ce n’est quasiment jamais justifié. Entre le Hyundai Kona électrique qui sait mieux que nous-mêmes quand on est fatigués ou le Suzuki Vitara hybride qui confond les panneaux de signalisation de sortie d’autoroute avec la limitation actuelle… Si l’idée de base – celle d’avertir le conducteur d’une situation dangereuse –  est plutôt bonne, sa réalisation est souvent perfectible. Les bips se banalisent et au bout d’une heure, on ne fait plus du tout attention à eux, ce qui leur enlève le moindre crédit et remet en cause leur existence même.

La voiture que j’attends le plus en 2025 : l’Alpine A390

La voiture que j’attends le plus est la future génération 100 % électrique de Nissan GT-R, mais visiblement il faudra patienter jusqu’en 2030… si la marque n’a pas fait faillite entre temps.

Du coup, l’an prochain, c’est sûrement l’Alpine A390 qui éveille le plus ma curiosité. Oui, c’est un SUV, il est électrique et il s’appelle Alpine. Les boomers-puristes ont saigné des yeux plus d’une fois en lisant l’énoncé mais personnellement je ne suis pas catégorique. Je suis 0 % nostalgique et 100 % curieux. Ça s’explique sûrement par le fait que j’ai découvert l’existence de la marque Alpine vers mes 20 ans et que du coup j’ai raté la hype autour de Jeannot et le Monte-Carlo…