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Pour choisir leur équipe municipale et métropolitaine, les français sont appelés aux urnes les 15 et 22 mars prochain. Mais quelles-sont les promesses de campagne des candidats concernant la mobilité électrique ? A travers une série de trois articles, Automobile-Propre fait le tour des programmes dans les trois plus grandes villes du pays : Paris, Marseille et Lyon. Le second vous embarque dans les annonces des prétendants à la mairie de Paris.
Notre série spéciale municipales :
– Les promesses des candidats à Marseille
– Les promesses des candidats à Lyon (à paraître)
Les mesures en faveur des transports électrifiés dans la capitale sont scrutées et vivement commentées, Paris ayant la responsabilité d’être un exemple pour les métropoles. Anne Hidalgo, la maire PS sortante, se présente pour un second mandat. Son bilan est marqué par des actions chocs destinées à réduire la place de la voiture en ville comme la piétonnisation d’une partie des voies sur berge. Il est cependant entaché par l’arrêt brutal du service de voitures électriques partagées Autolib et de ses bornes de recharge. Une grande majorité des 3200 prises liées à Autolib ont été désactivées au cours de son mandat, laissant de nombreux utilisateurs de véhicules zéro-émission sans solution pour faire le plein.
Pour compenser, le réseau public de recharge Belib a été déployé. Il compte 86 stations dont la plupart étaient actives à fin février 2020. Un réseau toutefois très critiqué en raison de sa politique tarifaire extrêmement élevée lors de recharges prolongées. Chargemap recense plus de 800 points de charge sur le territoire communal de Paris, dont approximativement la moitié étaient en service à fin février. Les voitures électriques bénéficient de la gratuité du stationnement en surface via une carte spécifique attribuée par la mairie. Enfin, la métropole du Grand Paris subventionne l’achat d’un véhicule ou vélo électrique via par une prime cumulable pouvant aller jusqu’à 6000 euros sous certaines conditions. Côté transports publics, le réseau d’autobus doit être massivement électrifié. En 2019, la RATP a passé commande pour plus de 800 bus zéro-émission à batterie.
Anne Hidalgo (Dès demain, Paris en commun)
Dans son programme, la maire en poste annonce poursuivre son plan d’action. Déjà actée, elle évoque la sortie du diesel en 2024 et promet qu’« il n’y aura plus que des véhicules propres » dans les rues de Paris « en 2030 ». La candidate rappelle avoir instauré « plus de 40 aides incitatives au niveau municipal, destinées aux particuliers et aux professionnels pour l’achat de vélos ou véhicules électriques ». Anne Hidalgo annonce qu’elle accélérera « la politique de réduction des véhicules thermiques dans Paris, notamment des deux-roues motorisés ». Dans le cadre d’un plan de lutte contre les nuisances sonores, elle souhaite que les bus de la RATP et la flotte de camions poubelles municipaux soient « tous propres et silencieux en 2026 », à l’exception des « engins très spécifiques ».
Naturellement favorables aux véhicules électriques, de nouveaux radars acoustiques doivent être installés «sur les axes les plus bruyants pour mieux cibler la verbalisation des véhicules qui dépassent les seuils ». La maire sortante promet aussi de décarbonner le trafic fluvial, en l’accompagnant dans une transition vers des motorisations moins polluantes via l’électrification des quais et « des aides ». Anne Hidalgo ne fait cependant aucune mention des bornes de recharge pour les voitures et deux-roues électriques malgré le manque d’équipement et de fiabilité du matériel existant dans la capitale.
David Belliard (L’écologie pour Paris)
Le candidat soutenu par les groupes écologistes a un avis très tranché sur la question du véhicule électrique. « Si la voiture polluante doit être éradiquée, la voiture électrique ne peut pas la remplacer. » explique t-il dans son programme. « Certes, l’électrique est moins émetteur de gaz à effet de serre, mais la production de batterie et les matériaux nécessaires à la construction des automobiles restent extrêmement polluants. Remplacer une voiture thermique par une voiture électrique n’est pas la solution. » conclut David Belliard. Le prétendant défend un projet excluant l’automobile de Paris, sans distinction de motorisation. Il souhaite « sortir du modèle d’une ville du tout-voiture » et « en finir avec l’autosollisme ».
De façon contradictoire, le candidat entend cependant accélérer « en urgence le calendrier de zone à faible émission sur l’ensemble du territoire de la métropole afin d’en réserver l’accès aux véhicules les moins polluants. ». Il dénonce notamment des contrôles « quasi inexistants » des véhicules portant une vignette Critair supérieure à 3 (seules les vignettes Critair inférieures à 3 sont autorisées à circuler à Paris). « N’importe qui peut traverser Paris avec n’importe quel véhicule sans aucun contrôle » accuse t-il.
Pour verdir le transport de marchandises en ville, David Belliard propose d’utiliser la Seine en favorisant des « bateaux zéro émission ». « Pour cela, nous soutiendrons le renouvellement de la motorisation des bateaux de fret pour qu’ils changent leurs anciens moteurs diesel en énergie moins polluante comme l’hydrogène par exemple » explique t-il. Le candidat promet également des « aides à la transition » pour les TPE et PME pour qu’ils s’équipent avec des « modes (de transport) peu polluants ».
Danielle Simonnet (Décidons Paris)
Aucune présence du mot « électrique » dans le programme de la candidate portée par La France Insoumise. Danielle Simonnet n’évoque jamais les transports à motorisation alternative, qu’ils soient individuels ou collectifs. Elle entend simplement « faire reculer la place de la voiture dans les déplacements urbains » et souhaite « déconstruire (…) le mythe de la voiture individuelle ». « Nous limiterons également la présence à Paris de véhicules polluants : nous demanderons l’interdiction des SUV (…), nous œuvrerons à la fin du diesel, en soutenant celles et ceux qui n’ont pas les moyens d’un autre mode de transport » précise la prétendante.
Pour cela, Danielle Simonnet promet « d’offrir à chaque Parisien·ne âgé·e de 16 ans un vélo neuf fabriqué en France » , mais aussi d’étendre « la gratuité des transports à Paris, en allant vers la gratuité totale ». Pour le transport de marchandises, elle veut encourager « le développement de modes écologiques d’approvisionnement de Paris en denrées alimentaires » via la transport ferroviaire vers Rungis et et fluvial jusqu’à Paris.
Cédric Villani (Le Nouveau Paris)
Le mathématicien et candidat dissident LREM propose de très nombreuses solutions concernant la mobilité électrique. Son programme évoque largement l’électrification, des petits engins de nettoiement aux transports collectifs. Ainsi, Cédric Villani suggère une « mutation du matériel (de collecte des déchets et d’entretien de la voirie) vers l’électrique ». Concernant la micro-mobilité en libre-service, il souhaite un encadrement et « des espaces pour le stationnement et le rechargement de trottinettes électriques (…) aménagés en rez-de-chaussée d’immeubles, ou dans les halls de centres d’affaires ».
Vœu fréquent des candidats à la mairie de Paris, la sortie du tout-voiture est aussi évoquée. Cédric Villani annonce vouloir « proposer aux autosolistes des alternatives crédibles à la voiture individuelle ». Dans cette optique, « la voiture électrique, ou hybride, pourra servir à sortir de Paris, mais elle ne représentera plus que 5 % des trajets domicile-travail » explique le prétendant. Rare candidat à inclure l’enjeu de la recharge dans son programme, le mathématicien promet que « la ville de Paris prendra à sa charge 20 % du coût de l’installation des prises de recharge dans les propriétés ».
Il va plus loin, proposant que le plan local d’urbanisme soit modifié « afin d’obliger toutes les entreprises disposant d’un parking à installer des bornes de recharge ». Une stratégie électrique qui doit aussi inclure les taxis « afin d’aboutir à une flotte 100 % électrique en 2023 ». Cédric Villani promet une extension à ces derniers des aides versées à l’achat d’un véhicules électrique. « L’aide sera également de 2 000 € supplémentaire pour les deux roues motorisées » promet-il. Concernant les transports publics, le candidat souhaite « mettre en place à Paris des lignes de trolleybus de dernière génération, des véhicules 100% électriques équipés de batteries rechargeables tout en roulant. ». « L’objectif doit être d’avoir, à la fin du mandat, 100 % de bus RATP électriques ou hydrogènes à Paris » précise t-il, même si la transition est déjà en cours.
En se basant sur un service existant à Berlin, Cédric Villani promet d’expérimenter « un système de navettes électriques et gratuites » disponibles 24h/24 et 7j/7 circulant « prioritairement dans les zones périphériques de Paris, moins bien desservies, pour faciliter les déplacements des femmes enceintes ».
Agnès Buzyn (Paris ensemble)
L’ex-ministre de la santé et remplaçante en catastrophe de Benjamin Griveaux a publié un programme plutôt minimaliste. La candidate LREM accuse une circulation « devenue très difficile, quel que soit le mode de transport choisi » et les « projets ratés Autolib’ et Velib ». « Nous devons lutter à la fois contre les bouchons et contre la pollution » annonce Agnès Buzyn, en affirmant que Paris subit « 17 jours de pics de pollution ». Pour contrer le phénomène, peu de propositions concrètes : la prétendante promet simplement de « développer les bornes de recharge et aider au passage aux deux roues électriques » via une « prime à la conversion jusqu’à 2 000 euros ». Enfin, elle souhaite « installer (…) des radars sonores pour verbaliser les voitures et les deux roues trop bruyants » ainsi qu’« interdire les cars de tourisme, qui polluent trop et encombrent les rues ».
Pierre Liscia (Libres !)
Malgré une ambition plus large, le candidat soutenu par Valérie Pécresse (LR) axe essentiellement son programme sur le XVIIIe arrondissement de Paris, où il se présente. La mobilité électrique n’y est pas évoquée. Pierre Liscia affirme être opposé aux restrictions de circulation, qu’il juge « brutales » et propose un « plan anti-bouchon » via des « carrefours intelligents » et des « solutions de délestage pour les automobilistes ». Promesse étonnante, le prétendant annonce vouloir exploiter les « énergies dites cachées » comme celle « issue des vibrations liées à la circulation automobile ».
Rachida Dati (Engagés pour changer Paris)
Investie par Les Républicains, Rachida Dati est plutôt pro-voiture. Elle évoque « un flux incompressible de circulation automobile » généré par « des familles, des personnes âgées, des artisans, des commerciaux qui ne peuvent pas s’en passer ». Elle annonce vouloir développer « une offre de véhicules moins polluants qui permet de concilier les préoccupations écologiques et les besoins de déplacements individuels ».
Pour cela, Rachida Dati propose « une diminution du prix de stationnement pour les véhicules propres dans les parkings souterrains (hybride et électrique) ». La candidate annonce également un « grand plan d’électrification de Paris » comprenant « l’installation de bornes de recharge électrique dans le parking en concession et le parc social » (sic). Accusant « le coût d’accès » aux bornes de recharge actuellement présentes à Paris, la prétendante promet des tarifs plus bas et la multiplication du nombre de bornes présentes en surface via des opérateurs « à terme et selon l’évolution du parc ».
Auprès des professionnels de la logistique et des artisans, Rachida Dati souhaite « négocier (…) une sortie du moteur thermique et des poids lourds de plus de 3,5 tonnes selon un calendrier qui sera défini de manière concertée ». « Nous demanderons en priorité aux grands transporteurs et aux grands distributeurs une migration rapide des flottes de véhicule vers le bas carbone (hybride, électrique et gaz) » annonce la candidate, en modérant toutefois via « des dérogations (…) pour les artisans. ». Très en vogue, le concept de navette électrique de quartier n’échappe pas à la prétendante. Elle promet de développer « un service de navette électrique par arrondissement (…) circulant en continu pendant la journée ». Enfin, pour l’anecdote, Rachida Dati veut des pelouses en pied d’arbres « tondues avec du matériel électrique ».
Serge Federbusch (Aimer Paris)
Sur son site de campagne, le candidat soutenu par le Rassemblement National ne décline pas clairement son programme. Très critique envers le bilan de la maire actuelle, Serge Federbusch accuse « une guerre contre les voitures ». « Cette soi-disant lutte contre la pollution n’est en réalité qu’un alibi pour une politique de pure communication qui a échoué » affirme le prétendant. Il souhaite réaliser un tunnel routier traversant Paris d’est en ouest « du Trocadéro à Morland ». La mobilité zéro-émission et très sommairement évoquée à travers « des véhicules automatiques électriques » qui circuleraient sur une zone piétonne s’étendant des jardins des Champs-Élysées au Palais Royal.
Marcel Campion (Libérons Paris)
Le « roi des Forains » et célèbre opposant à l’actuelle maire Anne Hidalgo n’évoque à aucun moment la mobilité électrique et la pollution de l’air dans son programme. Pro-voiture, il souhaite notamment rouvrir les voies sur berge en semaine et créer un boulevard périphérique souterrain.
Christophe Berkani (Pari(s) Citoyen)
Inconnu du grand public, l’entrepreneur quinquagénaire accuse « la municipalité (qui) a pris le parti de créer artificiellement un surcroît d’embouteillages ». Christophe Berkani souhaite à la fois rouvrir des voies de circulation et « donner aux cyclistes un réseau dédié et protégé ». Il évoque également un Paris « capitale de la voiture électrique » en leur réservant « quelques grand axes » comme les boulevards des maréchaux. Le prétendant sans étiquette souhaite « déployer des bornes à charge rapide » et affirme que « les anciennes stations Autolib ne suffiront pas ».
Si la solution existe déjà, il annonce « mettre en place une carte de recharge unique, fonctionnant sur les bornes de tous les opérateurs ». Enfin, le candidat promet « une action déterminée » auprès des taxis et VTC pour une conversion de leur parc à l’électrique. « Un taxi roule en moyenne 280 km par jour. L’autonomie des voitures électriques actuelles couvre ce besoin. La création de bornes de recharges aux stations et files d’aéroports les conforterait dans ce choix » constate t-il.
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