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Le Royaume-Uni assouplit encore ses objectifs en matière de transition vers la voiture électrique

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En signe de soutien à l’industrie automobile, le gouvernement britannique a décidé d’assouplir ses objectifs en matière de transition électrique. Les voitures hybrides (HEV et PHEV) pourront être vendues jusqu’en 2035. De manière générale, les constructeurs disposeront d’une plus grande flexibilité dans le pays.

Le Royaume-Uni envisageait depuis plusieurs mois de revenir sur son objectif initial au sujet de la fin du thermique. Déjà repoussée de 2030 à 2035 sous l’ère Rishi Sunak en 2023, la transition vers le tout électrique prend encore un mauvais coup. En effet, le gouvernement a décidé d’assouplir le cadre de son mandat relatif aux véhicules propres « en signe de soutien à l’industrie automobile », selon Autocar.

Les voitures hybrides gagnent 5 ans

Selon le média britannique, les droits de douane de 25 % imposés par l’administration Trump depuis quelques jours ont eu un impact sur la décision du Royaume-Uni. Effectivement, la mesure américaine est lourde de conséquences pour nos voisins Anglais : l’industrie automobile britannique a exporté 27 % de sa production aux États-Unis en 2024. Mais avec une taxe de 25 %, les règles du jeu ne sont pas tout à fait les mêmes.

En conséquence, le Premier ministre Keir Starmer a accéléré la revue des changements déclarant que « la nouvelle ère d’insécurité mondiale signifie que nous devons aller plus loin pour remodeler notre économie ». Dans le cadre de cette révision, le gouvernement a confirmé que les voitures hybrides (HEV) et hybrides rechargeables (PHEV) pourront finalement encore être proposés à la vente entre 2030 et 2035.

Le Royaume-Uni veut « faciliter » la transition

Pourquoi cette mesure en particulier ? Le pays estime que le fait de permettre aux véhicules hybrides de rester en vente jusqu’en 2035 « facilitera la transition et donnera à l’industrie plus de temps pour se préparer ». Cette motorisation a la cote au Royaume-Uni. Les immatriculations des hybrides ont bondi de 27,7 % au mois de mars 2025 et c’est encore mieux pour les hybrides rechargeables avec une progression de 37,9 %.

C’était Boris Johnson qui, en 2020, avait décidé d’interdire la vente de voitures thermiques en 2030. Finalement, les HEV (hybrides complets) et les PHEV (hybrides rechargeables) seront bien autorisés entre 2030 et 2035. En parallèle, les constructeurs devront s’assurer que « les émissions globales de CO2 de leurs voitures thermiques (essence et diesel) sont inférieures de 10 % à ce qu’elles étaient en 2021 ».

Les quotas sont revus à la baisse

D’autres mesures ont également été annoncées : certains constructeurs (ceux qui font le moins de volume, comme McLaren, Aston Martin, Lotus ou encore Rolls-Royce) seront exemptés de l’obligation d’atteindre un taux de vente de 80 % de voitures électriques à horizon 2030. Cette décision permettra de « préserver les joyaux les plus emblématiques de l’industrie automobile britannique pour les années à venir », selon le Premier ministre.

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Selon les nouvelles flexibilités prévues, les constructeurs automobiles pourront manquer leur objectif annuel de production de véhicules électriques jusqu’en 2026. Initialement, les constructeurs devaient également atteindre une part de 28 % de ventes de voitures électriques dès 2025. Mais les chiffres récents de l’industrie montrent qu’ils n’y sont pas. Enfin, les amendes pour non-respect du nouveau mandat ont également été réduites. Elles sont passées de 15 000 à 12 000 livres sterling (de 17 500 à 14 000 euros) par voiture. Il y a donc désormais (beaucoup) plus de flexibilité.

Des flexibilités sur les crédits carbone

Un mécanisme « d’emprunt de crédits carbone » sera également mis en place. À l’image de la décision prise par la Commission européenne au sujet des normes CO2 sur la période 2025-2027, les Britanniques vont permettre aux marques de « réaliser des performances inférieures aux objectifs au cours d’une année donnée, et de les compenser l’année suivante ». Des plafonds seront toutefois imposés.

Le gouvernement affirme que cette nouvelle feuille de route va permettre de « faciliter la modernisation de l’industrie pour fabriquer des véhicules électriques, tout en respectant l’engagement pris dans le manifeste d’arrêter les ventes de nouvelles voitures à essence et diesel d’ici 2030, ce qui permettra à un nombre encore plus grand de consommateurs britanniques d’accéder aux avantages des véhicules électriques bon marché ».

Pour solidifier cette stratégie, le Royaume-Uni dévoilera au cours de l’été une « stratégie industrielle moderne », dont l’objectif est « d’aider les entreprises britanniques à réaliser le potentiel des industries de l’avenir ». Tout en laissant aux États-Unis l’opportunité de « négocier un nouvel accord commercial ». En attendant, les ministres britanniques préparent des mesures de rétorsion pour s’attaquer au pays de l’oncle Sam.

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