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Quatre ans déjà que les véhicules électriques sont l’objet de tous les désirs et de toutes les convoitises. Tous les spécialistes s’accordent pour dire qu’ils constituent une voie d’avenir incontournable pour réduire notre hyper-dépendance au pétrole et les émissions de CO2 du secteur transport.
Hélas, les années passent et les véhicules électriques peinent à rivaliser avec le bon vieux moteur à explosion. Certains constructeurs automobiles vont même jusqu’à dire que l’électrique est condamné à n’équiper que les petits véhicules à vocation urbaine. Ailleurs, l’électrique viendra au mieux assister un petit bloc thermique downsizé à l’instar de ce qu’offre déjà certains véhicules hybrides. En d’autres termes, aucun espoir pour les VE de s’imposer face au moteur thermique dans les 20 prochaines années.
Pour ce qui me concerne, j’espère qu’il en sera tout autrement et que d’ici peu, nous serons suffisamment nombreux à penser qu’il est urgent de relayer le moteur explosion au rang des pièces de musée qui auront marqué l’histoire du XXème siècle.
Et pour achever de convaincre les nombreux lecteurs de ce blog de devenir à leur tour des ambassadeurs de la propulsion électrique, voici pour mémoire les principales raisons pour lesquelles il est urgent de changer d’ère énergétique :
Il y a tout d’abord la question du rendement. Pour le promoteur en efficacité énergétique que je suis, c’est évidemment la raison centrale : jusqu’à 5 fois supérieur à celui d’un moteur thermique en condition de circulation urbaine, le moteur électrique est un précieux allié pour réduire les gaspillages et les pollutions nombreuses dues aux transports.
Qu’on se le dise, l’électricité, c’est l’énergie de la force motrice par excellence1! Les pionniers de l’hybride et de l’électrique vous le diront mieux que moi : difficile de reprendre le volant d’un véhicule thermique qui gaspille inutilement du carburant à l’arrêt ou lors du freinage2 après avoir goûté à l’efficacité de la propulsion électrique.
La deuxième raison, c’est la flexibilité offerte par l’énergie électrique en tant que source d’énergie. Bien qu’en 2012 une large part de l’électricité mondiale soit encore issue de source non renouvelable, la part des énergies renouvelables dans le mix-énergétique progresse. C’est notamment le cas sur le vieux continent, grâce à la volonté politique affichée de plusieurs pays européens en tête desquels, l’Allemagne, la Suisse, le Danemark, l’Autriche, l’Espagne, les pays scandinaves, la France, etc…
Lorsqu’elle est produite à partir de source renouvelable comme l’éolien, le solaire photovoltaïque ou l’hydraulique, l’électricité utilisée pour propulser un VE offre un bilan énergétique et environnemental très supérieur à celui d’un véhicule thermique alimenté par un combustible liquide, fût-il issu d’une source renouvelable (éthanol cellulosique, biodiesel, biogaz…).
À l’heure où l’industrie du gaz de schiste essaye par tous les moyens de convaincre les constructeurs automobiles et les Etats de soutenir le GNV en tant que carburant alternatif « vert »3, espérons que les dirigeants et les grands de ce monde sauront enfin s’entourer de personnalités compétentes pour les aider à prendre les bonnes décisions pour les décennies à venir.
La troisième raison, c’est celle de l’autonomie (!) qui doit aussi être perçue comme une opportunité pour alléger considérablement les véhicules et développer de nouveaux moyens de transports plus sobres tels que les quadricycles électriques légers par exemple. Pour améliorer l’autonomie des VE, les constructeurs en profitent aussi pour limiter enfin la vitesse maximum des véhicules.
Un changement de paradigme bienvenu lorsque l’on sait que la vitesse moyenne de déplacement de nos voitures excède rarement 60 km/h. D’ailleurs, en 2012, comment cautionner le fait que 95% des véhicules neufs vendus soient capables de rouler à plus de 150 km/h quand bien même la vitesse maximum autorisée sur autoroute est de 130 km/h (voire même un peu moins pour les adeptes de l’éco-conduite) ???
La quatrième raison, c’est l’enjeu majeur que constitue le stockage de l’énergie électrique. Indiscutablement LE point faible actuel du VE pour pouvoir rivaliser avec les véhicules thermiques les plus économes du marché. Pourtant, la question du stockage de l’énergie électrique intéresse bien d’autres secteurs que celui des transports. À commencer bien sûr par celui de la production électrique décentralisée.
L’électricité étant plus que jamais une énergie dite de réseau4, le stockage futur de l’électricité à grande échelle peut tout à fait s’imaginer comme étant la somme de milliers de petites capacités de stockage (batteries de VE par exemple) plutôt qu’une seule et unique unité de stockage de grande capacité (pompage de l’eau des barrages hydro-électriques).
En cherchant bien, on pourrait encore allonger la liste. Mais pour que les raisons déjà citées soient soutenues autant que ce qu’elles méritent, il faut déjà une bonne dose de courage, d’audace et surtout de conviction pour faire évoluer les mentalités. Il faut également réussir à imposer la culture de la sobriété, de l’efficacité et de la vision à long terme au détriment de celle du gaspillage, du superflu et des stratégies court-termistes qui continuent de hanter notre société.
Dans une démocratie qui fonctionne bien, il est coutume de dire que c’est le peuple qui choisit plutôt que les décideurs. Alors le jour où nous serons suffisamment nombreux à boycotter les solutions de transports indignes du XXIème siècle, le véhicule électrique occupera certainement une place de choix dans le panel des solutions de transport du quotidien…
2. Depuis plus de 10 ans déjà, la majorité des véhicules à moteur thermique sont équipés d’un dispositif de coupure d’alimentation à la décélération. Ce dispositif évite de consommer inutilement du carburant dès que le conducteur relâche la pédale d’accélérateur. La consommation instantanée tombe alors immédiatement à zéro sous réserve que le moteur ait atteint sa température normale de fonctionnement. Une partie du carburant utilisé pour mettre en mouvement le moteur est quand même perdu en frottement moteur (= frein moteur) ou lors du freinage contrairement à un moteur électrique capable de récupérer partiellement l’énergie potentielle d’un véhicule en devenant générateur.
3. Même issu de déchets d’origine organique, le biogaz n’est pas une énergie pertinente pour alimenter des moteurs thermiques intrinsèquement condamnés à un rendement de 30% maximum. Dit autrement, les 2/3 du précieux biogaz seront inéluctablement perdus sous forme de chaleur dans le circuit de refroidissement moteur et les gaz d’échappement. Ce à quoi il faut ajouter l’énergie nécessaire aux opérations de purification du biogaz puis de liquéfaction.
4. Les pays d’Europe sont désormais tous interconnectés et d’importants projets sont en cours pour renforcer les interconnexions transfrontalières.
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Voiture électrique21 décembre 2024
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