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Organisé depuis 8 ans, le Riviera Electric Challenge s’est transformé depuis quelques années en véritable rallye de régularité. Un événement convivial auquel Automobile Propre a pu participer au volant du nouveau Kia Niro électrique.
Cela faisait un bail que je n’avais pas fait de rallye de régularité. Ma dernière participation remonte à 2015. À l’époque, j’étais engagé en tant que copilote au volant d’un des premiers prototypes de la Renault ZOE ZE40 dans le cadre du rallye ZENN (Zero Emission No Noise) organisé par l’Automobile Club de Monaco. Quand Kia me propose de revivre l’aventure au volant du nouveau Niro au Riviera Electric Challenge.
À ses débuts, en 2015, le Riviera Electric Challenge (REC) n’était qu’un simple rassemblement de véhicules électriques. Les épreuves de régularité ne sont apparues qu’il y a deux ou trois ans pour donner une nouvelle dimension à l’événement. Malgré l’introduction de ce volet compétition, le REC reste avant tout une épreuve conviviale en grande partie constituée de néophytes. Ouvert aux professionnels comme aux particuliers, il permet de regrouper une grosse partie de l’offre disponible sur le marché. L’occasion pour les participants d’échanger avec d’autres propriétaires.
Organisé dans le cadre d’EVER Monaco, salon de référence sur les véhicules électriques en principauté, le REC associe la municipalité de Cagnes-sur-Mer aux autorités italiennes. D’où ce rallye qui prend le départ de Cagnes en passant par le célèbre col de Turini et les Alpes italiennes avant de se rendre jusqu’au Palais Princier de Monaco, lieu d’arrivée de cette édition 2022.
Non associée à la vitesse, la régularité repose comme son nom l’indique sur… de la régularité. Le but est d’avoir le moins de points possible en respectant différents temps impartis sans aller trop vite ni trop lentement.
Pour cela, il faut suivre le trajet imposé par un road-book mais aussi « pointer » aux différents CP (checkpoints) à des horaires bien définis. Hormis pour les CP de fin de journée où le « pointage en avance » est autorisé, il faut arriver dans la minute indiquée par la fiche de suivi remise à chaque équipage. Arrivé trop tôt ou trop tard équivaut à écoper (bêtement) de points de pénalité. Pour peu que l’on suive attentivement le road-book, cette partie n’est pas très compliquée, les temps alloués entre chaque CP étant suffisamment larges pour s’y rendre sans avoir à jouer au fou du volant.
Les fameuses Zones de Régularité, ou ZR pour les intimes, sont déjà plus compliquées. Ponctuant la course, ces tronçons, qui tournent chacun autour d’une dizaine de kilomètres, doivent être réalisés à des moyennes imposées par l’organisation. Chaque seconde d’avance ou de retard est sanctionnée par un point de pénalité.
Le rallye se déroulant sur routes ouvertes, les vitesses exigées dans les ZR ne peuvent pas dépasser la législation, soit 50 km/h dans les routes de montagne empruntées. Au total, le REC se composait de 8 ZR avec des vitesses oscillant entre 30 et 46 km/h. Si cela paraît simple sur le papier, c’est un poil plus compliqué dans la réalité… Car cette moyenne s’impose aussi dans les lacets et virages en épingle qu’il faut savoir anticiper. Sur ce point, les véhicules électriques ont un net avantage par rapport à leurs homologues thermiques. Dépourvus de boîtes de vitesses, ils profitent d’un couple immédiat qui permet de rapidement se remettre sur la vitesse en cas de retard.
Chaque équipage doit aussi composer avec les différents faits de course. La route étant ouverte, il est possible de croiser/dépasser des vélos, des voitures, des animaux et même parfois des camping-cars qui, sur des portions parfois étroites, font rapidement perdre du temps (et gagner des points).
Pour aider les équipages, pour la plupart néophytes, l’organisation a installé dans chaque voiture un dispositif permettant de suivre son kilométrage. Fourni par Blunik, celui-ci permettait aussi d’assister le conducteur dans les fameuses ZR via un système à trois LED aidant à rester « dans le temps » imparti. Un système que j’ai finalement affectueusement rebaptisé « Blushit » en fin de compétition (pour savoir pourquoi, il faudra continuer à lire).
Si la régularité n’est pas une nouveauté pour moi, c’est la première fois que je me retrouve derrière le volant. Membre du staff Kia France, Julien m’accompagne tout au long de la course en tant que copilote.
Moins à l’aise en conduite dynamique que d’autres membres de la rédaction comme Max, Soufyane ou Pierre, j’aborde ce Riviera Electric Challenge avec un poil d’appréhension, d’autant que la pluie s’est invitée sur la première journée du rallye. Un Niro électrique de plus de 1 800 kilos sur des routes de montagne détrempées où il faut parfois bombarder pour rattraper la vitesse, ça peut faire mal !
Malgré une certaine prise de roulis difficile à gommer compte tenu du gabarit de l’engin, le Niro a su me mettre rapidement en confiance. Rivé au bitume, il se révèle même assez fun à conduire grâce aux belles relances de sa motorisation de 204 chevaux. L’efficacité de l’ESP, qui nous a rattrapés plus d’une fois, y est pour quelque chose. La monte pneumatique en Continental EcoContact également ! À titre perso, je roule au quotidien en Kona électrique. Je n’aurais jamais osé faire subir le même sort au SUV électrique de Hyundai avec sa monte Nexen (une vraie daube sur routes mouillées).
Notre Niro électrique semblait même plus à l’aise que la Kia EV6. Également engagée dans la course, la grande berline coréenne avait plus de difficultés à évoluer sur de petites routes en raison de son gabarit.
À lire aussiEssai vidéo – Nouveau Kia Niro EV : le SUV électrique urbain relooké s’assagirait-il ?Le système de palettes au volant pour régler l’intensité du frein moteur sur plusieurs niveaux m’a par ailleurs bien aidé pour mieux me caler sur la vitesse imposée dans les phases de descente où la pédale de frein avait tendance à être moins précise. Si je ne suis pas un grand fan de l’affichage tête haute, son absence nous a manqué sur le Niro où il aurait permis de garder la vitesse dans le champ de vision.
Côté conso, je vous donne le chiffre pour la forme. À notre arrivée sur Monaco, l’ordinateur de bord nous indique une moyenne de 17,4 kWh/100 km après 266 km parcourus sur l’ensemble de l’épreuve. C’est correct sachant qu’il y avait évidemment de grosses disparités entre les phases de montées, où nous pouvions dépasser les 20 kWh/100 km, et les phases de descentes où nous ne consommions quasiment rien.
Sur plus d’une quarantaine de participants, nous terminons la course en onzième position avec un total de 248 points ! Si l’honneur est sauf, nous aurions pu faire clairement mieux. Au-delà des quelques soucis de croisement et une vache rencontrée sur l’une des ZR, c’est aussi et surtout le boîtier Blunik qui nous a mis dans la panade en perdant régulièrement le signal GPS (d’où le Blushit). Résultat : sans savoir si nous étions en avance ou en retard sur la moyenne imposée, nous avons avancé à l’aveugle et écopé de nombreux points de pénalité. Un fait de course rageant qui a au final pénalisé de nombreux équipages.
Au final, certains s’en sont sortis mieux que d’autres. La première place revient à l’ancienne génération du Niro, conduite par deux habitués du rallye. Arrivent ensuite une Peugeot e-208 engagée par Mission Transition Énergétique et un nouveau Niro électrique aux couleurs de Kia France.
Crédits photos : REC 2022
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