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Pourquoi tant d’électromobiliens s’inquiètent-ils de prendre la route pour de longues distances avec leurs voitures électriques ? Pourquoi ceux qui ont déjà utilisé le réseau Ionity en cours de développement se sentent-ils plus rassurés ?
Superchargeur : ce mot est devenu familier dans le langage des électromobiliens avec le déploiement des infrastructures de recharge maison dédiées aux productions Tesla. Il existe d’ailleurs quelques similitudes entre lui et le programme d’installation Ionity porté par les groupes de constructeurs installés en Allemagne (BMW, Ford, Daimler et Volkswagen en incluant pour ce dernier Audi et Porsche).
La première : Une recharge que l’on qualifie d’ultrarapide. Si les superchergeurs Tesla délivrent une puissance de recharge approchant les 150 kW, Ionity à déjà ouvert et continue d’implanter des stations en visant le 350 kW. Et ce, en prévision des véhicules électriques équipés de batteries de forte capacité et d’une électronique supportant des débits bien plus élevés qu’il y a encore 1 ou 2 ans. Le plein d’énergie sera alors réalisé en à peine plus de temps que nécessaire pour effectuer le remplissage d’un réservoir de carburant.
Autre point commun avec le réseau Tesla, de nature à rassurer les électromobiliens, une couverture très large qui dispensera de se demander si oui ou non il se trouvera des chargeurs rapides, voire ultrarapides, dans les départements traversés. Ionity se déploie au niveau européen, avec l’objectif d’ouvrir 400 stations (dont 80 en France) pour la fin de la présente année 2019, judicieusement réparties sur les grands axes européens. On excusera volontiers un dérapage de quelques mois au calendrier vu l’ampleur de la tâche. Les électromobiliens qui utilisent déjà ce réseau apprécient tout particulièrement de retrouver un cadre familier à l’extérieur des frontières, en Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Italie, Norvège, Suisse, Suède, et encore au Danemark ou au Portugal. Un peu comme on trouve quasiment partout un MacDo ou une cannette de Coca.
Mais ce qui est apparaît immédiatement comme le point le plus rassurant pour les utilisateurs de véhicules électriques, c’est la présence dans les stations d’un nombre de superchargeurs suffisant (entre 3 et 8 actuellement) pour ne pas craindre une indisponibilité du matériel de recharge, à cause d’une panne ou d’une file d’attente trop importante. Là encore on retrouve une recette utilisée par Tesla et plébiscitée par les propriétaires de Model S et Model X.
Quels autres maillages, de dimension régionale au minimum, proposent-ils en France plusieurs bornes rapides dans leurs stations ? C’est l’exemple à suivre si l’on veut vraiment développer la mobilité électrique à longue distance. Un commercial en déplacement à travers la France et une famille se rendant sur son lieu de vacances ne peuvent éternellement vivre dans la crainte de la panne de batterie à cause d’une borne défaillante.
Les porteurs du programme Ionity ont décidé de jouer la transparence en mettant en ligne une page qui permet de suivre son avancée. Des données complétées par les statistiques non officielles du site EVAPI. A l’heure où nous écrivons le présent article, 54 stations sont déjà en service et 43 sont en cours de construction. Il faut à peine 60 jours, en moyenne, pour ouvrir un nouveau site.
Suit la liste de toutes les stations au moins au stade des travaux, avec le nombre de jours ou de mois écoulés depuis le début des opérations. Pour celles en service, c’est le temps depuis l’ouverture qui est indiqué. On peut ainsi remonter jusqu’à la plus ancienne station opérationnelle du réseau (Brohltal Ost, à 28 kilomètres de Coblence, en Allemagne, ouverte depuis le 17 avril 2018).
Toujours en étudiant la page de suivi du programme, on découvre que 5 stations sont déjà en service en France : Aire de service de Fontaine Colette (37) à 24 km de Tours, sur l’autoroute A10 ; Aire de Chartres Gasville (28) sur l’A11 ; Aire de Chartres Bois Paris (28) sur l’A11 ; Aire des Portes d’Angers Sud (49) sur les A11 et A87 ; Aire de service de Tours La Longue Vue (37) à 24 km de Tours, sur l’A10. A noter que les dernières sont les plus anciennes en France, mises en service fin juillet 2018. Ionity applique actuellement un tarif forfaitaire de 8 euros par recharge, quelle que soit la durée de l’opération, et dans toute l’Europe.
A ce jour, 12 stations sont en cours de construction : Montbartier (82), en travaux depuis 15 jours à la date du 7 février 2019 ; Aire de Rely (62) sur l’autoroute A26, depuis 2 mois ; Aire de Bonneville (74) sur la A40, depuis 2 mois ; Aire de Boismandé Est (87) sur la A20, depuis 2 mois ; Aire de Vrigny (51) accessible par les A26 et A31, depuis 2 mois ; Aire de la Baie de Somme (80) accessible par les A16 et A29, depuis 2 mois ; Aire de Longué-les-Cossonnières (49) accessible par l’échangeur E60, depuis 2 mois ; Aire de Longué-la-Couaille (49) accessible par l’échangeur E60, depuis 2 mois ; Aire de Boismandé Ouest (87) sur la A20, depuis 3 mois ; Aire de Garonne (31), sur l’A64, depuis 3 mois ; Aire de Volvestre (31), sur l’A64, depuis 3 mois ; Aire de Freney (38), sur l’A43, depuis 3 mois.
Le point faible de ce maillage rapide va forcément déplaire aux utilisateurs de Nissan Leaf, Kia Soul EV, Mitsubishi i-MiEV, Citroën C-Zero, Peugeot iOn et autres modèles de voitures électriques équipés du même connecteur rapide.
Les superchargeurs Ionity ne sont en effet pas compatibles avec la recharge CHAdeMO. La raison en est des plus banales : les productions des groupes BMW, Ford, Daimler et Volkswagen ne produisent en Europe que des modèles dotés pour la recharge rapide CCS, seule à être proposée sur le réseau Ionity.
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