AccueilArticlesRenault : tout savoir sur la plateforme électrique CMF-EV

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En marge du concept Mégane eVision illustrant le prochain SUV électrique, Renault nous a révélé les détails de la plateforme CMF-EV, à un an de la présentation du modèle de série.

Ce jeudi 15 octobre, vous découvrez le concept-car de SUV Renault Mégane eVision. Ce prototype n’est pas qu’un énième véhicule de rêve. Tout comme le Morphoz qui illustrait un SUV familial électrique, il préfigure un plus petit SUV (ou crossover si vous préférez).

Ces modèles vont reposer sur une nouvelle plateforme inédite, au nom de code CMF-EV. Vous en avez sans doute entendu parler, avec le Nissan Ariya, première voiture inaugurant cette base en 2020. Au sein de l’Alliance, le Japonais a développé cette plateforme. Renault y a greffé une petite équipe pour concevoir ses propres véhicules. Faisant partie du groupe, Mitsubishi en profitera aussi.

Nous avons rencontré Gilles Le Borgne, directeur de l’ingénierie Renault, qui nous présente cette plateforme et les dessous du futur SUV électrique au losange.

Deux longueurs

Modulaire, la plateforme se décline en deux versions : courte et longue, avec un empattement variant entre 2,69 et 2,77 m. Le Nissan Ariya, imposant SUV, utilise la seconde version. Le premier SUV Renault utilisera la version courte en 2022, préfiguré par le concept Mégane eVision. Mais rapidement, un second SUV sera construit à partir de la version longue.

La berline irait ensuite utiliser la version longue, mais avec la plus basse des deux assiettes prévues (les SUV prenant la haute, naturellement). Enfin, il reste à déterminer si Alpine obtiendra un troisième SUV sur cette plateforme pour gonfler la gamme. Le nouveau PDG Luca de Meo souhaitant pousser la marque sportive, il se murmure l’arrivée d’un dérivé du grand SUV avec carrosserie spécifique.

Concept Renault Morphoz 2020
Le concept Renault Morphoz illustrait les deux longueurs de SUV

Fabrication française, cellules de batteries polonaises

Si la conception est nipponne, l’assemblage sera bien réalisé en France. Le site de Douai, spécialisé dans les utilitaires, va aussi devenir le pôle véhicules électriques de Renault. Les deux SUV électriques sortiront donc des chaînes de Douai, mais la partie électrique ne sera pas made in France. Produites en Pologne par LG Chem, les cellules seront tout de même fabriquées en Europe. Gilles Le Borgne précise qu’elles sont de nouvelles générations, donc différentes de la ZOE. La densité d’énergie y serait aux alentours « de 245 Wh/kg », mais il voit clairement la technologie augmenter « jusqu’à 280, voire 300 Wh/kg » à l’avenir. Le fournisseur sud-coréen enverra ensuite les cellules pour l’assemblage du pack batterie en France.

De type lithium-ion à chimie NMC (Nickel-Manganèse-Cobalt), les batteries auront trois capacités possibles : 40, 60 et 87 kWh. L’Ariya utilise par exemple les deux plus grandes. Le premier SUV devrait utiliser la capacité de 60 kWh, avec une autonomie de 450 kilomètres. Il n’est pas exclu que le pack 40 kWh arrive ultérieurement afin de proposer un prix plus accessible.

La recharge sera dans la moyenne de ce que propose la concurrence. La puissance maximale serait de 130 kW en courant continu (DC), suffisante donc pour passer de 15 à 80 % en 30 minutes sur la version 60 kWh. En courant alternatif AC, la puissance pourra grimper à 7,4 kW sur la version de base. Cependant, une option permettra de bondir à 22 kW pour l’AC triphasé « dont le réseau est très développé en Europe ».

214 chevaux aux roues avant

Pour entraîner le SUV et son pack batteries de 407 kg (vs 326 kg sur ZOE), Renault ne compte que sur un moteur au catalogue. Le constructeur n’envisage qu’une seule version du bloc électrique pour le moment. La puissance est de 160 kW en continu (178 kW en pic sur « plusieurs dizaines de secondes »), soit 214 chevaux. Il s’agirait du plus petit utilisé par le Nissan Ariya (avec 300 Nm de couple), qui le dérive en 5 variantes, dont certains à deux moteurs et 4 roues motrices.

Concept Renault Megane Vision 2020
Le SUV Mégane aura 214 ch à l’avant et 450 km d’autonomie

Le SUV français sera toutefois 2 roues motrices. Le Borgne explique que « c’est une volonté de ne pas complexifier le développement » et également « de ne pas imposer trop de contraintes de style, donnant aussi plus de liberté et de coffre ». Le véhicule n’aura pas de coffre avant, mais un large volume arrière, avec un espace sous plancher pour les câbles.

Deux SUV en 2022, puis une berline ?

La technique et les chiffres, c’est bien beau, mais cela arrive quand ? La présentation du SUV Mégane, compact autour de 4,40 mètres, interviendra à l’automne 2021, avoue Gilles Le Borgne, tandis qu’il faudra compter sur « début 2022 » pour le lancement. Un grand SUV devrait donc suivre, avec pourquoi pas une berline électrique de la trempe d’une Talisman.

À plus long terme, impossible de se prononcer. Ce qui est certain, c’est que Renault-Nissan a pensé la plateforme pour « au moins deux cycles produits, soit plus de dix ans ». De plus, l’Alliance souligne par ailleurs que la base CMF-EV pourrait accueillir la future génération de batteries à électrolyte solide. Cette technologie octroierait une densité « 600 à 700 Wh/kg avec électrolyte céramique », soit plus du double de la limite de la génération actuelle.

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