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Avec trois moteurs développant 1 020 ch, la foudroyante berline américaine 100 % électrique d’Elon Musk couche la concurrence. Mais avant de signer, prévoyez une bonne couverture… d’assurance !
Pourquoi Plaid ? Et bien comme la couverture. Musk rend ici hommage au film Spaceballs de 1987, une parodie de Star Wars dans laquelle un vaisseau spatial atteint une vitesse folle et dont la traînée dessine la forme d’un plaid orange. Amusant, mais pas question de s’endormir au volant.
La Model S Plaid avec laquelle nous évoluons sur les boulevards d’Hollywood est un modèle de location trouvé en trois coups de clic sur l’application Turo sans avoir épluché les conditions juridiques plus de dix secondes. Restons donc prudent pour essayer la berline familiale la plus rapide du monde au pays de l’Oncle Sam !
Apparue en 2012, la Tesla Model S a permis à Tesla de prouver la pertinence de la motorisation électrique avant de convertir le marché mondial.
Issue du monde de l’informatique, l’architecture très innovante de cette voiture s’apparente à celle d’un smartphone roulant avec une batterie intégrée dans le plancher et un grand écran tactile mis à jour en continu. Cette architecture lui confère également d’excellentes prestations familiales avec trois places arrière spacieuses et deux immenses coffres.
Depuis son lancement, cette imposante berline 5 portes de 5 mètres de long a profité de nombreuses évolutions techniques. Des améliorations qui relèvent toutefois davantage du « Software » que du « hardware ». Tesla s’est en effet concentré sur la partie logiciel de ce premier modèle à faible volume pour optimiser l’interface informatique et la gestion des batteries. Lors de son restylage en 2016, la Model S affiche des performances toujours plus fulgurantes (2,7 s sur le 0-100 km/h) et plus de 600 km d’autonomie.
La dernière évolution lancée en début d’année 2021 sur le marché américain évolue peu en matière de design extérieur. Les fans remarqueront cependant la présence d’ailes arrière élargies sur la version Plaid qui apportent une fine touche de bestialité. Sous ce discret manteau se cache en effet une importante modification du châssis qui comprend deux nouveaux essieux en aluminium renforcé intégrant de nouveaux moteurs.
Au chapitre technique, la version Plaid s’équipe de trois blocs synchrones à aimants permanents dotés d’un système de réluctance variable qui optimise leur rendement. Les deux moteurs arrière sont parés d’une fine couche de carbone leur permettant de résister aux très fortes vitesses de rotation. Les jantes, les pneus et les suspensions ont été également revus pour supporter des contraintes supérieures. À cela s’ajoute une pompe à chaleur, un système de refroidissement supplémentaire et une batterie d’accessoire (12V) au lithium-ion.
Cumulant 95 kWh de capacité, le pack de batterie au lithium-ion se compose toujours de cellules Panasonic de type Nickel Aluminium Cobalt, mais leur intégration a été optimisée et la tension augmentée (350 à 450 V) afin de délivrer plus de puissance et en recevoir davantage lors de la recharge.
La dernière génération de Tesla Model S se différencie surtout par son aménagement intérieur entièrement repensé. La planche de bord totalement redessinée se compose désormais d’un grand écran tactile en position horizontal avec un compteur numérique redessiné et un volant sans branche supérieure de type aviation baptisé Yoke.
L’ensemble multimédia exploite un nouveau processeur AMD Ryzen (similaire à celui de la PlayStation 5) et la dernière version V11 du système d’exploitation maison. De quoi proposer de nouveaux jeux vidéo tout en améliorant la fluidité et la vitesse d’affichage.
À l’arrière, la banquette propose trois vraies places chauffantes avec une grande largeur aux coudes ainsi qu’un deuxième écran central permettant aux passagers de surfer sur internet ou consulter Netflix, TikTok ou Twich en roulant. On trouve aussi deux prises USB C et deux chargeurs de téléphone à induction dans l’accoudoir central en plus des deux autres situés à l’avant.
Mais revenons au volant de cette fusée à piles qui détient le record du tour sur le mythique circuit du Nürburgring (en 7:30,909 s) avec près de 12 s d’avance sur la Porsche Taycan. Autant dire une humiliation. Notre modèle de location détenait également le record du tour du circuit local.
Avec 1 020 HP (soit 1 034 ch) et un couple estimé à plus de 1 400 Nm, l’Américaine accélère plus fort que la Ferrari SF90 Stradale (0-100 km/h en 2,1 s contre 2,5 s) avec enfants et chiens sans émettre la moindre émission de gaz polluant. Une vraie révolution !
Avec 2 162 kg sur la balance, l’imposante Tesla Model S Plaid ne peut évidemment pas offrir l’agilité d’une Alpine A110. Mais grâce à ses quatre roues motrices et son centre de gravité bas (grâce à l’emplacement de la batterie dans le plancher), elle assure une stabilité de haut vol et ne patine pas d’un iota lorsqu’on enfonce le champignon. Un mode Track permet en outre d’améliorer son agilité grâce à la fonction Torque Vectoring qui ajuste plus précisément la répartition du couple entre les deux roues arrière. Nous n’aurons toutefois pas l’occasion d’exploiter tout le potentiel de cette fusée avec notre voiture de location. Il faudra se contenter d’une balade d’une journée dans les rues de Los Angeles où la circulation est abondante et la vitesse légale autorisée n’excède pas les 70 mph (soit 112 km/h).
Le jeune propriétaire de la voiture nous a tout de même accordé une accélération en mode Dragster pour découvrir le mode Plaid dans une rue déserte près de chez lui. Une seule fois suffit… surtout si vous êtes passager et que vous venez d’avaler un hamburger et un donut. La puissance d’accélération déjà phénoménale des anciennes Model S de 700 ch devient ici encore plus impressionnante et dure surtout bien plus longtemps. Passé le cap des 100 km/h, la Plaid continue de vous plaquer au siège et de vous remonter le cœur façon « Hyperspace Mountain ». Ce manège à sensation privatif qui ridiculise les meilleures sportives lors des courses d’accélération reste néanmoins parfaitement exploitable au quotidien… à condition de garder le pied léger.
En ville, la Tesla Model S Plaid se montre un peu ferme à faible allure, mais procure un excellent niveau de confort grâce à sa sellerie épaisse et moelleuse. Les suspensions pneumatiques autorisent trois hauteurs de garde au sol (11,7 cm, 12,6 cm ou 15,8 cm) afin d’éviter de serrer les dents à l’approche d’un gros ralentisseur ou d’un trottoir.
La largeur conséquente de la voiture et la forme du volant se révèlent en revanche très pénalisantes pour effectuer des manœuvres ou évoluer sur les routes escarpées de Mulholland Drive bordées de résidences. Le poids conséquent de la berline américaine (2 162 kg) se fait aussi ressentir au freinage même si le freinage régénératif a été renforcé. La pédale manque de mordant en début de course et les quatre pistons avant ne semble pas suffire pour offrir une capacité de décélération à la hauteur de la capacité d’accélération délirante de cette fusée sur quatre roues pouvant atteindre 322 km/h. L’ABS se met aussi vite en branle lorsqu’on enfonce le champignon. Il est donc vivement conseillé d’attendre que Tesla propose un système de freinage renforcé avec des disques en carbone céramique avant de signer le bon de commande.
Une fois lancée sur les larges autoroutes de Los Angeles, la Tesla Model S Plaid semble intouchable. La moindre petite pression sur l’accélérateur laisse les autres voitures sur place. Si l’amortissement absorbe bien les nombreux raccords de chaussée des Highways dégradées, les bruits de roulement sont très marqués. Malgré un double vitrage et un coefficient de pénétration dans l’air très favorable (0,208), les sifflements d’air au niveau des montants de portière se font entendre et peuvent s’accompagner de bruits de mobilier. Malgré d’excellentes suspensions, le confort sur longs trajets se révèle donc moins bon que dans une Tesla Model 3 ou un Model Y dont la rigueur d’assemblage à l’usine de Shanghai est nettement supérieure à celle de la vieille usine de Fremont à San Francisco.
Pour masquer son insonorisation perfectible, la Model S mise sur son système audio 22 haut-parleurs 960W avec réduction du bruit et subwoofer ultra puissant. Cela ne suffit malheureusement pas. Ce vaisseau amiral demeure malgré tout fantastique à conduire et conserve le meilleur rendement énergétique du marché.
Durant notre journée d’essai, l’ordinateur de bord indiquait une consommation moyenne de 17,2 kWh/100 km, ce qui autorise plus de 500 km d’autonomie en usage mixte classique.
Sur voie rapide, il faut plutôt tabler sur 24,5 kWh/100 km, ce qui laisse tout de même 380 km d’autonomie. En conduite sportive, comptez plutôt 33,5 kWh, soit 280 km de rayon d’action. Les supersportives thermiques font moins bien.
Pour la recharge, la Model S accepte désormais jusqu’à 250 kW ce qui permet de remplir 80 % des 95 kWh de la batterie en seulement 30 min dans le réseau Supercharger de Tesla.
Un tel bijou de technologie se négocie 134 490 $ aux USA, ce qui devrait représenter environ 135 000 € sur notre marché quand la voiture sera enfin livrée. Un tarif élevé dans l’absolu, mais qui reste très compétitif au regard du niveau de performance de cette voiture hors du commun. La version Grande Autonomie à 99 490 $ apparaît néanmoins plus raisonnable. Capable de parcourir une quarantaine de kilomètres supplémentaires, elle conserve des performances foudroyantes (0-100 km/h en 3,1 s).
Malgré son âge avancé et l’arrivée de nouvelles concurrentes allemandes mieux fabriquées, la doyenne des berlines électriques premium reste donc la référence incontestée de son segment.
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