Après avoir imaginé une version moderne de la SM, DS pourrait oser en faire de même avec le modèle originel. Mais qui serait prêt à l’acheter ?

S’il a bien sûr été fondé sur un nom illustre, DS s’est jusqu’à présent refusé à faire du néo-rétro, se limitant à quelques petits clins d’oeil. Jusqu’à la présentation au concours d’élégance de Chantilly de la SM Tribute, version moderne assumée du coupé SM né en 1970.

C’est toutefois un concept-car, il n’est pour l’instant pas question de le produire en série, même s’il n’est pas totalement gratuit, des éléments de style devant se retrouver sur les prochains modèles du constructeur. Mais évidemment, quitte à repenser une gloire du passé, beaucoup espéraient plutôt une nouvelle “vraie” DS.

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Ce que le patron de la marque sait pertinemment. A Chantilly, auprès de l’AFP, Olivier François a déclaré : “On aurait pu vous proposer quelque chose inspiré par la DS de 1955, c’est ce que tout le monde attend”. Puis il a enchainé : “Je pense que c’est exactement la direction dans laquelle il faudra aller. On y travaille”. Voilà une sacrée annonce !

La DS ferait alors son retour en 100 % électrique, DS ne devant lancer plus que ce genre de modèle. Olivier François s’est montré assez clair, tout en indiquant que ce n’était toutefois pas le projet prioritaire : “On va le faire, mais pas tout de suite“. Une quasi officialisation… mais on restera prudent et presque dubitatif.

C’est assurément l’un des come-back automobiles les plus attendus, mais aussi l’un des plus risqués, tant la DS jouit d’une image à part, celle d’une voiture révolutionnaire qui a marqué son siècle. Il est extrêmement difficile de s’attaquer à un tel mythe. Citroën n’a d’ailleurs jamais franchi le pas de faire une 2CV néo-rétro en série.

Une chose est certaine, cela n’a rien à voir avec le grand modèle que DS va dévoiler d’ici la fin de l’année. Surnommé DS8, ce sera un véhicule à la silhouette inédite, façon berline coupé mais qui semble un peu surélevée. Le modèle prendra le rôle de porte-drapeau de la firme. D’où déjà des interrogations sur la place d’un revival de la DS à côté.

Le gros souci est que la DS était une berline haut de gamme. Or, le genre n’a plus la cote de nos jours, surtout en dehors des firmes allemandes. Et ces dernières commencent même à voir la clientèle habituelle s’en détourner (Mercedes a dû réduire la production de la Classe S).

Beaucoup aimeraient voir la DS faire son retour, mais qui l’achèterait vraiment ? On a déjà vu le très gros flop de la DS9. En clair, les ventes ne peuvent pas être à un bon niveau. Et dans le groupe Stellantis, on n’aime pas les autos à la rentabilité non garantie. Toutefois, Stellantis maximise les projets communs entre marques pour justement partager les coûts. Il y a donc possibilité de voir cette éventuelle DS faire base et structure communes avec une Alfa, une Lancia ou autre. Mais DS aurait-il alors la marge pour faire une DS néo-rétro ?

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C’est d’ailleurs une autre interrogation. L’idée est-elle vraiment de faire du néo-rétro, ou de s’éloigner davantage. Olivier François a indiqué que “dans un monde du tout électrifié, où les Chinois arrivent, où Tesla s’est imposé comme une nouvelle marque leader, il faut essayer de proposer quelque chose de frais, de captivant, mais en allant chercher ce que toutes les marques que je viens de citer n’ont pas : l’histoire, l’ADN, le côté romantique, iconique et artistique“.

La DS fêtant ses 70 ans en 2025, on peut espérer découvrir quelque chose l’année prochaine, au moins sous forme de concept.