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Pour sa survie, Mitsubishi a entamé une profonde réorganisation qui passe par l’abandon de certains marchés – comme l’Europe – et du renouveau à son catalogue. Ce qui précipite vers la sortie les C-ZiMiOn (C-Zero, i-MiEV et iOn).
Toutes produits depuis 2010 à l’usine japonaise de Mizushima, les Mitsubishi i-MiEV et ses dérivées Peugeot iOn et Citroën C-Zero font partie des premières voitures électriques à batterie lithium-ion à être proposées en Europe. Alors très bien équipées pour leur catégorie, elles étaient cependant commercialisées à un prix trop élevé, dépassant les 30.000 euros.
C’est pourquoi, en 2012, PSA a cassé leurs prix, inondé de ces citadines branchées impossibles à vendre et parvenues en France dans le cadre d’un partenariat avec le constructeur nippon. Certaines n’ont finalement coûté que 99 euros sur 72 mois, soit 7.128 euros. Au bout d’une courte foire d’empoigne, quelques centaines de Peugeot iOn et Citroën C-Zero ont été liquidées cette année-là, à des prix divers.
Elles ont le plus souvent apporté une grande satisfaction à leurs utilisateurs.
Pas forcément belle la bestiole, mais très bien équipée pour une citadine de l’époque : régénération de la batterie au freinage, direction assistée électriquement, climatisation, 4 vitres électriques, rétroviseurs s’ouvrant ou se referment en déverrouillant et condamnant les portes, géolocalisation en cas de besoin d’assistance (panne ou accident), antibrouillards à l’avant et à l’arrière, feux diurnes, prise USB, radio Bluetooth, compresseur-gonfleur sous le siège arrière, transformation rapide en petit utilitaire, etc.
Avec leurs suspensions à faible débattement, les C-ZiMiOn se montrent fermes et confortables… au pays des ralentisseurs inexistants. Elles se conduisent quasiment comme un kart et abordent les virages de façon sécurisante à bonne vitesse.
Ces voitures sont à l’aise en ville, notamment dans les parkings où les places semblent délimitées au sol pour des modèles sans permis.
Ces voitures souffrent cependant de quelques défauts parfois très gênants. Tout d’abord un dispositif de chauffage/climatisation très énergivore par rapport aux véhicules électriques d’aujourd’hui. Ce seul point les rend dépassées technologiquement.
Elles sont sensibles au vent latérale : croiser des camions sur départementales étroites quand les masses d’air sont là est un vrai sport. L’humidité s’installe vite à l’intérieur, opacifiant dangereusement les carreaux. Pour cela, une parade : des déflecteurs sur les 4 vitres latérales à laisser entrebâillées. Manque au tableau de bord des PSA une montre et un système de navigation.
Et, aussi, une autonomie satisfaisante. Les 100-120 kilomètres permis par les batteries 14,5 kWh (16 kWh sur les premiers modèles PSA, mais sur toutes les i-MiEV) sont trop chiches aujourd’hui. Un pack que PSA facture plus de 17.000 euros en cas de souci, alors que la réparation est le plus souvent possible pour quelques billets de 100 !
Jamais vraiment soutenues par les 3 marques, c’est presque incroyable que ces citadines électriques aient duré aussi longtemps.
Le clap de fin annoncé par le média japonais Nikkei Asian Review se comprend, même si beaucoup de sympathisants de ces voitures auraient aimé un bon coup de jeune qui les aurait maintenues durablement sur le marché. La Mitsubishi i-MiEV n’était déjà plus disponible en France. Son prix était trop élevé face à ses sœurs rebadgées qui faisaient régulièrement l’objet d’offres intéressantes, quoique trop discrètes.
La place de ces 3 voitures pourrait être prise par la nouvelle Volkswagen e-Up! et la Seat Mii électrique. On ne parle plus de la Skoda, supprimée par la marque.
Philippe SCHWOERER
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