Ces voitures électriques d'occasion offrent plus de 400 km d'autonomie pour 15 000 à 20 000 €

Pour une bonne autonomie, la capacité énergétique de la batterie n’est pas seule à compter. Il y a aussi l’efficience. À ce jeu, les constructeurs coréens Hyundai et Kia étaient plutôt bons, avec leurs anciens Kona, e-Soul et e-Niro à batterie 64 kWh. Ce sont ces modèles que l’on trouve désormais à des tarifs qui les rendent plus accessibles.

Plus de 400 km d’autonomie

En privilégiant des modèles lourds de type SUV ou proches, le groupe coréen Hyundai également propriétaire de Kia a un peu perdu son public sans forcément attirer beaucoup de nouveaux automobilistes. De telle sorte qu’aujourd’hui, on ne pense plus forcément en termes d’efficience et de rapport prix/autonomie pour les voitures électriques des deux marques.

Et pourtant, en utilisation quotidienne, il est toujours possible de tirer plus de 400 kilomètres de rayon d’action après une recharge des Hyundai Kona et Kia e-Soul et Kia e-Niro. Il faut pour cela choisir, parmi ces modèles lancés progressivement en France à partir de 2018, ceux équipés d’une batterie d’une capacité énergétique de 64 kWh, en alimentation d’un moteur de 150 kW (204 ch). En zones urbaines ou avec le pied léger, ce sont même les 500 km qui peuvent être dépassés.

A la suite de campagnes promotionnelles alléchantes sur de la location, les Kona et e-Niro ont rencontré un tel succès que désormais les concessions se retrouvent encombrées et embarrassées des retours en fin de contrat. Les prix chutent. Mais qui le remarque dans un marché où l’on s’intéresse plutôt aux modèles neufs, que l’on ait ou pas la capacité de les acheter ou de les louer ?

14 990 euros pour un Kia e-Soul

Les tarifs trop élevés des voitures électriques neuves incitent un peu trop vite les automobilistes à penser qu’il n’est pas possible d’avoir un modèle avec une très bonne autonomie pour moins de 20 000 euros. Et pourtant si, dorénavant, avec ces trois voitures coréennes que l’on trouve en nombre sur le marché de l’occasion de 15 000 à 20 000 euros.

Actuellement, le site Internet de ventes LeBonCoin compte dans cette tranche 30 exemplaires de Kia e-Soul, 60 e-Niro et 50 Hyundai Kona, tous équipés de la batterie 64 kWh.

Les meilleures affaires concernent ceux qui totalisent des kilométrages élevés, proches ou dépassant les 100 000 km, parfois dans des finitions haut de gamme. Ainsi ce Kona de 2019 en version Executive avec 139 000 km au compteur pour 15 500 euros, ce e-Niro Premium de la même année affichant 143 000 km et proposé à 15 900 euros, et ce e-Soul Design à 14 990 euros pour 126 655 km.

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Kilométrage élevé = batterie ruinée ?

Concernant la longévité des batteries, on attribue souvent la palme à Tesla grâce à des chauffeurs de VTC et de taxi qui ont accumulé plusieurs centaines de milliers de kilomètres avec le même pack. Là encore, les trois voitures électriques coréennes passent sous les radars.

Fin décembre 2021, nous avions donné la parole à Jean, fondateur de VTC Mov’. À l’époque, son Kia e-Niro de 2019 affichait plus de 200 000 km. Le sympathique chauffeur ambitionnait alors : « J’ai envie d’emmener cette voiture jusqu’à 500 000 km. Je pense qu’elle peut les faire. Il faudrait que je la conserve encore un peu plus de trois ans ».

Où en est-il aujourd’hui ? Jean continue son service avec ce véhicule dont le compteur affiche actuellement dans les 460 000 km, batterie d’origine et en pleine santé, sans avoir subi de panne ou d’incident technique. Les 500 000 km, il pense les atteindre en septembre prochain, en continuant à rouler de 300 à 500 km par jour. Son témoignage complet sera publié dans un prochain article.

400, 500 ou 600 km d’autonomie ?

Aussi efficient soit leur groupe motopropulseur, les Kona, e-Soul et e-Niro présentent des profils élevés qui pourraient nuire à la consommation. Ce sera sans doute le cas à haute vitesse sur l’autoroute, sans être déplacé par rapport aux modèles actuels. En ville, le rayon d’action de ces véhicules était donné à plus de 600 km.

On voit d’ailleurs sur la photo du compteur du e-Niro de Jean une autonomie estimée à encore plus de 380 km avec un niveau d’environ trois quarts dans la batterie. La consommation moyenne de son exemplaire est de 13,7 kWh/100 km sur près de 460 000 km. Le tout essentiellement avalés en région parisienne, aussi sur les voies rapides qui mènent aux aéroports.

Ayant moi-même à disposition un Kia e-Niro, je relève des consommations parfois inférieures à 12 kWh/100 km sur des trajets mixtes de plusieurs centaines de kilomètres comprenant une part non négligeable de quatre-voies. Soit plus de 525 km de rayon d’action. Sur autoroute, sans compter les arrêts recharge, j’ai pu réaliser 800 km en huit heures entre Strasbourg et les environs de Rennes. Avec une consommation de 16,7 kWh/100 km, je n’avais eu que deux haltes à effectuer. Dans ces conditions, l’autonomie réelle est supérieure à 350 km en se gardant une petite marge de sécurité.

L’éco-conduite…

Sans éco-conduite, les consommations en ville et en cycle mixte sont déjà très bonnes. Pour des véhicules relativement spacieux à usage familiale, à part les Tesla Model 3 et Model Y, quoi de mieux ou d’équivalent ? Avec une éco-conduite active, c’est encore mieux et très exceptionnel.

L’éco-conduite, on en parle beaucoup, mais qu’est-ce que c’est exactement ? Est-ce se caler, par exemple, à 110 km/h sur l’autoroute avec le régulateur de vitesse ? Est-ce rouler en permanence au niveau le plus élevé de régénération ? Non, pas vraiment. Il s’agit de profiter de tout ce qui peut permettre de moins consommer.

Ainsi en roulant en mode roues libres par défaut sur route et autoroute, c’est-à-dire avec une régénération à 0. Ces trois voitures permettent d’avoir tous les éléments nécessaires pour cela sous les yeux : vitesse instantanée, consommation moyenne perpétuellement recalculée, graphe avec le niveau de conso/régénération en temps réel. Avec ce dernier, l’idée est, par exemple, de rester le plus dans la roue libre.

… Ce n’est pas forcément se traîner

On peut être dans la consommation en roulant à 84 km/h, mais dans le neutre à 82 km/h. Alors l’autonomie n’est pas grignotée. Chaque descente peut être mise à profit pour aborder la côte suivante. De telle sorte que l’éco-conduite ne signifie pas forcément perdre du temps sur la longueur totale du trajet.

Cet autre outil efficace que les Hyundai Kona et Kia e-Soul et e-Niro offrent pour consommer moins, c’est ce jeu de deux palettes derrière le volant, l’une pour augmenter le niveau de régénération (0, 1, 2, 3) et l’autre pour le diminuer. Ce qui permet de régler au mieux en temps réel la puissance du freinage régénératif selon le profil de la route et la circulation.

Le système peut également s’utiliser à la manière d’un ralentisseur électromagnétique de type Telma pour poids lourds. Rien n’oblige à mettre en œuvre tout cela pour aller loin avec ces trois voitures : ce sont des plus pour maximiser l’efficience au point d’égaliser et même dépasser les autonomies WLTP.

Les moins

Les moins de ces trois voitures coréennes, ça commence par la puissance de recharge dont la courbe n’ira pas plus haut que 77 kW. Ce n’est pas forcément gênant pour ceux qui aiment s’arrêter plutôt quarante à soixante minutes sur autoroute après deux ou trois heures de conduite.

Le système de navigation est correct, mais perfectible. Une mise à jour a permis sur certains modèles de bénéficier d’un planificateur d’itinéraires et d’une meilleure diction grâce à laquelle on peut enfin comprendre, par exemple, Saint-Brieuc à la place d’Ousté-Brieulque. Sauf que c’est à l’utilisateur d’effectuer cette opération longue et fastidieuse. Entre le téléchargement depuis Internet de la nouvelle version, le transfert sur une clé USB, l’installation et le contrôle, ça peut se chiffrer en heures.

En outre, le système est devenu très bavard, demandant parfois de « serrer » sur la route principale en arrivant à la hauteur d’un simple chemin de terre. Le chauffage est parfois paresseux, selon les versions, dépendant de la présence ou non d’une pompe à chaleur. L’idéal est de pouvoir bénéficier aussi des sièges et du volant chauffants.

À noter que la batterie 12 V peut se vider si on n’utilise pas assez souvent le véhicule, par exemple, au bout de trois ou quatre semaines. Il semble toutefois que le système soit mieux protégé désormais. À noter que le coffre est un peu chiche dans les Kona et e-Soul. C’est mieux pour le e-Niro qui offre en plus une capacité de tractage de 300 kg (idem sur le e-Soul, 0 sur le Kona).

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Pas mieux en rapport prix/autonomie

De 400 à 500 km d’autonomie pour des voitures à usage familial et un prix d’achat de 15 000 à 20 000 euros, vous ne trouverez pas mieux. Ces voitures coréennes sont en outre toutes les trois agréables à conduite, très bien équipées, y compris au niveau des aides à la conduite. La plus aboutie est le e-Soul, car apparu après les deux autres. C’est flagrant, par exemple, au niveau de la reconnaissance vocale pour chercher une adresse.

C’est cependant le e-Niro, plus long, qui avale le mieux les ralentisseurs. On trouve en accessoire sur Internet des frunks pour ranger les câbles, parfois associés à des vérins pour faciliter l’ouverture et le maintien du capot du véhicule. Dans les modèles Premium, le système sono Harman Kardon du e-Soul est beaucoup plus poussé que le JBL du e-Niro.

Avant un éventuel achat, il est important de demander un état (SoH) de la batterie qui peut être réalisé par un concessionnaire, Revolte ou soi-même.

Ces voitures laissent en général un bon souvenir à leurs utilisateurs qui reprennent souvent un modèle du même groupe. À eux de compléter cet article dans les commentaires ci-dessous avec leurs propres appréciations.