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L’arrivée des batteries à forte capacité va t-elle amener à redéfinir les standards actuels ? Pour le groupe helvetico-suédois ABB, l’évolution du marché de la charge rapide s’imposera comme une évidence avec l’arrivée des futures voitures électriques « premium » associée au développement des bus et camions électriques. Des variateurs de puissance à la charge rapide, Automobile-Propre revient sur la philosophie, le parcours et le positionnement d’ABB dans le secteur de l’électro-mobilité avec Eric Muret, responsable d’activités IRVE au sein du groupe ABB.
Comment ABB a décidé d’investir le marché de la charge rapide ?
C’est une démarche logique. Un des cœurs de métier d’ABB est l’électronique de puissance avec une forte présence dans le domaine ferroviaire. Nous sommes également numéro 1 mondial dans les variateurs. Ce qu’il nous manquait c’est la connaissance et le savoir-faire dans la charge et le comportement des batteries. C’est ainsi que nous avons intégré une société néerlandaise qui avait une grande connaissance dans le domaine.A partir de là, ABB a commencé à construire son offre autour de la charge rapide avec près de 80 millions d’euros investis entre l’acquisition d’Epyon et l’investissement réalisé ces dernières années en recherche & développement.
Les bornes sont développées en Hollande (R&D) et un certains nombres de composants sont réalisés dans notre usine de Chassieu (contacteurs, bornier de puissance) près de Lyon. L’assemblage final est réalisé entre l’Italie et la Hongrie.
Comment sont conçues les bornes ABB ?
Nos bornes sont composées de plusieurs modules de puissance de 10 kW. Pour une 50 kW, nous avons 5 modules indépendants. Ainsi, si l’un d’entre eux venait à lâcher, la borne continuerait de fonctionner. C’est comme cela que nous arrivons à des taux de disponibilité supérieurs à 98.7 %.
Les bornes sont en outre prévues pour être « upgradées ». Pour les 20 kW, tout est pré-câblé pour monter à 50 kW grâce à l’ajout de modules complémentaires. Cela permet de faire évoluer les bornes facilement pour un opérateur en fonction des besoins des clients.
Côté paiement, vos bornes sont compatibles avec la CB via NFC ?
Effectivement, n’importe quelle borne est « upgradable » avec un système de micro-paiement NFC et une solution toute packagée pour l’opérateur qui a juste à ouvrir un compte chez le prestataire bancaire qui réalise les transactions.
Nous proposons toute la solution avec des coûts très faibles malgré ce qui peut être entendu : seulement 0.14 € par transaction !A noter que nous ne proposons pas de système avec clavier, ce qui nous obligerait à délivrer un ticket et à intégrer une imprimante dans la borne. Le système sans contact NFC est un excellent compromis et entièrement adapté pour cette usage.
En termes de supervision, quelle est votre politique ?
Nous avons un outil qui permet aux opérateurs de gérer la partie diagnostic tout en étant ouverts à d’autres systèmes. Notre système s’appelle « opérateur pro » et permet de gérer les badges, les codes PIN ou d’afficher le prix de la prestation sur la borne. Nous avons aussi une remontée d’information via notre outil Drive Care, une base mondiale où nous centralisons tous les soucis rencontrés, tant côté voiture que côté borne.
Par exemple, lorsqu’un constructeur a sorti sa voiture, cela ne fonctionnait pas sur nos bornes en raison d’une subtilité dans le protocole CHAdeMO qui devait être mis à jour. Nous avons ainsi pu lancer une mise à jour à distance pour toutes nos bornes… Cela nous permet de nous adapter aux contraintes dès lors qu’un modèle sort. Nous maitrisons également combo CCS qui nous permet de mettre à jour facilement la partie IT. Ainsi, si le combo CCS évolue demain, avec une nouvelle voiture utilisant des protocoles différents (il existe des parties « libres » sur le combo ndlr), on pourra réaliser les mises à jour à distance.
En revanche, nous n’assurons pas la hotline pour les utilisateurs, c’est le rôle de l’opérateur qui bénéficie d’une assistance dédiée. Nous mettons juste des services à disposition. Soit le cas est référencé dans notre base et il lui sera proposée la solution corrective.Si le cas n’est pas traité, il est envoyé vers nos centres ou toutes nos bornes peuvent être connectées pour un diagnostic et où sont répertoriés l’ensemble des cas avec des mises à jour régulières.
Alors que Tesla développe ses superchargeurs, pensez-vous que les standards de charge rapide actuels devront être redéfinis vers de plus fortes puissances ?
C’est inexorablement la tendance. La capacité batteries va augmenter et cela implique une vision sur ce que seront les chargeurs de demain.
L’approche française était tout orientée vers de la charge lente. Imaginez… ce qui se charge aujourd’hui en 10 h à 3 kW nécessitera 30h00 pour une voiture électrique de nouvelle génération. Il y a donc fort à parier que la charge accélérée 20 kW d’aujourd’hui sera la charge « lente » de demain.
On pense que les batteries de 50-60 kWh constitueront les standards futurs et c’est la raison pour laquelle nous nous sommes positionnés dès le départ sur la charge rapide.
Aujourd’hui, nous travaillons sur les chargeurs du futur, pour les voitures premium qui sortiront en 2017 – 2018 mais aussi pour les bus et les camions, avec des solutions de charge avec des puissances allant de 150 à 450 kW sur la base du standard Combo CCS. Pour les bus et les camions, nous lancerons un premier déploiement opérationnel au Luxembourg mi-2016 et dans le courant de l’année en France nous l’espérons.
Au final, nous pensons que le « mass-market » va rester sur une base combo 500V. Pour les voitures haut de gamme, les camions et les bus, nous nous orientons vers un combo CCS 800V. On œuvre pour que le standard, actuellement défini à 90 kW 500V, puisse évoluer vers des puissances pouvant aller jusqu’à 600 kW et 800V.
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