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Les premiers destinataires de la Volkswagen ID.3 savaient qu’ils ne pourraient disposer de toutes les fonctionnalités promises. Mais ils ne s’attendaient pas à devoir subir autant d’ennuis. Trois d’entre eux témoignent, conservant ou non leur confiance dans la compacte électrique allemande.
Après bien des rebondissements, Volkswagen a décidé de livrer sa compacte électrique ID.3. Et ce, tout en sachant qu’elle ne tiendrait pas l’intégralité de ses promesses. Les « First Movers » devaient rejoindre un club éponyme, et accepter que 2 fonctionnalités ne soient pas actives au départ.
Ainsi la fonction App Connect. Elle permet d’exploiter le système d’infodivertissement de la voiture pour utiliser les applications d’un smartphone. Et aussi l’évaluation des distances dans l’affichage tête haute. Une mise à jour de logiciels, programmée pour début 2021, devait régler ces problèmes.
La version ID.2.1 du soft de gestion du véhicule arrive tout juste. Volkswagen s’est engagé à l’implémenter dans le courant de ce mois de mars 2021. Dès cet été, des mises à jour à distance devraient être réalisées trimestriellement.
Même s’ils sont relativement nombreux, les problèmes rencontrés par les premiers adoptants peuvent souvent être classés comme mineurs. C’est-à-dire n’empêchant pas l’ID.3 de rouler. C’est le sens des témoignages de Thomas Decaux, 34 ans, et de Ouassim Younes, 39 ans. Résidant respectivement dans le Val-de-Marne et l’Ain, ils restent confiants.
Ce n’est en revanche pas le cas de Francis Legrand, 52 ans, des Yvelines. Par 3 fois, son ID.3 a été immobilisée. Le fonctionnement instable de son exemplaire le stresse au plus haut point. Il doute beaucoup de retrouver la sérénité avec son véhicule entre les mains actuellement du concessionnaire. Le Francilien se sent piégé par la formule de la location longue durée. La LLD l’empêche de rendre de façon précoce son ID.3. Il se pose la question d’une action commune avec d’autres First Movers très remontés contre le constructeur.
Pour nos 3 interviewés, l’ID.3 en série 1 st Edition est leur première voiture électrique. Un choix souvent effectué en opposant la compacte de Volkswagen aux Hyundai Kona, Kia e-Niro, et Tesla Model 3.
Thomas Decaux, 34 ans, Val-de-Marne
Chez Thomas Decaux, l’ID.3 est venue remplacer une Twingo. « La citadine de Renault était devenue trop petite pour un couple venant d’accueillir son premier enfant. Le choix de l’électrique a été guidé par des considérations écologiques », lance-t-il. « Environ 6 mois d’attente entre la commande et la réception du véhicule, début octobre dernier. J’ai dû mettre en demeure mon concessionnaire de respecter les délais pour obtenir la voiture à cette date », se désole-t-il.
Sur son ID.3, il n’a rencontré que des problèmes mineurs. « Ainsi un bogue sur le dispositif Front Assist, avec le radar qui ne fonctionnait pas. Aussi un message d’alerte pour une anomalie sur les clignotants et un blocage de l’affichage tête haute. Le plus grave : La prise T2 qui ne s’est pas libérée une fois du côté véhicule », liste-t-il. Le jeune informaticien déplore également un fonctionnement erratique de l’application mobile.
Thomas Decaux est le seul de nos 3 interviewés à avoir disposé de plusieurs correctifs. « La version originale 0564 du logiciel de gestion du véhicule a été remplacée dans l’urgence par la 0570. Elle n’a pas résolu grand-chose. Le correctif 0763 a été plus efficace », détaille-t-il.
« Volkswagen aurait dû tenir compte des problèmes rencontrés sur la Renault ZOE et d’autres voitures électriques. Ainsi pas mal d’anomalies auraient été évitées sur l’ID.3 », estime Thomas Decaux. « Je reste optimiste. Car je sais à quel point un système informatique complètement défaillant peut être amélioré par des correctifs de logiciels », assure-t-il.
« En revanche, j’estime que Volkswagen aurait dû prévenir les nouveaux acquéreurs des défauts de jeunesse de l’ID.3. Ils ont essuyé le même niveau de défaillances, sans être autant sensibilisés que les First Movers. Les commandes et livraisons auraient dû être freinées. Depuis 6 mois, Volkswagen livre des voitures pleines de problèmes », juge-t-il.
« Le réseau du constructeur n’était pas prêt pour l’ID.3. Les concessionnaires connaissent un manque cruel d’informations et de formation sur le véhicule. Du matériel, des logiciels et de la documentation font défaut », rapporte-t-il.
« J’ai choisi l’ID.3 pour son gabarit, son habitabilité, son prix et le réseau de recharge Ionity. Je suis persuadé que les mises à jour du logiciel permettront de bénéficier d’évolutions technologiques », met-il en avant.
« J’apprécie le confort et le silence de fonctionnement de l’ID.3. La construction de la voiture est bien maîtrisée. Tout est parfaitement ajusté. La tenue de route est impeccable avec les jantes de 20 pouces. Les accélérations sont franches et directes. L’ID.3 est parfaite pour un usage familial urbain et périurbain. Le choix des plastiques “Piano black” est en revanche critiquable. Ils se couvrent vite de salissures et de nos empreintes », évalue-t-il.
« Il y a 3 mois, j’aurais conseillé à un éventuel acquéreur d’attendre un peu. Mais si la toute prochaine mise à jour est performante, alors oui, je recommanderais cette voiture électrique », conclut-il pour sa part.
Ouassim Younes, 39 ans, Ain
Ouassim Younes a fait le choix d’une voiture électrique pour des raisons économiques. Commandée le 9 mai 2020, et reçue fin octobre, sa Volkswagen ID.3 totalise déjà plus de 11 000 kilomètres.
« Je n’ai pas connu tant de soucis que ça. J’ai eu la climatisation et les phares qui se sont mis en marche inopinément. L’écran est resté parfois noir en marche arrière. J’ai eu un problème de reconnaissance des clés. Le son de la radio est resté bloqué. Mon ID.3 est toujours dans la version 0564 d’origine du logiciel. J’estime que mon exemplaire est fonctionnel », témoigne-t-il.
« Je suis quelqu’un d’avant-gardiste. J’ai commandé au plus tôt mon ID.3, comme je l’ai fait avec mes consoles PlayStation. Je suis habitué aux défauts de jeunesse. Volkswagen suit bien ses clients, c’est donc pardonnable », se satisfait-il.
« Pour moi, le plus gros problème de l’ID.3, c’est sa consommation en hiver. À 85 km/h par des températures clémentes, je consomme souvent pas plus de 12 kWh/100 km. En revanche, sous les 4 °C, ça grimpe vite. Par grand froid, j’ai noté des relevés à 22 ou 23 kWh/100 km. Je pense que ça sera amélioré avec le nouveau logiciel », remonte-t-il.
« Je recommanderais l’achat de la Volkswagen ID.3. Si c’était à refaire, je repasserais moi-même l’ordre les yeux fermés. Mon exemplaire ne m’a jamais lâché. Le constructeur a respecté sa part du contrat. En revanche, je comprends très bien l’exaspération de ceux qui rencontrent des problèmes beaucoup plus importants », reconnaît Ouassim Younes.
« Cette voiture a un joli design qui ressemble bien à son concept Neo. J’aime beaucoup ce modèle. L’ID.3 est très stable en virage. Son rayon de braquage est très court, très impressionnant. Il y a pas mal de place à l’arrière », apprécie-t-il.
Ce qui ne l’empêche pas de se montrer critique sur quelques points : « Je suis déçu par la finition en plastique dur. Les montants de pare-brise forment un angle mort important ».
Francis Legrand, 52 ans, Yvelines
Chez Francis Legrand, la liste des anomalies de son ID.3 est impressionnante. Beaucoup sont des messages intempestifs d’alerte. Ainsi pour la pression des pneus, la batterie 12 V et celle de traction, le groupe motopropulseur, les airbags. Ce dernier est devenu permanent. Le Francilien a connu également des défauts sur des dispositifs d’aide à la conduite. Par exemple avec le régulateur adaptatif et le maintien dans la voie.
Il a aussi noté une perte de l’affichage GPS, et l’impossibilité de changer de mode de conduite. Lui aussi a essuyé un problème de caméra de recul. « Fermer et rouvrir la voiture, ou la mettre en charge, permettait a priori d’effacer ces anomalies », renseigne-t-il.
S’ajoute à cette liste non exhaustive le non-déploiement des rétroviseurs. « J’ai dû rouler avec les rétroviseurs repliés, vous imaginez ! », s’indigne-t-il.
« Le défaut le plus récurrent est la perte de connexion 4G du véhicule. Mon ID.3 reste parfois plusieurs jours hors connexion sans raison apparente. Le service revient de temps en temps, mais pas longtemps », s’agace-t-il.
« Par 3 fois il m’a été impossible de faire fonctionner la voiture. La batterie de traction affichait pourtant au moins 80 % d’énergie. Le passage en marche avant ou marche arrière ne voulait pas s’enclencher. Ça s’est produit les 25 décembre 2020, 2 janvier 2021, et une autre fois encore », déplore Francis Legrand.
S’y ajoute l’impossibilité d’ouvrir la voiture et/ou de la démarrer. « En cause, un problème avec la batterie 12 V. Après passage par la hot line d’assistance, un dépanneur est venu avec un booster. Il a constaté que la cosse sur la borne négative était desserrée. Ce qui est dangereux et inadmissible. Je roulais visiblement depuis fin octobre avec cette mauvaise connexion », n’arrive-t-il pas à accepter.
« Je n’ai absolument plus confiance dans mon ID.3. Seulement 3 000 kilomètres depuis que je l’ai. Je ne crois que moyennement à la fiabilisation du véhicule », lâche Francis Legrand, très stressé par ce qui lui arrive.
« Je suis venu à l’électrique pour réaliser des économies. L’électrique a permis de démocratiser le modélisme. J’espérais vivre une bonne expérience en prenant en LLD cette voiture. Par rapport à mon ancien BMW X5 rechargeable, je devais passer de 30 000 à 18 000 euros sur 3 ans », compare-t-il.
« Je reproche aussi à tout le réseau Volkswagen un manque de communication. Je n’ai pas d’explications satisfaisantes quand je reprends mon ID.3. Quand j’envoie un message, je ne reçois pas de réponse. Ou alors c’est un texte d’attente ou tout préparé mais pas adapté à ma situation », insiste-t-il.
« Il y a des personnes plus à plaindre que moi encore, qui ont eu leur ID.3 immobilisée pendant plusieurs semaines », souligne-t-il.
« Quand j’ai acheté mon ID.3, l’association entre Volkswagen et le réseau Ionity me rassurait. La voiture est agile, ce qui est agréable. Elle est jolie de l’extérieur. Mais comme toutes les Volkswagen d’aujourd’hui, on sent que le dieselgate est passé par là. Ce qui pèse sur les finitions à l’intérieur. L’habitacle n’est vraiment pas super. C’est pareil sur la Polo et le T-Roc qu’on m’a prêtés quand mon ID.3 a été immobilisée », ressent Francis Legrand.
« Je sais qu’il y a une action commune qui est en train de se lancer. Je m’interroge sur la possibilité de rejoindre ces propriétaires d’ID.3 très déçus. Ce qui me retient, c’est surtout que je dispose de cette voiture en location longue durée. Dans ces conditions, je ne suis pas sûr que ce soit opportun de faire partie de cette action », réfléchit-il.
« Actuellement, je me prends à regarder les annonces de Youngtimers. Pourquoi pas rouler en Peugeot 205 ou 309 GTI, et même en 604 ? », se demande-t-il.
Automobile Propre et moi-même remercions vivement Thomas Decaux, Ouassim Younes et Francis Legrand pour leurs témoignages. Merci également à notre modérateur Fox et à notre Community Manager d’avoir facilité le contact avec eux.
Philippe SCHWOERER
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