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D’abord exploitées pour une projection des spectateurs vers le futur, puis mises en avant dans des documentaires, stars ou figurantes dans des films, outils techniques, en tournée de promotion, au service d’un bilan carbone amélioré, etc., les voitures électriques s’invitent de plus en plus naturellement au cinéma. Vous l’aurez très certainement remarqué !
On n’y pense pas toujours, et pourtant l’exploitation de véhicules électriques pour le travelling au cinéma se justifie pleinement. L’absence de bruit et de vibrations facilite les prises de vue, celle d’émissions polluantes permet de tourner des scènes dans des bâtiments sans craindre l’intoxication. En outre, ce type d’engin est capable d’accélérations linéaires rapides. Une petite recherche sur le Net nous a menés à l’entreprise française Electric Travelling Cascades qui exploite une Peugeot 106 et un quad électriques pour enregistrer des séquences de films.
En juin 2016, la société The Mill, spécialisée dans les effets spéciaux pour la télévision, le cinéma, la publicité et les jeux vidéos, a présenté une voiture électrique qui servira de mulet pour remplacer n’importe quel modèle lors de tournage de films publicitaires ou pour le grand écran. Baptisé « Mill Blackbird », l’engin, au croisement entre buggy, Lotus Seven et Rover lunaire, ne montrera véritablement que ses roues. La carrosserie qui sera vue à l’écran sera créée en images de synthèse pilotées par ordinateur. Quelques clics suffiront pour la faire changer de couleur ou de lignes.
Plusieurs mécanismes permettent d’adapter le châssis en longueur et largeur, selon le véhicule, – ancien, contemporain, ou futuriste -, que l’on veut faire apparaître à l’écran. Une suspension pilotable est chargée d’obtenir la bonne garde au sol et le comportement adéquat en situation. The Mill a expliqué son choix d’une motorisation électrique, au-delà de l’absence d’émissions toxiques, par le fait que c’était la seule solution pour figurer aussi bien de puissants concept-cars que de sages citadines.
Quand des voitures électriques ont-elles été pour la première fois utilisées afin de transporter les stars dans les différents festivals du cinéma ? Difficile à dire. Cependant, en 2011, Renault, partenaire du Festival de Cannes depuis plus de 30 ans, avait mis à disposition des Fluence Z.E. pour transporter au pied du célèbre tapis rouge acteurs et réalisateurs de films pour le grand écran.
Des Nissan Leaf ont joué ce même rôle dès 2013, en Grande-Bretagne pour le East Winds Film Festival, et en France, près de Cahors (46), pour les Rencontres Cinéma de Gindou. On n’imagine mal que les Tesla Model S n’aient jamais été employées de la même manière. Pourtant, le Net semble peu bavard à ce sujet. A l’avenir, avec l’objectif de diminuer l’impact carbone des célèbres arrivées aux festivals cinématographiques, les véhicules électriques y trouveront tout naturellement leur place pour longtemps.
A environ 5 ans d’intervalle, Chris Paine a réalisé pour le grand écran 2 documentaires majeurs autour des véhicules électriques : « Who killed the electric car » (2006), et « The revenge of the electric car » (2011).
Dans le premier, il dénonce principalement la destruction massive des EV1, ces voitures électriques construites par General Motors pour répondre aux exigences d’alors de l’Etat de Californie. Sont partis sous la presse des centaines d’exemplaires en parfait état que leurs utilisateurs appréciaient pleinement. Le second reportage pousse cette fois-ci sous les projecteurs les constructeurs qui s’attachent à développer la mobilité électrique en 2011. On y voit Elon Musk et Carlos Ghosn, pour représenter respectivement Tesla et Nissan, très largement en avance, cette année-là, concrètement et dans leurs propos, sur les voitures branchées.
Les véhicules électriques se glissent aussi dans les films d’animation destinés aux enfants. Pour ceux à partir de 3 ans, « La voiture électrique mène l’enquête » (2013), de Rasmus A. Sivertsen, met en scène une vieille et sympathique Volkswagen Coccinelle de Police qui a été victime d’une forte secousse électrique. Les voitures branchées n’ont pas forcément le beau rôle dans les productions pour les jeunes.
En 2011, Disney Pixar lui donne celui du méchant, sous les lignes de Miles Axelrod, organisateur de courses de voitures dans « Cars 2 ». Derrière une apparence irréprochablement écolo, il tente de discréditer toute une filière qui s’active à développer les biocarburants.
En dehors des documentaires, les véhicules électriques ont été vus au cinéma d’abord pour symboliser le futur, à l’instar des voitures volantes, par exemple. Ainsi dans « Bienvenue à Gattaca » d’Andrew Niccol, sorti en 1997. Bien qu’électriques, les modèles que l’on voit dans ce film sont anciens et/ou classiques. Pour les passionnés, une Citroën DS cabriolet convertie est particulièrement mise en avant.
Le même réalisateur réinvestit cette idée avec une Jaguar Type E, également décapotable, dans « Time Out » (2011). Plus crédibles pour figurer le futur, bien que concepts respectivement présentés dans les années 1980 et 1990 par General Motors, les Lean Machine et Ultralite, elles aussi converties à l’électrique, circulent dans « Demolition Man » (1993) de Marco Brambilla. Steven Spielberg emploie un bolide Lexus également sans émission, dans « Minority report » (2002). La flotte de véhicules dans « Zero Theorem » (2014), réalisé par Terry Gilliam, mélange quelques anciens utilitaires convertis, et des quadricycles, dont un nombre impressionnant de Renault Twizy.
En quittant son statut de véhicule du futur, la voiture électrique prend progressivement place au cinéma comme faisant partie du quotidien présent. Mais parfois, on frise le placement de produit. Le meilleur exemple en France semble être ce film de Philippe Lellouche, intitulé « Un Prince (presque) charmant » (2013), où la Renault Zoé est omniprésente à l’écran, alors qu’elle n’était pas encore dans les concessions au moment de la sortie en salle.
Les dialogues et la place qu’elle prend dans l’histoire fait immanquablement se poser cette question : Ce film n’était-il qu’un spot publicitaire long métrage pour la citadine du Losange ? Des spectateurs ont eu la même impression au sujet de l’Opel Ampera représentée en nombre, y compris sur des affiches publicitaires, dans le film « Le dernier pub avant la fin du monde » (2013), d’Edgar Wright.
Voiture électrique la plus vendue en France, la Renault Zoé devrait poursuivre sa carrière au cinéma. Récemment, elle a été le véhicule principal de Jean-Etienne Fougerole, campé par Christian Clavier, dans « A bras ouverts » de Philippe de Chauveron, sorti en salle l’année dernière. Sa présence est plus discrète que dans « Un Prince (presque) charmant ». Elle ne figure qu’à peine 1 ou 2 secondes dans la bande annonce, en reflet dans une vitre de la villa familiale. Jamais vue en charge, jamais mentionnée comme électrique, elle tient sagement sa place de voiture du quotidien.
C’est la même chose pour la Tesla Model S d’Alexandre, le personnage joué par Jean Dujardin dans « Un homme à la hauteur » (2016), de Laurent Tirard. La présence de la limousine survoltée n’est perceptible que par ceux qui la connaissent. Certaines scènes laissent même à penser qu’un bruitage de voiture thermique a été ajouté pour plus de crédibilité.
Apparitions furtives
On note quelques apparitions plus ou moins furtives de voitures électriques, parfois à peine identifiables, dans de plus en plus de films. Ainsi la BMW i3 de Sofia, dans « Les nouvelles aventures d’Aladin », réalisé par Arthur Benzaquen, et sorti en 2015 sur grand écran. Dans plusieurs scènes de « Une chanson pour ma mère » (2013), de Joël Franka, une Citroën C-Zero apparaît.
Dans le premier volet de « Insaisissables », vu par les spectateurs la même année, et réalisé par Louis Leterrier, passe au loin une Mitsubishi i-MiEV. C’est un autre signe qui prouve bien que les voitures électriques s’intègrent de plus en plus au décor de notre époque. Puisqu’elles se font plus présentes dans les rues, elles trouvent leur place dans les fictions.
Comme dans les films d’animation pour les enfants, la voiture électrique n’a pas toujours vocation à donner une image positive. Sans être franchement négative, elle est parfois ambiguë, ou à l’appréciation du spectateur selon son degré de proximité avec tel ou tel personnage qui fait du véhicule branché un usage statutaire.
« Christian est un père divorcé qui aime consacrer du temps à ses deux enfants. Conservateur apprécié d’un musée d’art contemporain, il fait aussi partie de ces gens qui roulent en voiture électrique et soutiennent les grandes causes humanitaires » : ainsi débute le synopsis de « The Square », projeté il y a quelques mois au cinéma, et réalisé par Ruben Östlund. Ici, la voiture électrique fait partie de l’identité même du héros.
Elle l’explique, et elle le prolonge. Dans « Camping 2 », de Fabien Onteniente, sorti en 2010, Mendez, garagiste dans la production précédente, est devenu spécialiste de la téléphonie mobile. Pour donner confiance à ses clients, il a une carte de visite qui prouve son savoir-faire : une Renault 8 « Gordini » rouge convertie à l’électrique, qu’il présente à juste titre comme étant un prototype, en parfaite conformité avec la situation française qui dissuade d’effectuer une telle opération par et/ou pour un particulier.
Les voitures électriques, mais aussi les motos et engins de mobilité douce branchés se retrouvent également dans davantage de séries télévisées et de jeux vidéos. N’hésitez pas à déposer vos trouvailles dans les commentaires !
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