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Seulement quelques jours d’immobilisation Chez Revolte pour réparer la Citroën C-Zero de Jérôme, connu pour ses records de basses consommations. Nous étions sur place avec lui lors de la récupération du véhicule.
Dans notre premier volet, nous avons rappelé l’usage que Jérôme a fait de sa Citroën C-Zero acquise neuve en 2012 pour seulement 6 390 euros. Un peu moins de douze ans plus tard, la citadine électrique a refusé de démarrer. Sous le guidage à distance de Jérémie Noirot de Revolte à Carquefou, un code d’anomalie a été identifié : « P1A15 – Défaut de charge du condensateur ». Le technicien du e-Garage nous explique : « La cause que nous avons identifié est la défaillance d’un module dans l’onduleur qui vérifie et compare sa tension avec celle de la batterie de service ».
Plus concrètement : « Si la valeur dépasse les 17 V, même par erreur, comme ici en raison de la défaillance du composant, le système empêche le démarrage. C’est un défaut que l’on peut effacer avec un outil de diagnostic pour permettre au véhicule de fonctionner. Mais là, l’anomalie revenait à chaque fois. Il fallait forcément réparer ».
Le scénario de prise en charge de cette voiture n’est pas habituel pour l’établissement localisé près de Nantes : « Jérôme est un client un peu particulier. Bien équipé, il a pu réaliser lui-même à distance avec moi le diagnostic sur sa C-Zero. Normalement, c’est un garagiste Citroën ou équipé d’un outil de diag multimarque qui effectue cette opération. À la suite de quoi le professionnel aurait remplacé l’onduleur ». « Une pièce facturée 4 250 euros hors taxe », chiffre Rémy Lé, cofondateur de Revolte.
La panne sur la C-Zero de Jérôme est-elle courante ? Jérémie Noirot la rencontre effectivement assez souvent : « Sans mettre en cause la fiabilité de la C-Zero, oui, c’est une panne assez classique. Avec des composants vieillissants, elle touche aussi couramment le chargeur AC qui coûte encore plus cher que l’onduleur chez Citroën, dans les 7 000 euros ».
Pour ce dernier, c’est un phénomène récurrent qui explique la défaillance : « C’est le résultat de l’alternance à chaque charge entre la montée de la température et le refroidissement qui suit à la fin de l’opération. En raison d’un problème d’étanchéité, l’air rentre et sort, formant de l’humidité. Ça arrive aussi si le chargeur chauffe trop ou que de l’eau pénètre à l’intérieur ».
À destination des garages branchés qui vont se multiplier grâce à Revolte, un outil a été développé : « La panne est simple, facile à réparer, mais pas évidente à diagnostiquer précisément. C’est le premier défaut que nous avons intégré à notre valise pour les garages branchés. Ce qui évite une procédure lourde. Nous affichons ainsi toutes les données à l’écran. Ce qui permet de repérer les défauts et de les effacer rapidement ».
À lire aussiReportage – 2e Nuit de la Revolte : la voiture électrique durable en fête à Carquefou !Dans ce cas, l’onduleur n’est pas remplacé intégralement : « Nous allons réutiliser une carte électronique ayant servi dans une autre C-Zero, ce qui demande une reprogrammation avec le code VIN de la voiture à réparer. Quand le véhicule est chez nous, nous le faisons directement. S’il est dans un garage branché, ce dernier nous envoie le chargeur ou l’onduleur en cause. Nous remplaçons alors la carte par une autre fonctionnelle et reprogrammée ».
Ce que ne pourrait pas faire le réseau Citroën : « Les outils du constructeur ne permettent pas d’effectuer le recodage. Nous avons développé en interne cette possibilité, avec un soft qui tourne sous Windows ».
Ce n’est pas la seule moulinette mise au point par Revolte : « Pour ces voitures, nous avons aussi créé des procédures de purger de pompe, de diagnostic direct de la batterie, etc. Ce sont des processus que nous développons aussi pour d’autres voitures électriques ou hybrides ».
La réparation sur la voiture de Jérôme n’a pas nécessité une longue immobilisation : « Comme une telle intervention fait appel à diverses compétences dont celles des mécaniciens puis des électroniciens, elle s’étale sur trois jours au minimum. Nous commençons en général par l’étape de diagnostic, que nous devons ensuite confirmer. Le démontage de l’onduleur ne prend pas beaucoup de temps, pas plus d’une heure ».
Cet élément passe ensuite dans le laboratoire : « Là, l’onduleur a d’abord été ouvert. Ce qui a permis de le contrôler, puis d’effectuer la réparation. Une fois refermé, il a été remonté sur le véhicule. De nouveaux contrôles ont alors été réalisés, avant un essai de la voiture ».
Chez Citroën, avec un prix hors taxe de 4 250 euros pour l’onduleur auxquels il faudrait rajouter diverses opérations comme la recherche du diagnostic, le démontage et remontage de la pièce et les essais, il faudrait compter dans les 6 000 euros au minimum, hors prise en charge par une dépanneuse.
Et chez Revolte ? En dehors du transport par la Revolteuse et d’autres opérations effectuées à la demande de Jérôme comme le contrôle et le réglage de la géométrie, la facture se détaille ainsi, en hors taxe : 150 euros pour le diagnostic, 80 euros pour la consignation de sécurité spécifique aux véhicules électrifiés, 360 euros de main d’œuvre électrique, et 980 euros pour la réparation de l’onduleur. En appliquant une TVA de 20 % sur le total hors taxe de 1 570 euros, on arrive à un TTC de 1 884 euros.
À la louche, la facture est donc divisée par trois par rapport à ce qu’il aurait fallu payer dans le réseau du constructeur. « Chez Citroën, ça aurait coûté un montant égal ou supérieur à l’actuelle valeur de revente d’une C-Zero. De quoi hésiter à faire effectuer les travaux. En passant par Revolte, la question se pose moins et c’est bien plus intéressant », commente Jérôme, avant de prendre la route pour le retour.
Pour 6 000 ou 7 000 euros, il a une autre idée : « Il faudrait autoriser le remplacement des batteries par des modèles plus capacitaires. Disposer de 250-300 km d’autonomie avec une C-Zero pour ce prix, ça vaudrait le coup ».
Justement, question autonomie, elle en est où le Citroën C-Zero de Jérôme ? « Au mieux, l’été, j’ai encore une centaine de kilomètres ». C’est insuffisant pour rentrer à Rennes depuis Carquefou. D’où un arrêt en cours de route à la borne rapide du magasin U Express de Grand-Fougeray. C’est ici, en 2013, que la première borne DC entre Rennes et Nantes a été mise en service, sous l’impulsion du couple de gérants que j’ai interviewé pour Automobile Propre (À lire dans un prochain article).
Afin de sécuriser le retour de Jérôme chez lui, je l’ai suivi sur une bonne partie du trajet : « Je ne sais pas trop comment la voiture va réagir après la réparation. Jérémie m’a prévenu que, du fait de son âge, la batterie risque de mettre plus de temps à charger sur une borne rapide et que le niveau peut vite fondre en roulant sur la quatre-voies ».
Cette route, lui et moi la connaissons bien, pour l’avoir empruntée plusieurs fois, notamment pour rejoindre le Vendée Énergie Tour. Plutôt que de le devancer, je vais suivre le Rennais, ce qui lui permettra d’évoluer à l’allure qu’il jugera la plus opportune. Jusqu’à la borne de Grand-Fougeray, depuis chez Revolte, il y a 65 kilomètres. Avec mon ancienne C-Zero, ce serait certainement déjà trop, surtout sur une voie rapide. Heureusement, la voiture de Jérôme dispose encore d’une capacité correcte.
Alors que le temps avait été agréable toute la matinée, nous essuyons rapidement quelques averses sur la route, certaines suffisamment fortes pour imposer d’allumer les feux. Ce ne sont bien sûr pas eux qui vont décharger les batteries. C’est davantage l’eau au sol et envoyée par les camions qui auront potentiellement un léger impact négatif sur l’autonomie.
La chaussée redevenant rapidement sèche, Jérôme retrouve ses habitudes de pionnier de l’électromobilité pour consommer moins : Profiter de l’écran contre le vent offert par le camion devant lui. Au bout d’un peu plus de 65 km, lorsque nous arrivons à la station, l’autonomie restante est encore d’environ 35 km. La consommation a été inférieure à 10 kWh/100 km.
Prenant notre temps pour déjeuner, nous repartons alors que le niveau d’énergie est à 90 % dans la batterie de la citadine électrique. Le reste de la route se passera sans encombre, avec un nouveau record à 9,5 kWh/100 km.
Que pense au final Jérôme de la réparation effectuée par Revolte ? « Je suis vraiment très content, ma Citroën C-Zero roule à nouveau. J’appréhendais le retour, mais finalement ça s’est bien passé et je n’ai pas vu l’autonomie fondre. Cette voiture est vraiment agréable en ville. On peut se garer n’importe où avec elle ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Jérôme Fresnay pour nous avoir permis d’être à ses côtés lors de la récupération de sa voiture électrique chez Revolte. Un grand merci également à toute l’équipe du e-Garage de Carquefou, toujours très accueillant. Et en particulier à Jérémie Noirot qui a pris pour nous des photos lors du démontage de l’onduleur.
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