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Suzuki ne dispose pas encore de voiture électrique. Mais cela va rapidement changer, comme l’annonce le eVX. Nous l’avons approché de très près à Tokyo.
Si les constructeurs japonais semblent en retard de notre point de vue d’Européen, il suffit de débarquer au Pays du Soleil Levant pour comprendre. Malgré un territoire qui favoriserait parfaitement la mobilité électrique, les voitures à batterie brillent par leur rareté dans l’important paysage automobile local. Fiabilité et puissance du réseau, production fossile, maillage des solutions de recharge et autres facteurs expliquent la prudence des automobilistes japonais, et donc des constructeurs nationaux.
À lire aussiTokyo Mobility Show 2023 : beaucoup de concepts et peu de concret !Cependant, comme partout ailleurs, la mobilité électrique se met en place. Les fabricants japonais, aussi prudents face aux challenges technologiques que la transition va imposer, dévoilent très timidement leur nouveauté. Si bien qu’ils ne disposent seulement que de quelques modèles électriques dans leur gamme. Outre les Leaf et UX300e qui n’ont plus d’avance technologique, Nissan et Lexus ne peuvent compter que sur les Ariya et RZ450e. Honda, Mazda, Subaru et Toyota n’ont tous qu’un seul SUV électrique pour occuper du terrain dans le segment des électriques. Si Mitsubishi préfère continuer de croire à la motorisation hybride rechargeable (même le D:X Concept n’était pas électrique), Suzuki, absent du paysage électrique jusqu’alors, changera bientôt son fusil d’épaule : le eVX Concept préfigure le prochain modèle sans émissions de la marque. Nous avons pu l’approcher de près à Tokyo.
Si le présentoir de la marque était particulièrement garni au Tokyo Big Sight, le Suzuki eVX était la star du stand. Déjà présenté une première fois au salon de Delhi en Inde, où Suzuki s’offre une part de marché non négligeable, l’étude de style revient avec un regard retouché, mais aussi avec une présentation un peu plus proche d’une réalité industrielle. Dans les grandes lignes toutefois, le Suzuki eVX Concept ne change pas de formule : ramassé, haut sur pattes et musclé, il préfigure le prochain SUV urbain et 100 % électrique.
Pour en savoir plus, il faut se pencher sur son badge qui n’a rien d’anodin : un e pour électrique, un X pour crossover et un V pour, conditionnel de rigueur, Vitara. C’est en tout cas l’impression que laisse ce concept, même si ses dimensions actuelles très généreuses (4,30 m) le feraient passer pour une suite logique au Suzuki S-Cross de même dimension. Tout comme ses traits et son regard aussi, moins amicaux que ceux du plus frêle Vitara actuel.
Difficile d’apprécier les volumes intérieurs d’un concept comme on le ferait à bord d’un modèle de série en raison des pirouettes stylistiques qui ne verront pas le jour. C’est le cas aux places arrière, où la sensation d’espace est d’autant plus dégagée grâce aux sièges avant posés sur un support central. A n’en pas douter, la configuration sera bien plus classique dans le modèle de série, même si l’architecture présente une vision tout de même proche de la réalité.
À lire aussiEssai – Suzuki S-Cross Hybrid : que vaut le SUV hybride « auto-rechargeable » ?C’est aussi le cas à l’avant, avec un poste de conduite réaliste sur le fond. Certes, les choix stylistiques resteront dans le concept, mais on pourrait retrouver dans le modèle de série la longue console centrale au bout de laquelle se trouve la commande de marche rotative, ainsi qu’une planche de bord épurée. Le volant plié n’aura jamais de suite, et nous émettons toutefois quelques réserves sur les commandes de climatisation tactiles (dissimulées lorsque le véhicule est éteint), comme à bord d’un Nissan Ariya par exemple. L’eVX met aussi en avant une large dalle numérique sous les yeux du conducteur, qui donne l’impression de flotter. Un choix très en vogue à bord des voitures modernes, où l’on retrouve une partie dédiée à l’instrumentation et une autre au système d’infodivertissement.
Ces coquetteries relativement premium sont évidemment bien éloignées des habitudes pragmatiques de Suzuki. La marque japonaise envisagerait-elle un virage en matière de présentation et de finition ? Si le passage à l’électrique, qui va ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire de la marque, serait la bonne occasion pour s’offrir une nouvelle approche, Hamamatsu ne devrait pas se permettre de couteux caprices.
Si le Suzuki eVX nous a exceptionnellement ouvert ses portes, son capot est toutefois resté bien fermé. On n’en saura donc pas plus que les quelques détails techniques communiqués par le constructeur cette année : le prochain SUV électrique devrait reposer sur une batterie de 60 kWh environ et promettre une autonomie WLTP d’un peu plus de 400 km. Des caractéristiques qui le placeraient donc dans la moyenne du segment visé, où le spectre s’étend de 406 km avec le Peugeot e-2008 à 514 km avec le Hyundai Kona Electric (454 km avec les jantes de 19 pouces).
Il faudra donc attendre encore un peu avant de connaître l’origine de la batterie et les puissances de recharge proposées. Aussi, la configuration mécanique n’est pas connue. Cependant, si le X de son badge fait référence au segment des crossover, cela évoque aussi la transmission intégrale, une des expertises de la marque depuis 50 ans. On peut donc facilement anticiper une configuration à deux machines électriques (une sur chaque train), dans la lignée des Vitara et S-Cross dotés de la transmission AllGrip. De plus, il faudra attendre l’arrivée en série pour savoir si le SUV disposera de la boîte à deux rapports développée avec l’entreprise Inmotive installée au Canada.
Enfin, il est visiblement encore trop tôt pour évoquer les différents échanges de bons procédés autour de ce Suzuki eVX. Ainsi, la plateforme utilisée est inconnue, et nous ne savons pas à ce jour avec quelle autre voiture électrique elle sera partagée. Cependant, Suzuki tiendra une nouvelle fois la main de Toyota dans son avenir électrique. On peut donc imaginer des éléments techniques partagés avec le futur Toyota bZ Compact SUV, qui portera le badge bZ3X. Ce dernier, à l’instar de la bZ3, pourrait être développé en partenariat avec BYD, le géant chinois qui s’est offert un stand à Tokyo juste devant celui de… Suzuki. Mais ne nous emballons pas, et attendons de voir ce que la firme japonaise nous réserve.
À ce titre, le Suzuki eVX devrait évoluer lentement vers le modèle définitif, qui sera sans nul doute dévoilé à la fin de l’année prochaine. Il entrera ensuite en production en Inde, pour une arrivée sur la plupart des marchés autour du globe, dont l’Europe, dès 2025. Reste donc à connaître le prix final de ce modèle, aussi, qui devra savoir raison garder pour se faire une place dans le segment.
Crédit photo : Suzuki France – Clément Choulot
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