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Récemment élu Voiture Européenne de l’Année, le Renault Scenic est l’une des nouveautés électriques les plus attendues en 2024. On passe la version Grande Autonomie au crible.
Lancé en 1996, le Renault Scenic est un modèle phare dans la gamme du constructeur : ce monospace dérivé de la Megane a été la coqueluche des familles, reprenant à sa manière l’esprit du Renault Espace. Aujourd’hui, le modèle change radicalement de cap. Car s’il joue pour la première fois les surélevés avec une silhouette de crossover, le Scenic est désormais 100 % électrique. Un choix visiblement payant puisqu’il a tout dernièrement été titré Voiture Européenne de l’Année. On le passe maintenant au Supertest Automobile Propre !
À lire aussiEssai – Peugeot e-3008 : les consommations et autonomies mesurées de notre SupertestComme toutes les électriques de la marque au Losange, le Renault Scenic repose sur la plateforme CMF-EV développée par Nissan pour l’Alliance et initialement déployée avec l’Ariya Concept. Comme sur ce dernier, on y retrouve une grosse batterie de 91 kWh de capacité brute pour 87 kWh de capacité utile au demeurant similaire sur le papier. Elle est composée de 192 cellules fournies par LG Chem, et réparties en 12 modules pour une tension 400 V. L’unité est donnée pour 530 kg, contre 520 kg pour l’accumulateur de 77 kWh utile du Peugeot e-3008.
L’unité alimente une machine électrique synchrone à rotor bobiné de 218 ch pour 300 Nm de couple. Installée à l’avant, elle répond au nom de code 6AM (ou ePT-160 kW plus précisément), et diffère donc du bloc AM67 du SUV japonais. Contrairement à l’Ariya e4ORCE et au e-3008, aucune version à transmission intégrale n’est prévue pour le moment.
Le Renault Scenic prend aussi le large face au Nissan Ariya. Premièrement, la puissance de recharge rapide grimpe ici à un pic de 150 kW, contre 130 kW sur le Japonais. Aussi, l’autonomie WLTP atteint un maximum de 620 km dans cette finition Techno d’essai, contre 536 km au mieux avec le Nissan. Avec une batterie moins généreuse, le Peugeot e-3008 flirte avec les 530 km d’autonomie. Voyons désormais les prestations du Scenic dans le monde réel.
Le Renault Scenic e-Tech a présenté une consommation moyenne de 17,9 kWh/100 km au terme de notre parcours mixte par une température extérieure de 13 °C. Rappelons que ce trajet mêle routes secondaires, voies rapides et hyper-centre, dans les sens aller/retour. Une consommation finalement dans la moyenne, mais qui ne creuse pas l’écart avec le Peugeot e-3008 (17,4 kWh/100 km – 420 km), un peu plus sobre malgré une masse plus importante. Mais avec sa grosse batterie, le Scenic parvient à se hisser au niveau des meilleurs véhicules électriques mesurés dans le cadre d’un Supertest, avec une autonomie totale théorique de 480 km. Il fait donc aussi bien que le Nissan Ariya, pour lequel nous avons mesuré une autonomie de 475 km avec une température plus clémente. Cependant, comme avec le e-3008, on note un écart considérable par rapport à la valeur WLTP, ici de -22 % par rapport aux 620 km revendiqués par cette configuration d’essai !
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 17,8 | 20,1 | 16,5 | 18,1 |
Autonomie totale théorique (km) | 489 | 433 | 527 | 481 |
Au terme de notre parcours exclusivement autoroutier de 500 km entre la périphérie de Lyon et Paris, le Renault Scenic a présenté une consommation moyenne de 25,3 kWh/100 km. Au regard de la capacité de sa batterie, cela correspond à une autonomie totale de près de 345 km, ou de 240 km maximum entre 80 et 10 % de charge. La valeur totale sur autoroute est donc proche de celle d’un Nissan Ariya équipé de la plus grosse batterie. Dans des conditions quasi identiques, le Peugeot e-3008 peut espérer entre 310 et 320 km en raison de son appétit plus mesuré sur ce parcours (23,3 kWh/100 km). Le Scenic est à peine au dessus de ses concurrents, mais ne creuse pas l’écart.
À lire aussiEssai – Renault Scenic électrique : le plus grand concurrent du Tesla Model Y est françaisÀ une vitesse fixe de 110 km/h, nous avons mesuré une consommation moyenne de 22,1 kWh/100 km, soit 390 km d’autonomie théorique. En haussant le rythme jusqu’à 130 km/h, la consommation instantanée s’établit à 26,2 kWh/100 km, pour 332 km d’autonomie théorique. Dans tous les cas de figure, le Scenic peut assurer plus de 300 km sur l’autoroute, avec un écart mesuré entre les deux relevés. Rappelons que ces mesures sont effectuées sur la même portion que d’habitude, dans les sens aller et retour à la vitesse cible fixe mesurée par satellite.
110 km/h | 130 km/h | |
Conso. moyenne (kWh/100 km) | 22,1 | 26,2 |
Autonomie totale théorique (km) | 390 | 332 |
En mode Eco, le système de gestion bride la puissance maximale de sortie à près de 120 ch (0-100 km/h en 13,5 s mesuré par nos soins) ainsi que la vitesse de pointe à près de 115 km/h (113 km/h GPS). La climatisation dispose, elle aussi, d’un mode Eco qui réduit son intensité, faisant très légèrement baisser la température à bord. Pour jouer le jeu de l’éco-conduite, le Scenic propose également d’utiles palettes derrière le volant qui permettent de moduler la force de freinage selon quatre niveaux, d’un mode quasi roue-libre (un pic de -3 kW dès 80 km/h sur le plat) à un mode plus franc (-54 kW), mais qui ne va pas jusqu’à l’arrêt. Sur notre parcours type au profil favorable, nous n’avons toutefois pas pu descendre sous les 12,4 kWh/100 km. Une résultat bien éloigné des meilleurs comme le Peugeot e-3008, qui a bouclé la route à 10,8 kWh/100 km. Cependant, avec une telle réserve d’énergie, la valeur théorique bat des records et passe les 700 km. C’est symbolique, certes, mais le ratio impressionne !
Le Renault Scenic e-Tech récupère le moteur de la Megane et propose un pic de 218 ch pour 300 Nm de couple. Presque présenté comme un poids-plume face au Peugeot e-3008 ou ses concurrents du groupe Volkswagen (ID.4, Skoda Enyaq, …), le crossover annonce 1 842 kg sur la balance, ce qui se traduit par un ratio avec son conducteur de 8,86 kg/ch. Ce dernier est identique à celui du Nissan Ariya, plus puissant, mais plus lourd.
Si nous n’avons jamais pu tomber le 0-100 km/h en 7,9 s comme promis par la fiche technique, nous avons enregistré une valeur de 8,0 s en mode Sport, pour un 400 m D.A. en 16,0 s. Cependant, la puissance maximale disponible et sa distribution est quasi identique en mode Confort, où les chronos affichent 8,2 s et 16,1 s respectivement. La sensation de vivacité du mode Sport est bien là (tout est relatif), mais les chiffres ne suivent pas. Côté reprises, la valeur de 5,4 s sur le 80-120 km/h à 80 % de charge est dans la moyenne. Comme sur la Megane, soulignons la bonne endurance de la puissance avec une reprise en 5,7 s à 20 % de charge.
Mode de conduite | 0-100 km/h | 80-120 km/h | 400 m |
Confort | 8,17 s | 4,65 s | 16,08 s |
Sport | 8,04 s | 4,53 s | 15,98 s |
Le Renault Scenic hérite du dynamisme de la compacte, mais y ajoute les bonnes manières d’une familiale. Dans tous les cas, il creuse l’écart avec le bien plus paisible Nissan Ariya. Conciliant sur les mauvais raccords, il présente aussi une très bonne tenue de caisse, qui s’associe à une direction aussi vive que précise. Mais il faudra bien comprendre le mode d’emploi pour ne pas trop chahuter les passagers. Et c’est aussi le cas avec la pédale de frein, exagérément sensible, qui vous plante le nez dans le volant si vous vous faites surprendre par un ralentissement par exemple ! Aussi, le train avant a une tendance à se figer à la remise des watts avec le volant braqué. Mais il semblerait que ce défaut soit davantage à mettre au crédit des Michelin e.Primacy, toujours aussi peu convaincants le mouillé, qu’à une mauvaise de mise au point des liaisons au sol (sur ce point, on peut toujours faire confiance à Renault).
SoC à 80 % | SoC à 50 % | SoC à 20 % | SoC à 10 % |
5,35 s | 5,46 s | 5,65 s | 5,94 s |
Après avoir trouvé sa position de conduite plus basse qu’à bord d’un e-3008, le conducteur fait face à un poste de conduite impeccable. Même dans cette configuration Techno milieu de gamme, la présentation ne souffre aucune critique. La sensation d’espace est renforcée par l’absence de console centrale, qui laisse sa place à de très nombreux rangements.
Derrière le volant se cache le module multimédia OpenR Link déjà connu sur d’autres modèles de la marque et toujours concocté par Google. L’instrumentation paramétrable n’est pas toujours évidente à lire, mais la dalle centrale offre un accès facile et sans délai à l’infodivertissement. Si les aides à la conduite se révèlent bien calibrées, une touche permet de les désactiver d’un coup de doigt. Utile, même si le Scenic est imperturbable sur l’autoroute. Cependant, s’il se montre aussi silencieux que le Peugeot e-3008 sur route secondaire, le niveau sonore est plus élevé (70 dB au sonomètre) sur l’autoroute en raison de bruits d’air plus marqués autour du parebrise.
Dénué de ses gènes de monospace, le Renault Scenic e-Tech profite tout de même de sa plateforme pour débarrasser l’arrière et offrir de beaux volumes aux passagers. En revanche, la base technique ne prévoit aucun rangement sous le capot. Il faudra donc se contenter du coffre de 545 l. Aussi, il se révèle moins pratique avec un seuil de chargement haut qui forme une marche. Mais dans les deux cas, notre trottinette (1,13 m de long pour 49 cm de haut pliée) ne peut être chargée que de biais, contrairement à un Nissan Ariya où elle rentre en largeur.
Derrière son style spectaculaire, sa présentation intérieure aguicheuse et son agrément de conduite très séduisant, le Renault Scenic e-Tech ne brille pas tellement en matière de consommation. Une preuve supplémentaire que la seule prise en compte du poids ou de la plateforme technique n’est en rien un indicateur sur l’efficience d’un véhicule. En revanche, là où il écrase la concurrence, c’est avec sa batterie de 87 kWh nettement supérieure et proche des ténors dans le segment des voitures électriques. Dès lors, les autonomies totales théoriques qui en découlent figurent tout en haut du tableau. Le passage par la case ravitaillement au quotidien est repoussée, et il serait aussi capable de faire des voyages une formalité, avec des arrêts moins fréquents que les pauses recommandées par la Sécurité Routière. Reste à savoir si l’exercice de la recharge rapide (150 kW en pic) arrive à suivre. On en parle la semaine prochaine.
À lire aussiEssai – Nissan Ariya 87 kWh : les consommations, autonomies et performances mesuréesEn attendant le verdict final, parlons tarifs. La déclinaison Grande Autonomie dotée d’une batterie de 87 kWh démarre au prix de 46 990 € dans cette configuration Techno d’essai. Assez bien garnie, elle réclame toutefois une rallonge pour la caméra 360° (1 000 € sous forme de pack), ou pour le chargeur embarqué 22 kW (2 000 €). Pour éviter de perdre le bonus écologique, les autres niveaux de finitions prennent la forme d’options (Esprit Alpine et Iconic), faisant passer les prix, hors bonus, à 48 990 € et 52 490 € respectivement.
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