AccueilBrèvesSeriez-vous prêt à rouler à l’urine de porc ?

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greenpig

À travers le projet Green Pig, un éleveur porcin des Côtes-d’Armor compte produire de l’hydrogène vert pour la mobilité électrique à partir de l’urine libérée par ses 360 truies.

Lancé en octobre 2018, le programme s’apprête à entrer dans une nouvelle phase au cours de laquelle un bâtiment d’élevage sera construit à proximité d’un parc éolien. Ce dernier fournira l’électricité pour alimenter un électrolyseur chargé de produire de l’hydrogène.

Selon un article publié dans Ouest-France ce mercredi 20 janvier 2021, l’urine sera déminéralisée par filtration à travers une membrane avant d’être injectée dans l’installation. Le résidu sera par la suite transformé en fertilisant riche en sulfate d’ammonium.

Vingt litres de ce liquide sont nécessaires pour obtenir un kilo d’hydrogène. Pour 9 euros, celui-ci permettrait de parcourir une centaine de kilomètres avec un Renault Kangoo électrique à pile H2.

À l’horizon 2024, lorsque le système aura atteint le niveau de fonctionnement espéré, 600 kg de ce gaz seraient obtenus quotidiennement.

En plus de pérenniser l’emploi en milieu rural, de poursuivre une production raisonnée vertueuse pour l’environnement et l’animal, le projet Green Pig arrive à point nommé pour soutenir le programme de la région Bretagne en faveur du développement d’hydrogène vert et son emploi dans la mobilité.

Sur les 7 millions d’euros de financement que compte lever l’exploitant agricole, plus de la moitié sera consacrée aux seules installations hydrogène.

Avis de l'auteur

Même si le projet Green Pig peut prêter à sourire, il est des plus sérieux et illustre une nouvelle fois les différentes pistes poursuivies par les exploitants agricoles afin de rentabiliser leur outil de production et le rendre plus vertueux pour l’environnement et la santé publique. Mais attention, en Bretagne, question innovation énergétique, rien n’est gagné d’avance. Les résistances sont très nombreuses lorsqu’il s’agit d’installer des parcs d’éoliennes ou d’hydroliennes, des méthaniseurs pour produire du GNV, ou des fermes solaires. À tel point que certains élus préfèrent parfois ne pas effectuer trop de liens publiquement entre les projets de conversion aux nouvelles énergies de flottes publiques ou privées de véhicules et les installations qui fourniront de quoi les alimenter. Avec un nouveau bâtiment d’élevage porcin, un parc éolien, un électrolyseur, et des camions pour venir chercher régulièrement l’hydrogène, le projet nous apparaîtra très intéressant, mais il dérangera forcément bien du monde localement. Quoi qu’il en soit, une telle démarche d’économie circulaire avec valorisation des déchets emporte bien sûr mon adhésion.

Philippe SCHWOERER

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