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Volkswagen ID.2 : est-elle un aveu de l'échec de l'ID.3 ?

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Un restylage anticipé, une ID.2 qui semble déjà la chasser : l’ID.3 est-elle une erreur de parcours chez Volkswagen ?

Voilà un résultat qui a attiré notre attention. Selon le bilan dressé par le groupe Volkswagen, 76.600 ID.3 ont été vendues en 2022. Si elle a été le porte-étendard de la nouvelle famille ID, côté ventes, elle a vite été dépassée par l’ID.4. Rien de surprenant : le SUV est international, quand la compacte est d’abord destinée à l’Europe.

Mais chez nous, son bilan peut apparaître mitigé. D’après le classement de Jato, spécialiste des données automobiles, VW a livré 53.015 exemplaires de l’ID.3 en Europe de l’Ouest l’année dernière. Soit bien moins que les 91.475 Model 3 et à peine plus que les 48.535 Dacia Spring ! Bien sûr, le score est impacté par la pénurie de semi-conducteurs et des tensions logistiques.

Un lifting au bout de deux ans et demi

Mais même sans cela, on se dit que la carrière de l’ID.3 a un côté… poussif. Volkswagen ne sera pas de cet avis, mais plusieurs éléments nous ont conforté dans cette impression. A commencer par le restylage anticipé du véhicule. Celui-ci a été présenté le 1er mars 2023, soit deux ans et demi après le début des livraisons du modèle.

Traditionnellement, un restylage c’est au bout de trois ou quatre ans de commercialisation, ce qui correspond à la moitié du cycle de vie. Deux ans et demi, cela trahit clairement une accélération du calendrier. D’autant que le constructeur l’écrit quasiment noir sur blanc : le lifting doit corriger des défauts soulignés par les clients ou potentiels acheteurs. On lit ainsi dans le communiqué de presse :  « les suggestions des clients ont été prises en compte : design extérieur affiné et qualité des matériaux améliorée dans l’habitacle ».

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On peut souligner qu’il est bien de corriger des erreurs et d’améliorer son produit. Mais c’est reconnaître que le véhicule n’a pas le succès attendu, qu’il n’était pas abouti. En revanche, VW n’a pas pipé mot sur les nombreux bugs électroniques qui ont plombé le début de carrière de la voiture et dont les exemples ne manquent pas dans notre forum.

Une promesse de prix d’accroche vite oubliée

Mais ce qui a vraiment enfoncé le clou, c’est la présentation de l’ID. 2all, le concept qui annonce une nouvelle Volkswagen électrique promise « pour tous » (le nom du concept). C’est à dire une Volkswagen qui démocratise l’accès à la voiture électrique. Et là on se dit « mais attendez, on a déjà entendu ça non ? ». Avec l’ID.3 oui ! D’ailleurs, voici la première phrase du communiqué de presse qui présentait l’ID.3 en septembre 2019 : « L’électro-mobilité pour tous ».

La marque annonçait alors une version de base sous les 30.000 €. On en est bien loin maintenant, avec un ticket d’entrée affiché à plus de 46.000 €. Même avec le bonus, l’ID.3 reste au-dessus de 40.000 €. Evidemment, depuis la première annonce, l’industrie automobile a connu la crise du Covid et celle de la guerre en Ukraine, deux événements majeurs qui ont tiré les prix vers le haut, pour toutes les marques, tous les types de motorisations, même les thermiques. Et puis l’offre a été centrée sur des modèles coeur de gamme. Mais il n’empêche que la promesse de démocratisation semble s’être perdue en cours de route avec l’ID.3.

Il n’y a pas que le discours autour de l’ID.2 qui avait un côté réchauffé, il y avait aussi la mise en scène. Pour montrer que l’ID. 2all s’inscrit dans une ligne de voitures du peuple, elle a été associée à la première Coccinelle et à la première Golf. Mais c’était déjà le cas quand Volkswagen a présenté le tout premier concept ID.Life, il y avait la même photo de famille !

Changement de stratégie avec l’ID.2

Les éléments de language pour présenter le concept donnent à penser que l’ID.3 a fait fausse route chez Volkswagen. Le concept a ainsi inauguré « une nouvelle stratégie de design de Volkswagen », en réinterprètant « l’ADN des grandes icônes Volkswagen ». En clair, oubliez le style décalé. Et Volkswagen a promis une « qualité irréprochable ». Autre pied de nez à l’ID.3 !

Celle-ci est-elle pourtant un échec ? Non, car les ventes ne sont pas catastrophiques, loin s’en faut, la marque est d’ailleurs en train de se préparer à booster la production. Est-ce une erreur de parcours ? On se permettra de dire « un peu quand même », car ce qui résume la présentation de l’ID.2, c’est ce côté « voici une vraie VW, celle que l’on attend pour l’électrique ». L’ID.3 semble avoir été trop disruptive pour une marque comme VW et pour devenir la nouvelle Golf électrique.

Il ne faut pas oublier qu’elle découle d’un événement important : le dieselgate. Après l’éclatement du scandale, l’allemand a mis les bouchées doubles pour imaginer la famille ID, qui devait symboliser une rupture technique et visuelle. L’auto de série est aussi arrivée à un moment charnière pour la voiture électrique, celle du passage entre le véhicule de niche et le véhicule de grand volume. Une transition que l’on a pu retrouver dans l’apparence des modèles, entre cette époque des looks futuristes et celle où la voiture électrique est devenue une voiture comme les autres.

On trouve là le mot à retenir. Légèrement en avance, l’ID.3 semble finalement être la parfaite voiture de la transition chez Volkswagen.

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