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Au cours des dernières semaines, les annonces sur les suppressions d’emplois n’ont cessé de pleuvoir. Nissan, Audi, Ram, Volkswagen, Jeep, Michelin, Forvia, Lotus… Autant d’entreprises de l’industrie automobile concernées par la crise du secteur. Comment expliquer cette situation et à quoi faut-il s’attendre ?
L’industrie automobile traverse une période difficile. Plusieurs facteurs peuvent expliquer la situation actuelle. Il y a tout d’abord une baisse de la demande au niveau mondial. Les ventes ne parviennent pas à retrouver les niveaux d’avant la pandémie de Covid-19. L’inflation y est évidemment pour quelque chose. À cela, s’ajoute la transition vers l’électrique. Un changement majeur à plusieurs niveaux.
À lire aussiProjets annulés, fermetures d’usines, 30 000 postes supprimés : Volkswagen est en criseRésultat, de nombreuses entreprises de l’industrie ont annoncé des suppressions d’emplois à venir. Rien qu’en Allemagne, près de 200 000 postes pourraient disparaître d’ici 2035. Selon la VDA (l’association de l’industrie automobile allemande), « la production de véhicules électriques nécessite globalement moins d’emplois que par le passé ». Certains métiers sont plus touchés que d’autres.
Malheureusement, le ralentissement des ventes sur les voitures électriques que nous observons depuis plusieurs mois ne permet pas de compenser les investissements massifs des constructeurs. Quand une telle situation se produit, la réaction est souvent la même : il faut dégraisser le mammouth. Nissan va par exemple prendre des « mesures urgentes » pour enrayer les pertes en réduisant sa capacité de production de 20 %.
Cette décision pourrait causer la suppression de 9 000 emplois. Une récente annonce qui risque d’être une source d’incertitude pour les 130 000 salariés de l’entreprise. Le constructeur japonais a perdu 55 millions d’euros au cours du dernier trimestre. Nissan explique être dans une situation délicate. La firme dit « faire face à des coûts de plus en plus élevés », ainsi qu’à un trop grand nombre d’invendus.
L’entreprise est à la tête de la plus grande usine automobile du Royaume-Uni, à Sunderland. Le site a une capacité annuelle pouvant monter jusqu’à 600 000 voitures, mais il n’en a produit que 325 000 en 2023. Makoto Uchida, directeur général de Nissan, a même déclaré symboliquement qu’il renoncerait à la moitié de son salaire à partir de novembre, le temps de procéder à tous les ajustements nécessaires.
La firme de Yokohama n’est pas la seule à être dans une mauvaise situation. Audi a récemment annoncé la fin de la production dès février 2025 dans son usine à Bruxelles. En tout, la marque allemande envisagerait de supprimer 4 500 postes, dont 3 000 en Belgique. Sans donner beaucoup de détails, un porte-parole a déclaré que « le contexte économique s’est détérioré. L’Allemagne recule en termes de compétitivité ».
De son côté, le Britannique Lotus a confirmé le licenciement à venir de 200 personnes basées au Royaume-Uni. « Nous pensons que c’est essentiel pour que l’organisation soit plus légère et plus compétitive sur le marché d’aujourd’hui », peut-on lire dans le communiqué de presse de l’entreprise. Un projet de restructuration est en cours afin de faire face à la baisse de la demande.
À lire aussiPrévu pour 2027, le successeur de la DS3 électrique ne sera plus fabriqué en France mais en EspagneJeep, désormais propriété de Stellantis, parle aussi de 1 100 postes en moins dès le début de l’année 2025. Le chiffre d’affaires de Stellantis s’est effondré sur le marché américain (-42 %). Le groupe de Carlos Tavares avait annoncé il y a quelques mois vouloir réduire la voilure sur son site de Warren, aux Etats-Unis. Dans le Michigan, les salariés de Ram sont également inquiets : 2 450 emplois sont menacés.
Mais les constructeurs automobiles ne sont pas les seuls à être touchés par la crise. Les équipementiers sont aussi en première ligne. L’Allemand Schaeffler a annoncé la suppression de 4 700 emplois en Europe, ainsi que la fermeture de deux sites. À Haguenau, en Alsace, les équipes sont inquiètes. ZF, une autre société allemande, avait annoncé cet été la suppression de 11 000 à 14 000 postes en Allemagne d’ici à 2028.
Chez Michelin, le géant clermontois du pneumatique, la situation n’est guère mieux. Deux usines (Cholet et Vannes) vont fermer et 1 250 postes risquent de disparaître. Même chose chez Valeo : le fournisseur français compte se séparer de trois usines en France et supprimer 1 150 emplois dans le monde, dont 800 en Europe. Enfin, Forvia prépare aussi un plan de licenciements dès le mois de décembre 2024.
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