En quatre ans, le Cybertruck a été aperçu à plusieurs reprises en cours de test lors de son développement, mais le dernier prototype aperçu cette semaine est resté fidèle au concept original.
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Tesla Cybertruck : son design
Malgré de nombreuses craintes en matière de protection des piétons et d’homologation, les traits tirés et les faces plates du Cybertruck sont toujours d’actualité, avec des extensions d’ailes trapézoïdales s’extirpant de la carrosserie et un pare-brise affleurant, placé dans le prolongement du capot et utilisant un seul mais énorme essuie-glace.
Moche, le Cybertruck ? L’avis des professionnels
En matière de style, tous les goûts sont dans la nature, c’est subjectif par excellence, on aime ou on déteste, nous sommes d’accord. Mais la ligne d’un véhicule doit cependant répondre à un certain nombre de codes dans les proportions, dans la géométrie et dans la symétrie. J’ai croisé de nombreux designers ces dernières années issus de toutes sortes de marque, de la plus populaire à la plus prestigieuse, et à qui, pour certains, on attribue la paternité de modèles unanimement considérés comme les plus belles voitures modernes et j’ai pris l’habitude de leur demander leur avis sur le Cybertruck. Et la réponse était globalement la même : c’est intéressant, mais c’est fainéant. Traduction : il ressemble à un premier jet, celui fait sur une serviette en fin de repas dans un restaurant avec le stylo du serveur, directement mis en production sans passer par les innombrables phases d’affinage pour parvenir à une silhouette homogène.
Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, l’aérodynamisme du Cybertruck se montre plutôt prometteur par rapport aux autres pickups, notamment grâce à cette ligne continue partant depuis le haut du pare-brise jusqu’à la ridelle verticale, ce qui forme un arrière dans le plus style Kammback chère à la Toyota Prius ou à la Hyundai Ioniq et connue pour réduire les turbulences.
Ce qui a changé cependant se trouve dans la structure. Si une grande partie de la carrosserie sert d’exosquelette en acier inoxydable comme prévu, le Cybertruck de production adoptera une section en aluminium plus conventionnelle à l’arrière. Cette dernière sera produite par les fameuses Giga Press de 8 000 tonnes à l’usine texane.
Le pick-up Tesla fera son entrée dans les concessions avec des rétroviseurs extérieurs triangulaires, mais des caméras seront disponibles en option pour les remplacer et ainsi réduire un peu plus la trainée. Néanmoins, les jantes de préproduction volées à un engin lunaire ne devraient, elles, survivre sur la version définitive.
Tesla Cybertruck : son habitacle
On retrouve là-aussi un habitacle fidèle à la première mouture de 2019, avec deux rangées de sièges et un tableau de bord massif et carré au milieu duquel est planté un grand écran tactile. La place du milieu à l’avant a toutefois été remplacée par un grand volume de rangement, l’assise des sièges arrière se remonte dans l’esprit des Magic Seats de Honda et le volant peut désormais être qualifié de rectangulaire, se plaçant comme un hybride entre le Yoke des Plaid et un élément rond conventionnel. Enfin, l’ensemble profite à présent d’un toit panoramique vitré.
Tesla Cybertruck : dimensions et poids
Le Tesla Cybertruck est physiquement un monstre en Europe, moins aux États-Unis où il se place dans la moyenne des grands pickups, à 5 885 mm de long, 2,027 mm de large et 1 905 mm de haut. On ne sait, par contre, pas exactement combien il pèse, les projections faisant le grand écart entre 2,3 et 3 tonnes suivant la version, mais il pourra emmener jusqu’à 1 600 kg de chargement et tracter jusqu’à 6 350 kg.
Sa benne de 2 832 litres et pouvant accueillir des objets mesurant jusqu’à 1 981 mm de long est à présent protégé par un couvre-tonneau.
Le Cybertruck est aussi attendu au tournant en matière de prestations hors du bitume. Sur le papier, il bénéficie d’une garde au sol de 406 mm, d’un angle d’attaque de 35 degrés et d’un angle de fuite de 28 degrés, ce qui est supérieur à un Ford F-150 Lightning. Toute une batterie de systèmes de traction est aussi prévue pour simuler des différentiels autobloquants mécaniques.
Il faudra cependant attendre encore un peu pour constater son véritable potentiel en tout-terrain.
Les fiches techniques n’ont pas changé depuis 2019, tout comme les prix. Il y a trois modèles de prévus, avec un, deux et trois moteurs. L’entrée de gamme propulsion, annoncé à $39,900 (environ 37 600 € hors taxe), effectue le 0 à 96 km/h en 6,5 s avec une vitesse maximum de 180 km/h, bénéficie de 402 km d’autonomie et peut tracter jusqu’à 3 402 kg.
Vient ensuite un modèle Dual Motor à transmission intégrale, s’échangeant contre $49,900 (environ 47 000 € HT), s’affranchissant du 0 à 96 km/h en 4,5 s, tirant jusqu’à 4 536 kg et ayant une autonomie « supérieure à 480 km ».
Enfin, le haut de gamme est représenté par la version Tri Motor à $69,900 (environ 66 000 € HT), avec trois moteurs lui permettant d’abattre le 0 à 96 km/h en 2,9 s et d’atteindre 210 km/h, le tout alimenté par un gros pack de batterie autorisant 800 km d’autonomie.
À la présentation de cette semaine, il a été annoncé que le Cybertruck serait le premier véhicule Tesla a bénéficié d’une nouvelle architecture électronique basse tension en 48 V qui devrait être étendue ensuite au reste de la gamme du constructeur.
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Tesla Cybertruck : châssis et résistance
Tout comme le Model X avec lequel il partage quelques éléments mécaniques, le Cybertruck bénéficie de suspensions pneumatiques permettant d’abaisser l’arrière pour faciliter l’accès à la benne, conserver la même assiette même chargée ou de faire varier la garde au sol suivant les besoins.
Elon Musk indique que le Cybertruck est le pickup le plus résistant du marché grâce à sa carrosserie en inox dont Franz von Holzhausen a prouvé la résistance en tentant sans succès de l’abîmer avec une masse.
Enfin, les surfaces vitrées du Cybertruck sont en « Tesla Armour Glass », un matériau composite ultra-résistant qu’Elon Musk décrit comme du « métal transparent ». Sa mise à l’épreuve lors d’une démonstration n’a cependant pas été aussi couronnée de succès que la portière face au marteau, Franz von Holzhausen brisant les vitres avant et arrière avec une boule en acier.
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