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Si les véhicules électriques sont très bien perçus dans nombre de sociétés, ce n’est cependant pas encore partout. Dans celle où il travaille comme formateur, William prend même garde de ne pas rencontrer le moindre problème, de crainte de ne plus pouvoir continuer à rouler en Peugeot e-208. Séduit par cette voiture, il a aussi fait entrer chez lui une MG Marvel R.
Dans la structure où William travaille comme formateur, plus de 400 collaborateurs ont accès à une flotte de l’ordre de 150 véhicules, dont seulement deux sont électriques : « Les deux Peugeot e-208 sont arrivées au milieu de 2020, du temps de l’ancien responsable du parc, aujourd’hui à la retraite. Je suppose qu’il voulait tester l’électrique. Les autres voitures sont des diesels : 208 commerciales et breaks 308 ».
Appréciant la sonorité des moteurs à six et huit cylindres, notre interlocuteur de 48 ans présente un profil si particulier qu’on ne l’imagine pas forcément s’intéresser à l’électrique : « J’aime bien les voitures différentes, mais aussi mettre à profit ce que la technologie permet. En 1998, je souhaitais avoir une Renault 25 en finition Baccara avec moteur V6. Un mécano que je connaissais m’a un jour prévenu qu’il venait d’en arriver une dans son garage, mais qu’elle était au GPL ».
C’est ainsi que notre lecteur a essayé un premier carburant alternatif : « J’habitais Auxerre à l’époque où le GPL était distribué. Certains imaginaient que ces voitures pouvaient exploser à tout moment sans raison. En 2008, j’ai aussi découvert l’E85, le fameux carburant qui grignote les durits comme Pac-Man. Plus sérieusement, au-delà d’un certain pourcentage d’éthanol, ma Rover 2 l Turbo 16 avait du mal. Avec les voitures suivantes, j’ai monté un boîtier payé 300 euros. J’en ai entendu des moqueries à l’époque ! ».
Rouler au GPL puis au Superéthanol a sans doute préparé William à vouloir tester l’électrique : « Quand les deux Peugeot e-208 sont arrivées dans l’entreprise, j’ai tout de suite pensé que c’était une bonne idée, une excellente occasion de découverte. Autant en profiter. Je pouvais ainsi savoir si l’électrique serait viable pour moi. Ça fait ainsi moins peur que de revendre sa voiture thermique et de débourser 30 000 euros en se lançant dans l’inconnu ».
L’intérêt de notre lecteur pour l’électrique a surpris : « Lorsque nous avons un long déplacement à faire, nous devons demander à l’avance une voiture. La première fois que j’ai précisé ‘électrique’ pour aller faire une formation d’une semaine dans le Jura, à plus de 400 km de l’entreprise, on m’a appelé pour vérifier que je ne m’étais pas trompé, que j’avais bien conscience de mon choix pour aller loin ».
On pourrait imaginer que cette audace aurait décidé des collègues à en faire autant : « Même pour des déplacements de 30 km, ils n’en veulent pas. C’est simple, en plus de quatre ans, j’ai parcouru 27 000 km avec les e-208 de mon entreprise. Le compteur de l’une affiche 28 000 km et l’autre 12 000. Quand je travaille sur place ou que je suis en vacances, je retrouve à la même place, toujours branchée et avec le même kilométrage la e-208 que j’avais utilisée quelques jours ou semaines auparavant ».
À lire aussiTémoignage : voici le bilan de ce professionnel après un an en BMW i5De l’Yonne où se situe son entreprise, William se rend dans des zones très diverses : « Je me sers de la e-208 pour aller au Mans dans la Sarthe, à Forbach en Moselle, ou à Genève en Suisse. Je reste souvent sur place une semaine, avec pour seuls déplacements mes trajets entre l’hôtel et le lieu d’intervention. C’est ce qui me rend plus facile l’usage d’une voiture électrique que pour un commercial devant parcourir plus de 400 km tous les jours ».
Pour avaler une telle distance avec une Peugeot e-208, il faut une recharge intermédiaire : « Je pars avec la batterie à 100 %. Le lundi matin, j’ai en général une visioconférence de 40-45 minutes à 10 h 30. Je programme donc mon départ de chez moi de telle manière à pouvoir m’arrêter à cette heure-là et mettre en charge la voiture de façon transparente lors de la réunion à distance. Il arrive que le niveau soit remonté à 100 % quand je repars. Je rebranche à nouveau quand j’arrive à destination ».
Notre lecteur ne ressent pas de contraintes particulières : « J’utilise cette Peugeot e-208 comme une voiture thermique. Sur l’autoroute, je m’arrête quand j’ai besoin de recharger dans la station qui sera alors accessible, Electra, Tesla, Ionity, ou autre. Même si c’est plus fatigant et moins évident pour trouver des bornes, ça m’arrive aussi souvent de passer par la route pour moins avoir à recharger. Si je peux rejoindre une station IECharge, j’y vais. J’utilise beaucoup le planificateur Chargemap pour naviguer ».
Il est sans doute étonnant que William recherche les stations IECharge alors qu’il ne paie pas les recharges : « Je ne veux pas présenter des factures d’énergie supérieures à l’utilisation d’une 208 diesel. De même, je prends bien garde de ne pas tomber en panne d’énergie pour ne pas avoir à appeler une dépanneuse. Je n’ai heureusement jamais été confronté à une station inactive ou saturée ».
Si notre lecteur prend autant de soins pour que tout se passe bien, ce n’est pas sans raison : « Je n’ai pas envie que, dans l’entreprise, on saute sur l’occasion pour dire que l’électrique, ça ne va pas. J’ai toujours l’impression d’être dans le challenge, de devoir prouver que ça marche. Si on me pose des questions, c’est souvent pour finir en blague du style ‘Tu as mis deux jours pour faire 400 km’ ».
Une attitude que le formateur trouve désolante : « Les mentalités sont encore à changer. Beaucoup de personnes pensent qu’il faut une grande autonomie pour fonctionner avec une voiture électrique. Les gens ont du mal à comprendre qu’il est préférable d’avoir une bonne puissance de recharge. Celle de la e-208 n’est pas extraordinaire, mais on s’en sort bien quand même ».
Utiliser au quotidien une voiture électrique, c’est aussi savoir s’adapter à ses caractéristiques : « En été, je ne mets pas beaucoup plus de temps qu’avec un diesel pour réaliser mes trajets. Les hivers, l’autonomie s’effondre et la vitesse de recharge est lente. C’est le gros problème de cette petite voiture électrique qui gagnerait à être dotée du pré-conditionnement de la batterie. Du coup, pour la réchauffer quand il fait froid, je privilégie l’autoroute. En outre, la e-208 que j’utilise est équipée du chargeur AC 7 kW ».
William ne craint pas trop pour la durabilité de la voiture électrique qu’il utilise professionnellement : « Je n’ai jamais eu aucune panne avec. Elle n’est pourtant pas entretenue chez Peugeot. L’entreprise possède son atelier dans lequel les modèles diesel sont réparés et révisés. Pour les électriques, ça se résume à remplacer juste les consommables comme les essuie-glaces quand il le faut. Ce serait pourtant bien qu’elles passent par la concession, en particulier pour les mises à jour des logiciels qui amélioreraient la courbe de recharge ».
Même la durée de vie de la batterie ne l’inquiète pas spécialement : « En raison d’un gros projet dont j’ai eu à m’occuper sur place de mi-octobre à mi-décembre, la e-208 que j’utilise n’a pas bougé, restant branchée et rechargée à fond sur toute la période. Je n’ai pas remarqué de dégradation particulière de la batterie et l’autonomie est toujours là. C’est en revanche dommage qu’on ne puisse pas programmer l’arrêt de la recharge à 80 % ».
Pour William, la Peugeot e-208 est bien plus agréable à utiliser que les versions diesel de son entreprise : « Ce sont toutes des commerciales sans la banquette à l’arrière. Ce qui fait caisse de résonance. Dans les diesels, c’est une catastrophe. Il faudrait presque un casque antibruit tellement c’est bruyant. Et pour dépasser c’est tendu. L’électrique a bien plus de reprise. Auparavant, je pouvais conduire cinq ou six heures sans m’arrêter. Avec ses besoins de recharge, l’électrique m’oblige à faire des pauses. C’est plus sécurisant et les trajets sont au final moins fatigants ».
Les routes hivernales ne font pas peur à notre lecteur : « Une année, au fin fond du Jura, une collègue était venue avec une 208 diesel, et moi avec l’électrique. Nous étions logés dans un hôtel en altitude. Elle s’est plantée dans la neige avec sa voiture. Du coup, tous les déplacements, les miens comme les siens, ont été effectués sans problème avec la e-208 ».
À force d’apprécier cette motorisation alternative, l’électrique est aussi rentré dans le foyer : « Le premier étonné a été mon assureur qui me connaît depuis que j’ai le permis. Si j’ai pu m’affranchir des grosses cylindrées avec l’électrique, c’est formidable. J’en ai discuté avec ma femme. Début 2023, nous sommes allés voir le Marvel R en concession MG, et on a sauté le pas ».
Au départ, William avait pensé à une Peugeot e-2008 : « Le problème de Peugeot, c’est qu’ils n’y croient pas à l’électrique, et ça transpire même dans leurs voitures. Cet esprit m’a décidé à aller vers une marque qui fait de l’électrique son fonds de commerce. Tesla ? Non en fait, je n’aime ni l’intérieur ni l’extérieur. Et tant pis si la tablette est plus lente sur la MG Marvel R ou que la recharge est moins rapide. Pour celle-là, 90 % des fois, je la branche à la maison ».
Le compteur de la voiture électrique chinoise totalise déjà 52 000 km : « C’est principalement mon épouse qui l’utilise pour ses déplacements professionnels. Mais quand elle n’en a pas besoin, je lui chipe. Nous n’avons pas rencontré de souci avec cette voiture à ce jour. Elle est suivie à la concession d’Auxerre où nous bénéficions d’un très bon accueil de la part d’un personnel toujours bien à l’écoute ».
Quelque chose que notre lecteur apprécie : « Il y a dans ce garage un jeune vendeur très sympathique. Quand je lui pose une question, il n’a pas de honte à avouer parfois qu’il ne sait pas répondre. Il prend alors le temps de se renseigner puis me recontacte ensuite pour me dire ce qu’il en est ».
À lire aussiTémoignage : même cet ingénieur a dû lutter contre sa copropriété pour charger sa voiture électriqueWilliam est donc aujourd’hui très à l’aise avec l’électrique : « C’est un confort sans pareil, et les gens qui ne connaissent pas ne peuvent pas s’en rendre compte. Quand il gèle dehors, je rentre dans ma voiture dont l’habitacle est à bonne température avec des vitres dégivrées. Avec une thermique, je serais en train de gratter le pare-brise. Quand on a goûté à l’électrique, je ne vois pas comment on pourrait vouloir revenir en arrière ».
Personne dans l’entourage de notre lecteur n’a adopté le VE : « Des collègues trouvent ça super, mais me disent aussitôt qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter une voiture électrique. Ça montre que les gens sont bloqués sur une image de voitures élitistes. La Renault 5 électrique par exemple, elle est sympa, mais c’est vrai que, question tarifs, ça pique. Il faudrait sérieusement retravailler ça ».
L’amateur de six et huit cylindres est-il sensible aux sons et comportements de la Hyundai Ioniq 5 N ? « Nous avions regardé du côté du Ford Explorer électrique et de la Hyundai Ioniq 5 dont des essais de la version N. La concernant, j’ai envie de dire au constructeur que ce bruitage me dérange un peu. Surprenez-moi plutôt avec autre chose, trouvez des idées, innovez, mais ne revenez pas dans le passé ! ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup William pour son accueil, sa disponibilité et son témoignage que nous avons sollicité.
Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.
Philippe SCHWOERER
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