AccueilArticlesTémoignage - Tom, du buggy électrique à la réparation des Bolloré Bluecar chez Revolte !

Témoignage - Tom, du buggy électrique à la réparation des Bolloré Bluecar chez Revolte !

La suite de votre contenu après cette annonce

Tom et le buggy électrique du projet Saar-e by Estaca
Tom et le buggy électrique du projet Saar-e by Estaca

Lors de notre visite au e-Garage de Carquefou pour la Nuit de la Revolte, nous avons rencontré Tom, actuellement en stage sur place, chargé de la réparation des Bolloré Bluecar et assimilés. L’électrique, il connaît. Il a participé au projet Saar-e by Estaca qui a amené des étudiants ingénieurs à tester dans les dunes marocaines un buggy animé par des moteurs de moto Zero Motorcycles.

Spécialisé dans la réparation des Bluecar

Chez Automobile Propre, nous aimons bien faire preuve de curiosité. Lors de notre passage au e-Garage Revolte près de Nantes, nous avons rencontré Tom, en stage de 6 mois dans l’établissement. Il qualifie son rôle de « couteau suisse » et se définit lui-même comme « un touche-à-tout ».

Son enthousiasme à s’occuper des Bolloré Bluecar et des modèles assimilés nous a un peu surpris : « Ce sont des véhicules originaux. J’aime bien me lancer des défis. Chez Revolte, deux personnes sont affectées par type de véhicules. Je me suis senti progresser au fil des exemplaires sur lesquels je suis intervenu ».

Maintenant que les utilisateurs de ces voitures électriques fabriquées en France savent qu’il existe un garage indépendant pour les réparer, les demandes se multiplient : « Certaines de ces voitures sont d’anciennes du réseau d’autopartage Autolib’ à Paris. À l’atelier, nous avons actuellement 5 Bluecar, et deux en déclinaison utilitaire. S’y ajoute une Bluesummer et 3 Citroën E-Méhari qui en sont dérivés. Plusieurs sont exploitées par des entreprises ».

Chargeur interne et batterie

Équipées d’une batterie maison de technologie LMP (lithium-métal polymère), les Bolloré Bluecar sont des voitures à exploiter au quotidien. Pour un fonctionnement optimum, les cellules doivent être conservées à une température légèrement supérieure à 60° C.

Sauf en activant occasionnellement le mode hivernage, ces véhicules doivent donc souvent être branchés lorsqu’ils ne roulent pas. C’est pourquoi leur utilisation est plus particulièrement compatible avec des entreprises qui s’en servent quasiment tous les jours, le plus souvent pour attirer le regard sur leurs activités. Ainsi, par exemple, une Bluesummer pour un restaurant qui fait de la livraison dans les environs.

On s’attend à ce que ces voitures hors du commun nécessitent des interventions spécifiques demandant de bonnes connaissances : « En plus de la batterie, l’essentiel des pannes se concentrent sur le chargeur interne. Nous en avons identifié deux, dont l’une se répare très facilement. Pour la seconde, nous sommes en train d’investiguer dessus. La Bluecar est une voiture simple de conception. Une fois que l’on en a compris le fonctionnement, ce n’est pas si compliqué d’intervenir dessus ».

À lire aussiReportage – 2e Nuit de la Revolte : la voiture électrique durable en fête à Carquefou !

Ingénieur en mobilité durable

Plusieurs personnes dans l’entourage familial de Tom utilisent des voitures branchées : « Ça va de la Renault Zoé 40 kWh à la Porsche Panamera hybride rechargeable, en passant par la Mini. À ce jour, j’utilise encore une voiture thermique. J’ai déjà pensé à passer à l’électrique. Ce serait alors avec une Tesla Model 3 ».

Notre interlocuteur a fait le choix de l’Estaca à Laval-Changé (53) pour sa formation d’ingénieur. L’établissement sait motiver les jeunes. Il indique accueillir « les passionnés par les technologies qui répondent aux besoins de nouvelles mobilités » pour ensuite servir « tous les acteurs des transports : aéronautique, automobile, spatial, naval et transports urbains et ferroviaires ».

L’école d’ingénieurs oriente ses étudiants pour répondre aux nouveaux défis de la mobilité qui passent par une sensibilité à l’environnement, à la maîtrise de l’énergie, et à l’urbanisation croissante. Ce cadre a permis à Tom de participer à la réalisation d’un buggy électrique original et unique.

Projet Saar-e

Les étudiants de l’Estaca concrétisent leur formation d’ingénieur à travers des projets. Ainsi Saar-e (Student Automotive Association Rally-Electric) qui a été développé à travers l’association ITD. Afin d’appliquer diverses technologies, les membres conçoivent et réalisent des véhicules au caractère sportif.

Sous la jupe du buggy électrique du projet Saar-e by Estaca
Une des prise de reA l'intérieur du buggy électrique du projet Saar-e by Estaca
Une des prise de recharge sur le buggy électrique du projet Saar-e by Estaca

Si le volet principal du programme lancé en 2020 prévoyait bien la construction d’un buggy 100 % électrique, il s’agissait aussi de l’éprouver sur le terrain dans un raid en Afrique, et d’en profiter pour l’inscrire à une mission humanitaire. Ainsi, en particulier, en livrant des fournitures scolaires.

Tom a fait partie du groupe : « J’ai travaillé sur la partie électrique du powertrain, notamment concernant la recharge. Pour la motricité intégrale, le buggy que nous avons construit exploite 2 moteurs de motos électriques Zero SR/S. Mais il peut aussi fonctionner en mode traction ou propulsion ». Pesant 1 200 kg avec son équipage, l’engin conçu autour d’un SSV Yamaha thermique développe une puissance cumulée de 140 chevaux, pour un couple de 300 Nm.

Le Maroc en mars 2023

Le rallye-raid ciblé par l’équipe de Saar-e était l’Africa Eco Race : « L’édition 2023 a été annulée. Nous avons alors décidé de participer au Carta, au Maroc. Le buggy a été développé grâce à une équipe de 20 personnes. Nous étions une douzaine sur place, avec un seul pilote pour tout le raid ».

L’engin était présenté ce jeudi 29 juin 2023 au e-Garage de Carquefou aux invités de la Nuit de la Revolte. Pour découvrir les prises de recharge bien cachées et qui ne correspondent pas à l’un des standards des bornes disponibles en France, il fallait en faire la demande. « Nous avons 4 packs de batteries : 2 d’une capacité énergétique de chacun 14,4 kWh + 2 de 7,2 kW unitaire », a précisé Tom.

Ce qui promet une autonomie certainement très intéressante sur le terrain !? « Elle n’était pas supérieure à 110-120 km, à cause du sable, des pneus et du profil du véhicule. Nous avons de ce fait dû recharger les batteries parfois plusieurs fois par jour ». L’opération immobilisait le buggy pendant une centaine de minutes. Responsables du projet, Louis et Yvan ont été surpris : « Les conditions étaient 15 fois pire que ce que l’on a pu tester ».

Prouver que participer en électrique est possible

L’objectif poursuivi par le projet Saar-e était de démontrer « qu’il est possible de participer à ce type de course tout-terrain avec un véhicule électrique ». Du 12 au 18 mars 2023, le road-book du Carta prévoyait 5 jours de pistes sur du sable et des cailloux et 2 jours de dunes pour traverser le Maroc d’ouest en est. La page facebook consacrée au projet a rendu compte quotidiennement des constats effectués par l’équipe.

Ainsi, le jour du départ : « Ce premier accomplissement fut une immense joie pour toute l’équipe. Le véhicule s’est très bien comporté, et même au-delà de nos espérances ! La motorisation électrique a fait ses preuves et montré de réels atouts de performance ». Les opérations de recharge ont toutefois constitué une difficulté supplémentaire par rapport aux équipages concourant sur des engins thermiques.

Les dunes ont permis de démontrer les capacités de franchissement du buggy. Avec toutefois de la surchauffe du côté des moteurs. « Le rallye s’est terminé pour nous dans les dunes de Merzouga », nous a confié Tom. Les pignons avant et arrière n’ont pas supporté le traitement. L’équipage et le véhicule ont dû être rapatriés.

À lire aussiTesla ouvre sa plateforme de réparation aux indépendants

Aller jusqu’au bout de l’aventure

Pour une première participation, l’équipe de Saar-e a préféré conserver le sourire devant les difficultés. « Notre buggy a parcouru au total sur le terrain marocain 1 200 kilomètres », souligne Tom. Les étapes présentaient des parcours s’étirant sur 150 à 240 km. Chacune a permis d’éprouver les technologies et solutions employées.

Pour les dunes, par exemple, une boîte de vitesses plus adaptée avait été installée. La casse au bout d’une vingtaine de kilomètres a mis au jour un point d’amélioration à travailler. Ce qui montre l’enthousiasme de toute l’équipe à aller jusqu’au bout de son aventure.

Buggy électrique du projet Saar-e by Estaca
Buggy électrique du projet Saar-e by Estaca

Le développement du véhicule électrique a nécessité de réunir environ 200 000 euros, en provenance de différents sponsors dont le nom figure sur la carrosserie. Il va être amélioré, puis engagé dans de nouvelles épreuves : « Nous avons déjà en projet de participer avec lui à un rallye en Tunisie, mais aussi à des courses sur glace ». Cette diversité va permettre aux élèves ingénieurs de mieux comprendre le fonctionnement et les performances du buggy converti.

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Tom pour sa disponibilité et son témoignage.

La suite de votre contenu après cette annonce

La suite de votre contenu après cette annonce


Vous aimez le véhicule Bolloré Bluecar ?Réservez votre essai

Nos guides