La suite de votre contenu après cette annonce
Est-il raisonnable et intéressant de prendre une voiture électrique d’occasion qui arrive sur ses cinq ans et la fin de la garantie constructeur ? Sylvain Bernard a fait ce choix car il correspond à son budget et qu’il a pu trouver le modèle répondant à ses critères. Il s’agit d’une Hyundai Kona de janvier 2020.
Avant de passer à l’électrique, Sylvain achetait déjà d’occasion ses voitures : « Je consacrais un budget de l’ordre de 13 000 euros pour des véhicules que je conservais en général pendant cinq ans. Chez un concessionnaire Toyota, j’ai trouvé une Hyundai Kona 64 kWh en finition haut de gamme Executive pour 18 900 euros desquels déduire les 3 200 euros de reprise de ma Peugeot 308 essence à moteur PureTech. J’ai dû toutefois payer 900 euros en plus pour le rapatriement du véhicule qui n’était pas sur place, la mise en service et une garantie d’un an ».
L’achat est encore assez récent : « J’ai acheté cette voiture en septembre 2024. Affichant alors 82 000 km au compteur, elle n’avait connu qu’un seul propriétaire. La garantie du constructeur s’arrêtant six mois après mon achat, j’ai demandé à ce que soit effectué un état de santé de la batterie. La concession Toyota disait ne pas savoir le faire, mais en passant par Hyundai, j’ai pu avoir la confirmation que le pack était en très bonne condition ».
La confiance de notre lecteur pour ce modèle ne vient pas de nulle part : « Un de mes collègues est très satisfait de sa Hyundai Kona plus récente que la mienne. Il avait déjà auparavant une Renault Zoé. Je n’aurais pas pu prendre une Tesla Model Y, car la place que j’ai chez moi pour recharger une voiture électrique avec une prise Green’Up est trop petite : le portail n’aurait pas pu être fermé ».
Parmi ses critères, Sylvain avait tout de même un certain besoin d’espace à bord : « Avec les enfants, il fallait suffisamment de coffre et que les places à l’arrière soient logeables. Je reconnais que j’avais un cahier des charges un peu compliqué à gérer. L’efficience en faisait aussi partie et je voulais une autonomie minimale de l’ordre de 400 km en raison de l’utilisation que j’avais envisagée de ma voiture électrique ».
Au quotidien, les besoins du chercheur universitaire ne sont pas si importants : « Deux à trois fois par semaine, je quitte les environs de Valence pour me rendre à Chambéry afin de donner des cours, des conférences ou d’effectuer des travaux en labo. Pour cela, je prends ma voiture jusqu’à la gare située à 20 km de chez moi et poursuis en train. Ce qui me fait environ 40 km par jour ».
En revanche, une à deux fois par mois, il va derrière Annecy pour dispenser des cours. En prenant par Saint-Laurent-du-Pont pour éviter Grenoble, il doit parcourir aller-retour approximativement 370 km : « Commençant tôt, finissant tard, et ne pouvant recharger sur place, je voulais pouvoir effectuer l’aller-retour sans avoir à m’arrêter en cours de route pour brancher la Kona. J’ai dû le faire cependant deux fois cet hiver par précaution quand j’ai vu le niveau d’énergie descendre à 10 %. Maintenant que je connais mieux la voiture, je n’ai plus besoin de recharger en cours de route ».
Passer à l’électrique revêtait pour Sylvain aussi bien un aspect économique qu’écologique : « Déjà, je ne voulais pas augmenter le nombre de kilomètres parcourus par bonne conscience de rouler en électrique. Je continue, par exemple, à marcher quinze minutes pour aller chercher le pain et je prends régulièrement aussi mon vélo. De telle sorte que ma voiture peut ne pas rouler pendant toute une semaine. Par sécurité, je fais en sorte de conserver un niveau de 40 % dans la batterie en cas de besoin urgent de déplacement ».
Au domicile, une bonne partie de l’énergie permettant de recharger sa voiture électrique peut provenir l’été des panneaux photovoltaïques installés sur le toit de la maison de notre lecteur : « J’ai une installation d’une capacité en crête de 3 kW. Je recharge chez moi à une puissance de 2,7 kW, dont il est possible que 1,9 à 2,2 kW soient fournis par mon installation en autoconsommation, le reste étant absorbé par la maison. En branchant l’été entre 10 et 15 h 00, ça me revient ainsi moins cher qu’en rechargeant aux heures creuses ».
À lire aussiOccasion : quelles alternatives à une Renault 5 e-Tech neuve ?En pouvant ravitailler en énergie sa voiture chez lui, notre lecteur estime qu’il gagne du temps par rapport à l’usage d’une voiture thermique : « Avant, je devais effectuer un détour pour passer par une station ou prévoir du temps dans mon trajet pour faire le plein d’essence. Je n’ai branché ma voiture que trois fois sur une borne rapide, juste le temps de retrouver suffisamment d’énergie pour rentrer. Ainsi, la courbe de recharge de la Hyundai Kona ne me pose pas vraiment de problème. Au mieux, je l’ai vue monter à une puissance de 50 kW ».
Dans sa réflexion pour changer sa voiture en 2024, Sylvain avait tenu compte de son installation solaire : « J’avais écarté l’hybride rechargeable en raison des contraintes supplémentaires que cette technologie amène pour un prix identique, voire plus élevé. Étant un peu au-dessus du seuil du leasing social, j’avais abandonné l’idée de prendre une voiture électrique neuve dont les tarifs restent élevés. Je m’étais pourtant intéressé à la Citroën ë-C3, ainsi qu’à la Renault 5 E-Tech. L’efficience n’était cependant pas là pour ce modèle ».
Les consommations serrées, notre lecteur connaît depuis longtemps : « J’avais déjà remarqué un écart assez important de consommation avec mes voitures thermiques en roulant à 110 ou 130 km/h. En pratiquant l’éco-conduite avec mon ancienne Peugeot 308 essence, je gagnais environ un litre aux cent kilomètres. Lors de mon premier long trajet avec la Hyundai Kona, j’ai eu un peu peur. Sachant que j’avais une zone de 60 km sans possibilité de recharge, je n’avais pas mis de chauffage. À l’arrivée, il me restait 22 % d’énergie dans la batterie ».
L’électromobiliste n’hésite pas à tester différentes astuces lues sur Internet pour consommer moins : « Je suis avide de retours d’expériences. Les conseils et commentaires sont toujours bons à prendre. Actuellement, je roule en Éco car avec les autres modes la voiture est trop vive. J’utilise les palettes derrière le volant pour modifier au besoin le niveau de régénération. Sur l’autoroute, je suis à 1 ou 0 par exemple. Je me sers du système en m’approchant le plus possible d’un fonctionnement One-Pedal ».
Autre habitude payante : « En hiver, j’ai remarqué qu’en arrêtant la charge juste avant de partir, je consomme vraiment moins. J’ai commencé cette pratique après le premier déplacement aller-retour où j’ai dû m’arrêter à une borne en cours de route. Depuis, je n’ai plus eu besoin d’effectuer une recharge intermédiaire ».
Comme beaucoup d’utilisateurs des voitures coréennes du début des années 2020, Sylvain remarque des consommations que l’on obtient difficilement avec bien des modèles : « Ce matin, par exemple, sur 9 km, j’ai enregistré 11 kWh/100 km. En usage mixte, le chiffre que je vois le plus souvent est 16 kWh/100 km. Pour mes déplacements vers Chambéry sur autoroute avec de la montagne, je suis entre 16 et 18 kWh. Je roule en général à 110-115 km/h ».
L’éco-conduite est perçue comme un jeu par notre lecteur : « À travers la Chartreuse, entre Chambéry et Grenoble, je passe par un col où j’ai une descente d’environ 5 km. Quand j’arrive là, je me gare pour laisser passer les voitures derrière, puis je repars avec l’objectif de récupérer le maximum de kilomètres. Je ressens beaucoup de plaisir à pratiquer l’éco-conduite. Auparavant, je considérais mes voitures uniquement comme des outils, pas comme un plaisir ».
Après six mois d’utilisation de sa Hyundai Kona électrique, Sylvain craint-il la fin de la garantie du constructeur ? « Je prenais déjà un risque en achetant des voitures essence âgées de trois à cinq ans. Le moteur PureTech de mon ancienne Peugeot 308 pouvait me lâcher à tout moment. Des personnes de mon entourage ont connu de gros problèmes avec des véhicules thermiques. Si on veut que l’électrique décolle, il faut aussi savoir faire des efforts ».
À lire aussiLa voiture électrique d’occasion que vous avez oubliée : le Jaguar I-PaceLa confiance qu’il nous communique aujourd’hui peut aussi venir du modèle retenu : « Avant de choisir une électrique, je me suis un peu plus renseigné qu’à mon habitude. Je me suis en quelque sorte reposé sur cette voiture, ainsi que sur la garantie d’un an obtenue à l’achat dans la concession Toyota. J’avais écarté la location, car j’égratigne assez souvent mes voitures et ne voulais pas risquer de dépasser le kilométrage prévu dans le contrat. L’achat direct me paraît aussi plus rentable. Dans quatre ou cinq ans, je pourrai dire si j’ai fait ou non un bon choix. Pour l’instant, je ne vois que du positif à prendre un modèle électrique d’occasion ».
Il y aura peut-être un second VE dans le foyer : « Ma compagne roule en Toyota Yaris de 2011 achetée en 2015. Nous avons conservé cette voiture plus longtemps que d’ordinaire. Nous aurions aimé une petite voiture électrique construite en Europe. Avec le budget que nous prévoyons, le choix n’est pas très large. Nous sommes aussi allés voir l’Inster chez Hyundai. Le scénario idéal serait un modèle vendu neuf aux alentours des 20 000 euros pour le trouver quelques années plus tard en occasion entre 10 000 et 15 000 euros ».
Cette année, Sylvain envisage de partir en vacances en famille avec sa Hyundai Kona électrique : « J’ai bien envie de tester en partant aux alentours de 600 km de la maison, peut-être en Alsace. L’avion, je le prends le moins possible. D’habitude, nous choisissons le train et louons une voiture sur place. Le coût plaide à la place en faveur de l’électrique. En revanche je perçois comme un frein de devoir utiliser un badge pour la recharge. J’ai reçu gratuitement celui de Shell et j’ai aussi le pass Chargemap. Mais je préfèrerais payer par carte bancaire ».
Notre lecteur n’est pas non plus un accro du planificateur : « C’est un choix, j’aime bien me tracer un trajet confortable. Par exemple en ne prenant pas l’autoroute tout le temps et en évitant Grenoble. En roulant en électrique, je n’éprouve plus la fatigue que je connaissais avant lors des longs déplacements. Quand je m’arrête, ce n’est donc plus pour me reposer, mais pour faire quelque chose, comme passer un appel téléphonique par exemple ».
À lire aussiOccasion : quelle voiture électrique choisir à moins de 7 000 € ?L’automobiliste est content d’être devenu électromobiliste : « Je ne suis pas un pionnier, mais j’ai quand même l’impression d’être encore une exception et de faire partie d’une petite communauté. Il m’arrive de prêter ma voiture à des collègues pour qu’ils découvrent l’électrique en l’essayant. Très agréable à conduite, la Kona est dotée d’assistances qui ne sont pas trop envahissantes et qui peuvent facilement se désactiver. Avec l’électrique, j’apprécie de ne pas avoir de remontées d’odeur d’essence à bord en utilisant le chauffage ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Sylvain Bernard pour son accueil au téléphone, sa confiance et son témoignage.
Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.
Philippe SCHWOERER
La suite de votre contenu après cette annonce
Les véhicules Hyundai
Hyundai Inster
À partir de 25 000 €
Hyundai Ioniq 5
À partir de 43 600 €
Le meilleur d'Automobile Propre, dans votre boite mail !
Découvrez nos thématiques voiture électrique, voiture hybride, équipements & services et bien d’autres
S'inscrire gratuitement