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Excellente citadine électrique, la Volkswagen e-Up! a reçu en 2019 une nouvelle batterie qui a fait passer sa capacité énergétique exploitable de 16 à 32,3 kWh. De quoi s’éloigner davantage de chez soi. Est-ce cependant si simple ? Le réseau de recharge est-il à la hauteur ?
Vous vous souvenez sans doute de Stéphane, cet automobiliste alsacien récemment passé à la mobilité électrique, et que notre journaliste vidéaste Max Freyss a rencontré. Notre très sympathique lecteur avait annoncé qu’il effectuerait en ce mois de juillet 2022 son premier voyage à longue distance, entre l’Alsace et la Normandie, avec sa Volkswagen e-Up! reçue en mai dernier.
« C’est une excellente VE et franchement faire 400 km par la route en été ne me ferait pas peur (en ayant sur le chemin 2 bornes de 50 kW) » (Conquer) ; « L’énorme défaut de la e-Up!, c’est la puissance de recharge DC insuffisante, ce qui la rend inexploitable sur autoroute » (Xavier0624).
« Le secret est d’éviter l’autoroute et de rouler à max 90 km/h sur voie rapide, surtout pour les longs trajets, sinon attention au batterygate après 2 ou 3 recharges DC de suite » (breizhrider) ; « Très bien pour mon usage périurbain mais je ne partirais pas en vacances avec » (Leau Ferrugineuse) ; « Pourtant, avec Ionity + Tesla ”open” + Allego + Fastned + Electra, on peut aller bien loin sans aucun souci » (e-Lionel) ; « Bon courage à eux… L’aventure commence » (alinat0821).
Ces commentaires constructifs, Stéphane les a lus. Ils nous ont donné l’envie de le recontacter pour recueillir son retour d’expérience après son séjour en Normandie.
Stéphane et son épouse ont quitté les environs de Strasbourg (Bas-Rhin – Alsace) le mardi 12 juillet vers 9 h 30. Objectif : Rejoindre Honfleur (Calvados – Normandie) en 2 jours, avec une halte à Gasny dans l’Eure, à quelques kilomètres de la maison du peintre impressionniste Claude Monet. Au total, en oubliant les autoroutes, le trajet complet s’étend sur un peu plus de 700 km.
Sans compter les détours causés par quelques problèmes de recharge. « Nous sommes arrivés à Gasny à 23 h 30, bien plus tard que nous le pensions. L’aller a été un peu compliqué. En particulier parce que nous voulions limiter les coûts de recharge. C’est pourquoi nous avons évité les autoroutes. Ça a sans doute été une erreur », lance Stéphane.
« La RN4 est assez roulante et le tracé plus court. J’avais effectué des simulations avec les planificateurs d’ABRP et de Chargemap. Ils conseillaient de nous arrêter à Nancy pour une première recharge. Comme ce n’était qu’à 120 km environ de chez nous, j’ai préféré aller jusque Toul, en visant la borne rapide du Lidl. Elle était bien là, mais pas active : première déconvenue », témoigne-t-il.
À Toul, Stéphane a tout de même branché une trentaine de minutes sa Volkswagen e-Up! sur une borne 22 kW AC. Avec le chargeur embarqué 7 kW, ce laps de temps n’a pas permis de faire remonter de beaucoup le niveau d’énergie dans la batterie. Mais 36 % étaient suffisants pour rejoindre Bar-le-Duc à une soixantaine de kilomètres de là, et le chargeur rapide installé sur le parking du Leclerc. Le même que notre rédac-chef a utilisé lors de son déménagement en utilitaire électrique.
« En quittant la RN4, nous n’avions déjà plus les mêmes routes. Notre moyenne s’en retrouvait réduite. Nous avions fait le choix de ne pas prendre de badges et de n’utiliser que les applications sur smartphone. Référencée au réseau Freshmile, la borne rapide du Leclerc de Bar-le-Duc n’a pas voulu démarrer, même après plusieurs tentatives. Nous avons appelé la hotline qui a procédé à un redémarrage du chargeur à distance, sans plus de résultat », se désole Stéphane.
« C’est comme cela que l’on perd du temps ! Heureusement, la concession Volkswagen nous a permis de recharger gratuitement, jusqu’à 58 %, en 1 heure. Nous y avons reçu un excellent accueil. Les concessions ne doivent pas être oubliées pour effectuer de longs trajets », conseille-t-il.
« Nous avons ensuite rejoint Épernay. La borne rapide Freshmile du parking Gallice a d’abord bien fonctionné, avec une puissance de 35 kW. À comparer aux 40 kW de maximum qu’accepte la e-Up!. Nous avons commencé par faire un tour, mais j’ai vu sur mon smartphone au bout de 15 minutes que la recharge était arrêtée. Retour sur le parking. Relance : 20 kW. Il était 19 h et il faisait chaud. Nous sommes restés, et l’opération ne s’est plus interrompue », rapporte Stéphane.
Bien que l’autonomie estimée par la mini Up! lui aurait permis de rejoindre Gasny, l’électromobiliste alsacien a préféré se rassurer en se branchant 30 minutes en 22 kW AC à Herblay.
« Ça m’a semblé un peu juste, avec une marge de seulement 20 km. J’ai préféré jouer la sécurité », plaide-t-il. « Un premier long trajet galère », estime-t-il, avec une arrivée tardive au bout d’environ 550 km, détours compris. « Entre les bornes pas opérantes et celles qui ne fonctionnent pas bien, on prend vite 30 minutes de retard ici et là », souligne-t-il.
« Étant un matinal, je me suis levé à 6 heures pour mettre en charge la voiture à Gasny, à 10 minutes à pied du logement Airbnb que nous avions retenu pour la nuit. J’ai adoré cette borne 22 kW AC de Siège27, très simple à utiliser, sans badge, juste la carte bleue à présenter et un code à 4 chiffres reçu pour sécuriser et arrêter l’opération. En 3 h 30, le plein d’énergie était fait pour 6 euros, avec une facturation au temps », détaille Stéphane.
« Avant d’aller à Honfleur, nous avons souhaité nous rendre à Cabourg en effectuant une pause déjeuner et recharge à Lisieux. La borne se trouvait juste en face du restaurant, opérée à nouveau par Freshmile. Pas moyen de la démarrer après plusieurs tentatives. Le restaurateur nous a indiqué que nous n’étions pas les premiers à rencontrer ce problème », expose-t-il.
À lire aussiComment cette concession Kia booste ses ventes de voitures électriques« En dépannage, et après le repas, nous avons voulu utiliser celle du parking du Leclerc de Lisieux, également au réseau Freshmile. Elle tenait juste par sa rambarde de protection et ne fonctionnait pas. C’est à nouveau la concession Volkswagen sur place qui nous a sortis de là. Encore une fois, nous avons été très bien reçus, et avons pu profiter du frais à l’intérieur et retrouver 55 % de batterie. C’était suffisant pour rejoindre Cabourg puis Honfleur », explique-t-il.
« Le temps que nous sommes restés dans les environs de Honfleur, tout s’est bien passé. Nous avons pu profiter deux fois d’une borne de recharge à destination Tesla, accessible gratuitement et sans identification. On branche et la recharge démarre. C’était au regroupement de magasins Normandy Outlet », renseigne Stéphane.
« De là nous sommes allés à Etretat et Dieppe. J’avais envie de voir le berceau d’Alpine. Mais il n’en reste rien. Tant que nous avons effectué de petits déplacements dans les environs, nous n’avons pas rencontré de problème de recharge », insiste-t-il.
« Pour le retour, nous nous étions un peu rapprochés la veille en séjournant à Fresnoy-Folny, en Seine-Maritime. Dans cette commune de 600 habitants, il y a une borne du SDE76 à 300 m de notre lieu d’hébergement. Elle nous a permis de régénérer à 100 % la batterie. Dans ma commune écolo alsacienne pas plus grande, on n’a pas ça, et c’est bien dommage », compare-t-il.
« Nous avons vécu le retour, dimanche 17 juillet, de façon moins stressante et plus sereine qu’à l’aller. Et pourtant ça n’a pas été très simple non plus. Nous avions visé Vic-sur-Aisne pour une recharge rapide. La borne était occupée, et pas identifiée comme telle sur l’application. En attendant qu’elle se libère, nous nous sommes branchés sur une 22 kW AC pendant 15 minutes. Finalement, en trois quarts d’heure sur le chargeur haute puissance, le temps de prendre un café, le niveau d’énergie est passé de 42 à seulement 85 % », chiffre Stéphane.
« À Fismes, une borne 22 kW se trouvait à 10 minutes à pieds du restaurant où nous avons déjeuné. Nous l’avons utilisée environ une heure. Nouvel arrêt à Laxou, cette fois-ci dans une station Tesla. Ça démarre avec l’application dédiée, à une puissance de 37 kW », revoit-il.
« Sans doute en raison de la chaleur, cette puissance est rapidement descendue. À tel point qu’il a fallu une bonne heure pour passer de 10 à 73 % d’énergie. C’était suffisant pour rentrer. Nous sommes arrivés chez nous vers 21 h 30, après un départ le matin à 8 h 45, 3 recharges et environ 600 km de route », se réjouirait-il presque encore.
« Au cours de cette petite sortie sur 5 jours, nous avons parcouru 1 500 km pour 42 euros de recharge et aucun péage autoroutier. Nous avons privilégié le mode Eco+ qui limite la vitesse à 95 km/h et n’avons donc pas abusé de la clim. Ce qui nous a permis d’obtenir des consommations serrées. Pour exemple, sur 548 km effectués avec une vitesse moyenne de 58 km/h, nous avons relevé 10 kWh/100 km », calcule notre interlocuteur.
« Avec le recul, nous referions volontiers le trajet, mais différemment. Puisque la majorité du temps nous bénéficions avec une voiture électrique d’une énergie moins chère que l’essence ou le gazole, il ne faut pas hésiter à mettre le prix quand c’est nécessaire lors des déplacements occasionnels lointains. Par exemple en empruntant les autoroutes », réfléchit-il.
« Il faut se méfier des bornes gratuites, par exemple chez Lidl et dans les supermarchés en général, et privilégier les bornes fiables, comme par exemple celles de Tesla. Il faut bien préparer son itinéraire en consultant, pour les chargeurs intéressants sur le parcours, les commentaires Chargemap. Ne pas oublier les réseaux départementaux avec la multitude de bornes 22 kW AC », prévient-il.
« La Volkswagen e-Up! permet d’effectuer de longs trajets. Mais c’est d’abord une très bonne voiture pour le quotidien. Je déconseille d’effectuer des déplacements à longues distances avec de jeunes enfants à bord », met en avant le chef de famille. « Je redis que l’absence de tablette qui oblige à jongler avec un smartphone sur le tableau de bord, c’est soûlant ! », ressent-il.
« Les opérateurs ont un gros travail à effectuer au niveau de la maintenance. Ce n’est pas normal qu’en pleine période de vacances des bornes restent en panne plusieurs jours d’affilée », regrette-t-il.
« Je souhaiterais lancer dans ma région d’Alsace des rencontres pour les utilisateurs des triplettes Volkswagen e-Up!, Seat Mii et Skoda Citigo. Et étendre ensuite ces réunions aux autres propriétaires de voitures électriques », conclut-il.
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Stéphane pour son nouveau témoignage sous forme de retour d’expérience. Si vous voulez aussi partager vos aventures en électrique, positive ou négative, n’hésitez pas à nous contacter !
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