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Hérésie pour de nombreux électromobilistes, l’hybride rechargeable reste cependant une solution privilégiée par des automobilistes qui commencent à faire un pas volontaire vers la mobilité durable. C’est le cas de Pascal qui cherche en outre à aller plus loin dans la modération de son empreinte environnementale en embarquant des covoitureurs pour les longues distances et en produisant son électricité.
En mai 2024, Nass Mohamed a essayé pour Automobile Propre le Toyota C-HR PHEV qui repose sur la plateforme TNGA-C 2.0. Le véhicule embarquait un bloc essence 4 cylindres 2 litres (M20A-FXS de la série Dynamic Force, le même que dans la nouvelle Prius) de 112 kW (152 ch) pour un couple de 190 Nm. Il est associé à un moteur électrique de 120 kW (163 ch) et 208 Nm. Transmise aux roues avant par un système e-CVT, la puissance cumulée offerte par l’ensemble grimpe à 164 kW (223 ch).
L’architecture se complète d’une batterie formée avec des cellules lithium-ion d’origine Panasonic pour une capacité énergétique brute de 13,6 kWh. Grâce à deux chargeurs internes pour un total de 6,6 kW, le pack peut être rechargé à 100 % en 2 h 30 au maximum. Avant de se rapprocher de la vitesse maximale de 180 km/h, le Toyota C-HR PHEV est capable d’abattre le 0 à 100 km/h en 7,4 secondes.
Ce sont bien les caractéristiques du modèle reçu par Pascal mi-décembre 2024 : « Il a remplacé une vieille Mazda 3 2 l Sport qui consommait 10 litres d’essence aux 100 kilomètres. Pour atténuer cet appétit, j’avais pris l’habitude de rouler 100 % à l’éthanol sans boîtier avec cette voiture. Je n’ai rencontré aucun souci à le faire pendant trois ans ».
À plus de soixante ans, Pascal a beaucoup hésité à l’heure de remplacer sa berline : « Choisir une hybride rechargeable n’était pas du tout une évidence pour nous au départ. Au début, je voulais une Renault 5 E-Tech. J’avais commencé à conduire avec une Renault 5, et pensais finir avec une Renault 5. À la concession, on nous a dissuadés de partir en premier véhicule électrique sur ce modèle parce qu’on ne connaît pas la durabilité de ses batteries. Par ailleurs, nous n’aimions pas trop les commodos au volant sur cette voiture ».
C’est finalement l’épouse qui a ouvert la voie à l’hybride rechargeable : « Avec son bon sens, elle a pensé qu’en cas de grève d’approvisionnement de carburants aux pompes, on pourrait encore rouler à l’électrique, et qu’en cas de coupure d’électricité il serait possible de fonctionner à l’essence. Ayant eu il y a longtemps des Toyota avec lesquelles je n’ai pas eu de souci, j’ai voulu repartir sur cette marque. En faisant l’entretien exclusivement dans le réseau, la garantie est étendue à 10 ans ».
Le constructeur annonce pour son C-HR hybride rechargeable une autonomie de 66 km en mode EV. À ce sujet, Nass Mohamed écrivait en mai dernier : « En pratique, les 66 km sont loin d’être irréalistes. Nous avons pu atteindre 61 km en forçant le mode EV, ceci en parcours mixte entre 50, 80, et 110 km/h ». Notre lecteur tourangeau confirme ce jugement : « En plein mois de janvier, nous constatons une autonomie réelle de 60 à 70 km. Nous nous attendons à davantage l’été ».
À lire aussiCe SUV sera certainement le dernier véhicule hybride rechargeable de RenaultPour l’épouse de Pascal, l’autonomie en mode électrique du Toyota C-HR est largement suffisante : « Quand elle se rend à son travail et en revient, elle a 45 km à parcourir. Ce qui est largement couvert par la capacité de la batterie. En général, notre hybride rechargeable roule intégralement à l’électrique cinq jours par semaine. Parfois, nous allons un peu plus loin. En moyenne et sauf exceptions, le véhicule est utilisé en mode électrique entre 85 et 100 % par semaine ».
Actuellement en soutien familial, notre lecteur effectue des déplacements plus lointains avec son hybride rechargeable : « J’ai des allers-retours rapides à faire régulièrement entre les environs de Tours et Montauban [NDLR : Environ 450 km le trajet simple]. Quand j’arrive dans la famille, je branche la voiture ».
Ces déplacements permettent d’avoir quelques éléments de consommation : « Au retour, dans la première partie sur autoroute jusqu’à Limoges [NDLR : 240 km environ], j’ai relevé la dernière fois 5,5 l/100 km, alors que j’ai pas mal de côtes, qu’il pleuvait et qu’il y avait du vent de face. Ensuite, jusqu’à Tours, j’ai la moitié en autoroute et le reste sur réseau secondaire. Dès que je traverse une commune, je me mets en mode électrique. Là, j’ai eu 3,5 l/100 km ».
En raisonnant au mois, les consommations moyennes d’essence sont plus basses : « En janvier, sur 2 156 km, j’ai 2,7 l/100 km pour une vitesse moyenne de 46 km/h. Depuis que nous avons reçu le véhicule, je n’ai fait que deux pleins d’essence. À l’avenir, je pense ne mettre qu’une vingtaine de litres pour éviter la dégradation du carburant. Sur la période, du fait de mon déplacement à Montauban, la part de roulage en mode électrique est de 65 % ».
Lorsqu’il emprunte l’autoroute, Pascal n’est pas accroché aux 130 km/h : « Je ne suis à cette vitesse que lorsque je dépasse un véhicule. Le reste du temps, je suis plutôt à 110 km/h. Je roule avec le régulateur de vitesse adaptatif. Lorsque je rattrape un véhicule qui avance moins vite et que je veux le doubler, si un autre arrive, le système me fait rester dans ma file. Ce qui fait tomber la vitesse. Lors de la relance, la consommation instantanée est très élevée momentanément, par exemple 15 l/100 km ».
Notre lecteur a sa petite recette pour consommer moins : « Je suis au maximum en mode D. On peut en faire des kilomètres comme ça sans toucher l’accélérateur. Je ne passe en B que pour ralentir, ce qui permet d’économiser les plaquettes et disques des freins. À 99 % je roule en mode Éco et ne passe en Sport que pour entrer sur l’autoroute. Sur le réseau secondaire, je reste derrière un camion, car les chauffeurs respectent en général les limites de vitesses et anticipent les ronds-points. Ils conduisent sans à-coup ».
Chez Pascal, la voiture hybride rechargeable est branchée tous les jours : « Dans mon jardin, j’ai tiré une ligne avec au bout une prise Green’Up. Pour ne pas risquer de surchauffe, j’ai réglé l’intensité à 10 A. Le démarrage de la recharge est différé à 22 heures. Au bout de cinq heures, la batterie est pleine. Grâce au tarif Tempo d’EDF, la part pour la Toyota C-HR est d’environ 40 euros par mois, contre 120 euros d’essence quand ma femme utilisait sa Citroën C3 ».
Avec les beaux jours, l’électricité coûtera beaucoup moins cher : « J’ai des panneaux photovoltaïques en Plug&Play orientés plein sud pour une capacité installé de 3,5 kW. Les samedis, dimanches et lundis, mon épouse ne travaille pas. Ces jours-là, la voiture sera rechargée 100 % avec notre production solaire. Sur une bonne période de l’année, notre abonnement électrique est facturé plus cher que notre consommation ».
Étant retraité, notre lecteur fait en sorte de profiter au maximum de sa production solaire : « Quand le soleil commence à fournir son énergie, je mets progressivement en route les appareils qui ont besoin de fonctionner, comme le lave-linge, le sèche-linge, etc. Le reste est injecté dans le réseau. Je suis en train de voir avec un voisin pour être davantage en autoconsommation ».
L’empreinte carbone des longs déplacements de Pascal est allégée par le covoiturage : « Si j’embarque d’autres passagers avec moi, c’est pour diverses raisons : démarche pour la planète, payer moins cher d’énergie, et éviter de piquer du nez en conduisant. C’est un tout. Ça se passe très bien avec mes passagers : j’ai une note de 4,9 sur 5. Être retraité a un effet positif : ça tranquillise les gens ».
Notre lecteur apprécie cette compagnie : « Ce sont des bons moments à chaque fois. Je n’ai jamais eu de souci, mais je suis très vigilant dans le choix des propositions. Par exemple, je n’accepte pas les gros bagages et j’évite de faire des détours pour prendre quelqu’un en charge. Lors de mon dernier déplacement à Montauban, j’ai reçu 60 euros pour les personnes transportées, ce qui m’a payé mon plein d’essence ».
Il ne viendrait pas à l’idée de l’ancien pâtissier longtemps expatrié à Montréal de brancher sa Toyota C-HR PHEV sur l’autoroute : « Déjà en raison de sa vitesse de recharge. En revanche, quand nous sommes en vacances, nous aimons bien découvrir les beaux villages de France. De plus en plus de gîtes et de chambres d’hôtes proposent de quoi recharger ».
À lire aussiFin des voitures thermiques en 2035 : et si l’Europe épargnait les hybrides rechargeables ?Aujourd’hui, Pascal tient à le dire sans arrière-pensée : « Pour notre cas particulier, l’hybride rechargeable est parfaitement adapté. Peut-être que plus tard, nous aurons une électrique, mais nous ne regrettons pas l’achat de notre Toyota C-HR hybride rechargeable. Si j’avais aujourd’hui un VE, mes longs trajets sur l’autoroute me coûteraient aussi cher qu’à l’essence. Maintenant qu’on découvre les petits bobos de la Renault 5 E-Tech, je suis content d’y échapper ».
Son épouse apprécie aussi beaucoup cette voiture : « Avec le réglage des lombaires, nous pouvons faire de longs trajets sans avoir mal au dos. Nous sommes satisfaits du look façon SUV coupé du C-HR, de sa conso, de sa fiabilité, d’une prise au vent relative et d’un roulis modéré. Sans que le véhicule soit un monstre en taille, ma femme se sent en sécurité dedans. Il est vrai que les aides à la conduite sont rassurantes sur cette voiture ».
Dans son essai, Nass Mohamed notait : « Il faudra toutefois inévitablement composer avec le râle thermique et la boîte CVT lorsque l’on sollicite un peu trop le véhicule ». Sur ce sujet, notre lecteur se montre philosophe : « C’est vrai que le véhicule est assez bruyant quand on monte dans les tours. J’ai bien ce phénomène dans trois ou quatre côtes quand je fais de longs déplacements, mais ça représente de l’ordre de dix pour un millier de kilomètres. Franchement, ça ne me dérange pas plus que ça. Par ailleurs si la batterie venait à lâcher, son remplacement ne me coûterait pas plus cher que d’avoir à changer l’embrayage ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Pascal pour son très sympathique accueil au téléphone, sa disponibilité et son témoignage que nous avons sollicité.
Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.
Philippe SCHWOERER
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