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Tout dans la vie de Christophe est une recherche permanente d’équilibre entre authenticité et nouvelles technologies. Vivre de façon nomade ne lui fait pas peur, même par -13° C en pleine nature. Il raconte sur une page Web son périple de 3 000 km en Polestar 2 à la recherche d’un nouveau lieu à transformer en site pédagogique pour les enfants.
Attention, cet article ne convient pas aux lecteurs de moins de 16 ans : des propos pourraient leur apparaître choquants. Cette boutade pour simplement indiquer que certains choix effectués par Christophe peuvent être perçus comme contradictoires. Il le sait très bien et l’assume alors qu’il est à la recherche d’une qualité d’environnement pour son projet de vie tout entier tourné vers la transmission d’une planète habitable pour nos enfants, petits-enfants, etc.
En lisant son témoignage, vous comprendrez pourquoi il m’a semblé nécessaire de l’introduire par ce petit préambule. Automobile Propre n’est pas un stand de tir : obtenir des propos frais et vivants, sans filtre, impose aussi de la part de nos lecteurs un respect du vécu. Il est possible de dire beaucoup de choses dans les commentaires, sans égratigner qui que ce soit. Merci pour votre compréhension. Si vous êtes un lecteur de réellement moins de 16 ans, bien sûr que vous pouvez lire le présent article.
A 40 ans, Christophe est un ingénieur qui s’intéresse aux nouvelles technologies et aux travaux scientifiques : « J’ai lu le rapport du Giec, dont la partie concernant les véhicules électriques. Je sais bien qu’ils apportent leur lot de pollution, mais je n’oublie pas ce que causent les carburants comme l’essence et le gazole. J’ai pris l’habitude d’employer cette tournure pas vraiment correcte en français : ‘L’électrique est moins pire que le pétrole’. Le Giec dit aussi que c’est le meilleur moyen de décarboner les transports ».
Jusqu’à tout récemment, notre lecteur habitait à Soignies : « C’est entre Bruxelles et Mons. Je vivais dans une ancienne fermette de 1840, avec un projet de rénovation étalé sur 10 ans. J’ai créé une petite association sans but lucratif avec un jardin pédagogique. Il sert de cadre à des concerts et à des activités avec les enfants. Ensemble, nous avons planté 800 arbres sur place ».
Son Tomorrow Lab dispose d’un site Internet qui plaide pour la sauvegarde de la biodiversité : « Les élèves de l’école de la commune ont construit des abris pour les hérissons et les chauve-souris. Même si je suis ingénieur, j’ai une philosophie : je suis pour qu’on se calme, qu’on se pose ».
À lire aussiTémoignage – Voyager à 4 en Norvège en Tesla Model 3 avec tente de toit, c’est possible !Christophe pensait continuer longtemps son activité à Soignies. Il a cependant décidé de venir s’installer en France pour mieux continuer : « Une carrière avec des éoliennes vont être construites à 400 m de chez moi. Je n’ai bien sûr rien contre les éoliennes en général, mais là, c’est trop près, alors que la faune est très riche, notamment en oiseaux ».
Est-ce la fin de Tomorrow Lab ? « Non, le projet en Belgique va être repris par Doran qui va s’installer sur place avec ses trois enfants. Un festival de musique est déjà programmé pour 2024 et les élèves seront toujours accueillis pour des stages ».
Ces 3 000 kilomètres qu’il a parcourus entre début janvier et avril 2023 avec sa voiture électrique tractant une caravane, c’était avec l’objectif de trouver un lieu plus adéquat pour son projet de vie et de transmission des valeurs de la biodiversité et de l’environnement : « Depuis la mi-juin, je suis installé en France, dans les Vosges saônoises, sur le plateau des Mille étangs. Je dispose là, dans un site Natura 2000, d’une petite maison et de quatre hectares de forêt. Je vais créer sur place une association semblable à Tomorrow Lab ».
Son périple qui lui a permis de trouver un nouveau lieu d’habitation, Christophe l’a épinglé sur Internet en racontant son parcours de « nomade digital ». La visite de sa page en vaut vraiment le détour, avec de très belles illustrations sorties de l’appareil de la photographe Adrianna Russo. La voiture électrique, c’est une Polestar 2, un modèle très peu connu en France où il n’était pas vendu en raison de la similitude du logo de la marque avec ceux de Citroën et DS du groupe Stellantis.
« Les Français étaient étonnés de me voir arriver avec cette voiture qu’ils n’avaient jamais vue et dont ils n’avaient jamais entendu parler. C’est ma première électrique. Auparavant, j’avais un Peugeot 5008 qui me permettait de transporter beaucoup de choses et même de mettre un lit dans le coffre pour mes déplacements en vagabond. Ce sont toutes les deux des voitures de société, très nombreuses en Belgique ».
Spontanément, ce n’est pas le véhicule qu’il aurait pris : « J’aurais bien aimé un van plutôt qu’une électrique hors de prix. Désormais, pour les voitures de société, nous sommes invités à choisir des modèles électrifiés. Tesla ne m’intéressait pas parce qu’on en parle trop. La Ford Mustang Mach-E m’avait l’air sympa aussi. J’avais également pensé à la Mini. J’aime bien le design de la Polestar 2, une berline plutôt qu’un SUV. La marque Polestar, c’est moitié Volvo, moitié chinois, ça m’a paru sérieux. En location, elle rentrait dans les clous du budget alloué par mon entreprise ».
Passer à l’électrique, c’était aussi pour Christophe un défi : « Dans certains médias on lit tout un tas de choses sur les voitures électriques, par exemple qu’on ne peut pas se déplacer loin avec, que la recharge pose des problèmes, etc. J’ai voulu vérifier par moi-même, et j’ai pu constater que tout ça est faux. La recharge, franchement, je n’ai pas vu où ça peut coincer en France, en dehors des jours d’affluence que j’ai évités ».
Sur quatre mois, l’utilisation de la Polestar 2 n’a pas été homogène : « Je suis parfois resté trois semaines au même endroit en fonction des rencontres, d’autres fois j’ai avalé jusque 600 km dans la journée avec la caravane attelée, moyennant deux recharges rapides. Je suis partie de Belgique, me suis rendu pour le travail à Grenoble, puis en Suisse afin de rendre visite à la famille, de nouveau à Grenoble, puis retour en Belgique, tout en cherchant dans le Grand Est mon nouveau chez moi ».
Un autre point le chagrine concernant ce que l’on dit de l’électrique : « Ce serait un problème de rouler à 110 plutôt qu’à 130 km/h. Beaucoup de gens pensent que ce serait la fin du monde de faire ça. Je ne vois pas en quoi. Il ressort des réseaux sociaux une certaine haine envers les voitures électriques. Comme cherche à le faire comprendre Jean-Marc Jancovici, il va y avoir des efforts à faire, et pas seulement avec la mobilité. Oui avec une voiture électrique il faut s’adapter, lancer une application avant d’effectuer un grand voyage et chercher où s’arrêter ».
Bien que la caravane Mink 2.0 choisie par Christophe ne pèse que 500 kg environ, sa présence a bien été ressenti sur le rayon d’action : « Il est question d’une autonomie de l’ordre de 400 km avec la Polestar 2 en exploitant la batterie de 100 à 0 %. Sur le terrain, après une recharge, il vaut mieux compter sur 300 km. Avec la petite caravane, ça descend à 200 km, ce qui demande de l’adaptation ».
Notre lecteur ne voit pas la recharge comme un problème du fait de l’usage : « Dans une journée, le plus souvent, une voiture ne va pas servir plus d’une heure. Elle reste donc immobilisée pendant 23 heures. J’ai été étonné de voir que même dans de petits villages en France, on trouve des bornes. J’ai chercher à éviter le plus possible celles à haute puissance ».
Ses arrêts afin de trouver un site pour son implantation pouvaient être mis à profit pour régénérer le pack lithium-ion de la Polestar 2, tout en effectuant sa recherche de manière sympathique : « Quand je partais en randonnée ou pour visiter une ville, je commençais là où je branchais ma voiture, par exemple sur le parking d’une mairie ou d’un supermarché. Quand je revenais au bout de 5 ou 6 heures, la batterie est quasiment pleine ».
À lire aussiTémoignage – Romuald est mécontent de la livraison de sa Tesla Model S PlaidSon périple de 3 000 km, Christophe l’a effectué dans une période principalement hivernale. Comment s’est comporté l’attelage dans ces conditions ? « J’ai toujours roulé prudemment. Derrière une voiture qui pèse de l’ordre de 2,6 tonnes, une remorque de 500 kg ne se sent pas. J’ai roulé ainsi sur la neige, avec de bons pneus adaptés, sans faire le fou. C’est passé partout. Le chauffage n’a grignoté que quelques pourcents d’autonomie ».
Justement, question chauffage, comment ça se passe à bord d’une caravane l’hiver dans une région plutôt froide ? « Lorsque je dormais sur un plateau, à 1 600 m d’altitude, la température est descendue une fois jusque -13° C à l’extérieur. La caravane Mink est bien équipée, avec un appareil qui fonctionne au gazole, soufflant de l’air chaud par le dessous du lit ».
Lors de son long déplacement, avec une coupure en février, notre lecteur a continué à travailler : « J’avais donc besoin de pouvoir recharger mon portable, mon smartphone, mais aussi la machine contre l’apnée du sommeil. Il m’a donc fallu m’équiper de panneaux solaires portables de 400 W et d’une batterie de stockage d’un peu plus d’un kilowattheure ».
Ce qu’il a mis en place pour être nomade, Christophe compte le développer dans son nouveau lieu d’habitation : « Je ne pense pas utiliser la voiture tous les jours, mais privilégier la marche et le vélo. Je vais poursuivre ma réflexion concernant ma production et ma consommation d’électricité. Pour des raisons de sobriété énergétique, je compte me satisfaire de 3 kilowattheures par jour pour mes besoins domestiques, hors voiture électrique. Encore qu’avec des déplacements courts et peu fréquents… ».
Une Polestar 2 est-elle alors nécessaire ? « J’ai ma voiture pour une durée de 4 ans. Ensuite, je souhaite un modèle plus petit, plus léger, pour modérer mon impact, comme une Mini électrique si elle peut offrir une autonomie supérieure à celle d’aujourd’hui ».
Quatre ans, le temps de développer de nouvelles cellules ? « Tous les mois on peut lire plein d’articles qui promettent pour bientôt des batteries miracles très durables, qui ne polluent pas, avec des capacités très élevées. J’évite maintenant de les lire. Ce qui me paraît sûr, c’est que les progrès réalisables sur les voitures thermiques sont maintenant très limités, alors que la marge est bien plus importante pour les électriques. Quant à l’hydrogène, j’attends de voir, mais ce sera plutôt pour les poids lourds et l’industrie ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Christophe pour son témoignage, sa réactivité et son sympathique accueil. Pour rappel, les photos d’illustration sont créditées Adrianna Russo.
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Focus sur Tesla24 septembre 2024
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