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Supertest : Lotus Emeya 600, les temps de recharge et de voyage de notre essai

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Lotus Emeya
Lotus Emeya

La Lotus Emeya 600 présente un rayon d’action dans la moyenne. Mais elle fait de la recharge une formalité avec des performances inédites !

Après l’Eletre, la firme britannique (sous forte influence chinoise avec le groupe Geely) lance l’Emeya. Une sorte de descendance à l’inconnue Lotus Emminescence, et au plus récent Lotus Eterne Concept de Dany Bahar. Celle qui se qualifie d’hyper-GT s’apparente à une supercar à cinq portes, dotée d’un bagage technologique de haut niveau. Mais si ses consommations n’ont rien d’exceptionnel, elle corrige tout le monde au moment de se ravitailler sur une borne de recharge rapide !

Lotus Emeya 600 : rappel de nos mesures

Nous avons publié la semaine dernière la première partie de ce Supertest. Voici un très bref rappel des chiffres :

  • Parcours mixte : 24,9 kWh/100 km – 397 km
  • Longue distance : 27,8 kWh/100 km – 356 km
  • Éco-conduite : 18,3 kWh/100 km – 565 km

Courbe de recharge de la Lotus Emeya 600 : un plein utile en 15 minutes

Pouvant accepter jusqu’à 400 kW de puissance de recharge en pic, la berline sportive figure tout en haut de la pyramide. Mieux encore, cette puissance mirobolante n’est pas qu’un écran de fumée, et l’Emeya affiche une copieuse courbe de recharge… À condition de disposer d’un parfait alignement des planètes, avec une borne suffisamment puissante et prête à débiter le maximum, d’activer le préconditionnement de la batterie et d’arriver devant la borne avec un taux de charge inférieur à 10 % de charge. Autrement, il ne sera pas vraiment possible de profiter de la pleine puissance.

Pour le moment, les bornes capables de délivrer 400 kW ne courent pas les rues. Ni les autoroutes. Ce matériel n’est pas courant (sans jeu de mot), sauf avec Alpitronic et les opérateurs qui en ont fait le choix, à l’image de Ionity ou d’Electra, chez qui nous avons pu effectuer notre test de recharge type. Branchée sous la barre des 10 %, la Lotus Emeya a pu aller chercher un bref pic de 400 kW, avant de se stabiliser au-dessus de la barre des 350 kW. La batterie peut encaisser plus de 300 kW jusqu’à 55 % de charge, puis plus de 200 kW jusqu’à 75 %. À 80 %, la puissance résiduelle de 185 kW surpasse toutes les batteries et Battery Management System (BMS) que nous avons pu étudier jusque-là. Impressionnant !

10 à 80 % 80 à 100 % 10 à 100 %
Temps de recharge (en min)151833
Autonomie gagnée (en km)24971320
Courbe de recharge type

Cependant, il ne nous a pas été possible d’effectuer le 10-80 % en 14 minutes comme promis par le constructeur malgré nos précautions techniques. Au final, nous avons enregistré un temps de 15 minutes et 11 secondes très précisément, qui correspond au chrono que mon confrère Valentin Cimino a eu l’occasion de constater en avant-première sur une borne identique (exploitée par Fastned). La performance n’en demeure pas moins impressionnante. Et s’il n’y a que deux minutes d’écart avec la Porsche Taycan (qui, elle, met une minute de moins qu’annoncé d’après nos mesures), la puissance moyenne à la borne de 292 kW est sans équivalent sur le marché. Notons ici que la fin de la recharge est tout aussi expéditive, avec 18 minutes de plus pour atteindre les 100 %. Le plein complet réclame donc 33 minutes. C’est le temps que demande l’écrasante majorité de voitures électriques pour réaliser le 10-80 %…

Enfin, soulignons ici sa faculté à se recharger dans le plus grand des silences. Un détail, peut-être, mais ce n’est pas toujours les cas. Et l’on pense notamment aux Lucid Air Grand Touring et Maserati Granturismo Fologore, dont le système de refroidissement se fait entendre à plusieurs centaines de mètres à la ronde, avec un volume de près de 90 dB devant la calandre selon notre sonomètre !

Toutes les bornes ne sont pas adaptées, surtout pas les Supercharger Tesla

Notons toutefois qu’il ne sera pas possible d’obtenir à tous les coups cette courbe de recharge, et ce, même en prenant les précautions précédemment citées. La raison ? Le conducteur n’a aucun contrôle sur le matériel de recharge. Ainsi, avec une puissance supérieure à la très grande majorité du matériel disponible, la Lotus Emeya 600 donne des complexes à toutes les bornes qu’elle croise sur son chemin. Car s’il est difficile de déceler les limites de certaines unités avec d’autres voitures électriques, la berline va toujours chercher le maximum. C’est la situation que nous avons rencontrée sur deux bornes ABB-Ionity différentes, pourtant capables de délivrer jusqu’à 350 kW sur le papier : malgré la préparation habituelle, nous n’avons jamais pu dépasser les 270 kW, en enregistrant deux courbes quasi identiques.

En revanche, il ne semble pas s’agir d’un souci d’incompatibilité entre le système de la voiture et de la borne. Sur une troisième borne identique, nous avons noté une courbe de recharge encore plus intéressante que celle enregistrée sur la borne de 400 kW. Mais nous nous sommes raccordés avec 20 % de charge restante, expliquant sans doute le phénomène : moins sollicitée et potentiellement moins chaude, la batterie a encaissé un peu plus de puissance en fin de charge. Au final, le 20-80 % a été plus court d’une minute qu’avec notre recharge type. Ce qui, avec le temps nécessaire au 10-20 %, porterait le temps de recharge à près de 14 minutes. Mais il ne s’agit que de supposition puisque nous additionnons des intermédiaires. Cela est purement théorique et ne correspond pas à nos méthodes de calcul.

Bridée à 270 kW pour des raisons inexpliquées, la Lotus Emeya 600 peut tout de même assurer le 10-80 % en 18 minutes à une puissance moyenne de 243 kW. Hormis la Taycan, elle parvient à surpasser toute la production actuelle, même dans ce cas. En revanche, il faut là encore se montrer prudent avec les bornes 400 V à l’image des Supercharger V4 de Tesla. Pour pouvoir se recharger, elle utilise un convertisseur qui bride la puissance aux alentours des 80 kW. Le 10-80 % réclame alors… 52 minutes. On le répètera jamais assez : si vous roulez avec une voiture dotée d’une technologie dite 800 V, évitez du mieux que possible les stations Tesla au risque de perdre du temps.

Autonomie récupérée : 317 km en 30 minutes

Sur notre parcours autoroutier type de 500 km entre le sud de Lyon et Paris, nous avons enregistré une consommation moyenne de 27,8 kWh/100 km, soit une autonomie totale théorique de 356 km. Sur cette base, la Lotus Emeya 600 est capable de récupérer près de 250 km d’autonomie autoroute en 15 minutes, et près de 320 km en une demi-heure. Seule la Porsche Taycan fait mieux le temps d’un café (320 km en 15 minutes). Au bout de 30 minutes, la Lucid Air parvient à repasser devant grâce à sa consommation mieux maîtrisée (340 km en 30 minutes).

Coûts des recharges de la Lotus Emeya 600

En moyenne, les bornes ont délivré 74,6 kWh de 10 à 80 % de charge. L’écart de près de 10 % par rapport à l’énergie théorique sur cette tranche est dans la moyenne. Au regard de l’autonomie effective sur cette charge en fonction de nos relevés et d’un prix unitaire moyen de 0,59 €/kWh sur l’autoroute, le coût d’utilisation maximal sur autoroute grimpe à 17,3 €. Les différents abonnements et solutions de recharge retenues avant et après le trajet permettront de réduire la note.

Temps de trajet pour 500 km : 4 h 39 mais…

Malgré sa consommation importante sur autoroute et une autonomie de 360 km, la Lotus Emeya 600 fait des voyages une vraie formalité grâce à ses performances de recharge. Problème : elle ne pourra pas toujours rencontrer des bornes capables de délivrer la pleine puissance. Et ce, même s’il existe quelques unités de 400 kW installée entre Paris et Lyon. Mais celles-ci ne sont pas sur toutes les aires, et réservées aux poids lourds (pas de blague sur les 2 555 kg de l’Emeya s’il vous plaît). Bref, dans notre cas, nous avons dû effectuer la seule pause recharge sur une borne Ionity. Hélas, malgré un roulage de 300 km sur autoroute, l’activation du préconditionnement batterie et un taux de charge de 13 % à l’arrivée, il n’a jamais été possible d’atteindre les 350 kW promis par la borne (voir courbe en début d’article). Dès lors, nous avons dû patienter 15 minutes avant de débrancher la voiture pour passer la ligne d’arrivée avec près de 20 % de charge restante, comme le veut notre protocole de mesure.

Au final, la Lotus Emeya 600 a réclamé un temps de 4 h 39 pour boucler ces 500 km. Un score toujours honorable, qui figure parmi les meilleurs enregistrés depuis la création de la rubrique. À ce jour, seules les Porsche Taycan propulsion et Lucid Air Grand Touring font mieux, avec 10 minutes d’avance en raison de leur autonomie plus généreuse. Mais comme nous aimons les petits chiffres, notons que dans le meilleur des mondes, au conditionnel donc, l’Emeya 600 n’aurait eu besoin que de 12 minutes de ravitaillement si la pleine puissance avait été au rendez-vous, portant le temps total du voyage à 4 h 36. Enfin, précisons qu’il faudrait compter près de 9 h 40 pour parcourir 1 000 km sur autoroute (trois recharges) d’après nos relevés.

Supertest Lotus Emeya 600 : le bilan

Réputée pour ses petites sportives allant à l’essentiel, Lotus change complètement de direction avec son passage au tout électrique. Et la marque signe une arrivée fracassante dans le segment avec sa grande routière. Spectaculaire et rigoureusement fabriquée, la Lotus Emeya 600 se permet l’insolence de donner des leçons aux grands constructeurs en matière de chaîne de traction électrique. Et l’on pense notamment à ses capacités de recharge hors du commun, qui réduisent comme jamais les temps d’immobilisation. À n’en pas douter, de nombreux utilisateurs se retrouveront avec plus d’autonomie qu’il n’en faut s’ils décident d’aller prendre un café. Et ce, même si la borne utilisée ne peut pas ou ne veut pas délivrer la puissance à la hauteur de l’Emeya : même privée d’une centaine de précieux kilowatts, elle réalise le plein aussi rapidement qu’une Porsche Taycan. Elle est une preuve, si besoin est, que la recharge trop rapide pourrait ne pas être utile.

À l’instar de Lucid Motors, la firme britannique propose donc une voiture électrique dotée d’un impressionnant bagage technologique, capable de faire rougir les spécialistes du segment et les grands constructeurs. Mais cela ne se fait pas avec modestie, l’Emeya étant une imposante berline, équipée d’une gigantesque batterie et donc plutôt gourmande. C’est le prix à payer. Et question prix, justement, rappelons que la Lotus Emeya 600 démarre au tarif de 109 690 € en finition GT, et grimpe à 131 890 € en version Sport SE. Ce modèle d’essai, encore baptisé Emeya S au moment de l’essai, embarquait plusieurs options pour un prix final de 153 900 €.

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