Reportage - Des BMW i8 et Porsche Taycan miniatures sortent aussi de l’antre de OttO et GT Spirit

Voici le second volet consacré à notre passage chez Mini Express, à Josselin (56). Si la plupart des modèles réduits sont fabriqués en Chine et au Bangladesh, l’entreprise abrite aussi sur place des ateliers d’où sortent en particulier des petites séries. Visite guidée avec Frédérick Guillier-Sahuqué.

Assurer la continuité des collections

Si l’on trouve facilement dans le commerce les miniatures produites par Solido, que ce soit au 1/43e ou au 1/18e, pour OttOmobile et GT Spirit, c’est par les sites Internet dédiés qu’il faut passer. Des magasins spécialisés en proposent également, mais souvent pas aux mêmes tarifs. On trouve bien des reproductions des 3 marques dans les enfilades de vitrines qui attendent les visiteurs de Mini Express à Josselin.

« Nous conservons sur place 6 exemplaires des modèles que nous produisons. Ce qui permet par exemple de répondre à des demandes pour des événements. C’est aussi une question de suivi, car ceux qui travaillent sur les nouveaux projets ne connaissent pas forcément tous ceux qui ont déjà abouti auparavant », explique Frédérick Guillier-Sahuqué, en prolongement de notre entretien sur la marque OttOmobile que nous avons publié dans un premier article.

Nous découvrons avec beaucoup de surprise, dans le hall, des reproductions qui ne sortent manifestement pas des catalogues officiels de Mini Express. Il y a des modèles incroyables de précisions pour des collectionneurs exigeants, mais aussi des boîtes qui font davantage jouet.

Sous-traitance

Mais quelle est donc cette magnifique BMW i8 au 1/8e ? « Nous en avons réalisé 1 000 exemplaires pour BMW. C’est la marque la plus forte dans la communauté des collectionneurs. Il ne faut pas croire que ce serait Ferrari ou Lamborghini. Même Renault et Citroën amènent de meilleurs résultats que les mythiques marques italiennes ».

Et ce Porsche Taycan Turbo S vert métallisé à la même échelle ? « C’est encore une commande spéciale, cette fois-ci de seulement 200 exemplaires, à la demande de Minichamps. Nous sommes sous-traitants pour diverses marques de modèles réduits, comme Kyosho et Schuco ».

La précision de ces modèles est tout simplement incroyable. Nous sommes quasiment dans du travail d’orfèvrerie au niveau de certaines pièces, comme les jantes et les garnitures de frein. Un rapide coup d’œil sur Internet nous donne un prix de vente de l’ordre de 2 000 euros l’unité.

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Des modèles complémentaires

Personnellement, j’aimerais bien retrouver au 1/18e un exemplaire de chacune de mes anciennes voitures. Chez OttO, j’ai bien pu commander la XM Break et un plateau de transport. Il ne me manque qu’une Ford Taunus TC1 pour très bien illustrer un certain périple effectué il y a plus de 10 ans. Mais cette version de Taunus, c’est introuvable au 1/18e. Ben non, il y en a une dans une des vitrines des modèles sous-traités.

Et cette Volvo 240 Break aussi, et l’Opel Senator… Autant de reproductions dont la fidélité par rapport aux voitures originales ramènent à l’univers OttO, sans porter l’une des marques de Mini Express. Rien cependant qui ressemble à mon ancienne Mazda 929 de 1979, mais ça viendra peut-être.

« Toutes ces vitrines sur la droite en entrant dans le hall, ce sont les modèles que nous réalisons sur commande pour d’autres fabricants et des constructeurs ». Avec Jada Toys, c’est un tout autre univers présenté également à Josselin. On y trouve par exemple des miniatures rappelant des films comme Retour vers le futur, Ghostbusters, Cars, Batman, etc.

3 usines et des ateliers

Les collectionneurs d’OttO savent très bien que les modèles qu’ils commandent sont fabriqués en Chine, puis expédiés depuis Josselin. « Nous avons 3 usines. En raison de la Covid, nous n’avons pas pu nous rendre en Chine pendant 3 ans. C’est pourquoi nous avons fermé une usine dans ce pays pour en ouvrir une nouvelle au Bangladesh », rectifie Frédérick Guillier-Sahuqué.

Pour les travaux particuliers, il y a aussi les ateliers installés à Josselin, que nous avons découvert avec lui. L’un d’eux est d’ailleurs accessible directement depuis le hall principal. Il s’agit de celui où sont réalisées les photos, avec du très bon matos.

Le résultat : des visuels hyper réalistes pour obtenir au besoin un rendu à la hauteur des vrais modèles lorsqu’ils sont exposés dans des salons. L’éclairage est pour cela très soigné, notamment avec une tablette lumineuse à effets spéciaux.

Passage par l’entrepôt

Pour rejoindre les autres bureaux, il faut passer par l’entrepôt. C’est un véritable dédale de cartons empilés qui s’élèvent parfois plus haut que nous. Nous débouchons quasiment sur une place dégagée, avec une grande table.

L’endroit montrait pourtant une grande effervescence, il y a encore peu : « Nous avons eu une grosse préparation de commandes. Sur un effectif de 50 personnes, 20 s’activent pour le commerce en ligne, l’envoi aux supermarchés, les jouets, etc. ».

Le nombre de cartons qui partent d’ici doit être impressionnant : « Ce sont environ 70 000 commandes qui sont expédiées depuis cette plateforme. Nous comptons un millier de clients professionnels, principalement des magasins. Pour comparaison, les particuliers, essentiellement pour OttO, sont de l’ordre de 150 000 ».

Conception

Nous arrivons dans un bureau où là encore l’univers est marqué par l’automobile. Que vois-je tout en haut d’une étagère ? Une super remorque au 1/18e réalisée avec l’arrière d’une Renault 4 F4, comme on a pu en voir en vrai sur les routes. Superbe avec la reproduction des jantes alu de R5 TX. « C’était un de nos poissons d’avril », me dit-on.

Non, sans blague… j’étais prêt à en acheter une : « Nos poissons d’avril déclenchent souvent ce phénomène ». La preuve qu’on s’amuse parfois bien chez Mini Express, tout en fournissant un travail de qualité.

Frédérick Guillier-Sahuqué nous montre ensuite 2 monoplaces de course réalisées au 1/43e en impression 3D : « Nous avons obtenu les droits pour les reproduire, mais les plans tardent à venir. Pour gagner un peu de temps, nous avons sorti ces exemplaires en 3D en récupérant les images d’un jeu vidéo ». Là, dans ce bureau et l’atelier qui va suivre, on est vraiment dans le secret des dieux !

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Petite série de Ferrari F40 à l’atelier

Lorsque nous pénétrons dans l’atelier, une petite série de Ferrari F40 au 1/12e est en cours de réalisation, avec des modèles noirs, et d’autre en gris métallisé. Nous avons la chance d’en observer à différents niveaux d’avancement, depuis la carrosserie brute et dépouillée, jusqu’au modèle quasi complet. Sur une étagère, des tableaux de bord au cheval cabré attendent d’être montés.

Pinceaux, aérographes, flacons divers, séchoirs, systèmes d’évacuation des gaz, outils divers, etc. : tout est là pour donner naissance artisanalement à des modèles d’exception qui seront bientôt placés en vitrine.

Il y a encore une pièce à l’arrière. A nouveau un moment rare : un spécialiste est en train d’intervenir sur des reproductions de Citroën DS Fantomas OttO qui présentent une anomalie, ajoutant par exemple la pièce qui manquait. Ces interventions sont donc réalisées ici aussi. Une partie fermée est en cours d’aménagement pour étendre les travaux de l’atelier.

Modèles à l’échelle 1

Mon fils m’accompagnait dans ce reportage. Il était resté scotché dans le hall devant une vitrine en remarquant l’Huratach reproduite sans qu’il le sache par GT Spirit. Le concept façon militaire réalisé sur la base de la Lamborghini Countach est l’œuvre de Khyzyl Saleem. Mon fils suit sur Internet les créations de ce jeune graphiste anglais passionné d’automobiles qui a déjà séduit quelques constructeurs dont Polestar.

Frédérick Guillier-Sahuqué sourit : « Nous avons réalisé en vrai l’une des voitures sur base Porsche de Khyzyl Saleem. Nous allons nous diversifier dans ce type d’activité ». Pour preuve, il nous emmène dans le local qui sera réservé aux productions artisanales à l’échelle 1. Il attend d’être modernisé et adapté. Des modèles électriques y passeront forcément.

Vraiment, nous sommes passés au meilleur moment chez Mini Express.

Automobile Propre et moi-même remercions à nouveau toute l’équipe de Mini Express pour son accueil et sa mobilisation.