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La nouvelle Mustang fait dans le tout thermique. Si elle se le permet, c’est parce qu’il y a à côté la Mustang Mach-E.
La semaine passée fut riche en nouvelles voitures. Mais nous ne les avons pas toutes traitées ici. Cela peut sembler surprenant, mais en 2022, de grandes nouveautés déboulent encore sur le marché sans la moindre trace d’électrification ! Ce fut ainsi le cas avec les Ferrari Purosangue et la septième génération de Mustang.
Pour ces deux modèles, pas d’hybride ou d’électrique. Et pas même une évocation de ce genre de motorisation dans un avenir proche. Cela pourrait quand même arriver du côté du Purosangue, avec l’ensemble hybride rechargeable de la 296 GTB. Ferrari a d’abord misé et communiqué sur le V12, une manière de montrer aux puristes que ce modèle, qui ose s’aventurer sur le segment des SUV, est une « vraie » Ferrari.
Cela étonne davantage pour la célèbre pony-car, dont on s’attendait à découvrir la première génération électrifiée, avec au moins de l’hybride simple pour commencer. En 2018, Ford avait lui-même indiqué qu’il planchait sur ce type de version pour la Mustang, évoquant un lancement vers 2020 ou 2021.
Un projet abandonné pour la sixième génération, mais aussi avec la septième, qui aurait pu marquer l’histoire du modèle. La nouvelle venue a été présentée avec une gamme 100 % thermique, qui reprend les blocs de l’ancienne, à savoir un quatre cylindres 2.3 Ecoboost et le bon gros V8, qui dépassera les 500 ch sur une déclinaison Dark Horse.
La transition écologique, très peu pour Ford ? L’ovale bleu vante au contraire son ambitieux plan en matière de véhicules 100 % électriques. Dès 2023, il compte écouler 600 000 véhicules du genre dans le monde. En 2026, ce sera deux millions. La marque a-t-elle alors plus de mal à convertir ses icônes ? Même pas, puisque le constructeur a déjà dans son offre une version électrique du F-150, son pick-up XXL roi des ventes aux États-Unis. Et c’est un succès commercial au pays de l’Oncle Sam, preuve que les Américains ne jurent pas que par le V8.
Mais la Mustang a un positionnement différent. C’est un coupé sportif, avec une clientèle plus traditionnelle. Et si elle est devenue un véhicule mondial depuis sa dernière génération, elle continue de se vendre en large majorité en Amérique du Nord, où les contraintes CO2 sont peu présentes.
À lire aussiSalon de Détroit – Joe Biden vante la voiture électrique en posant à côté d’une Corvette à V8L’Europe reste un petit débouché, le modèle n’a donc pas cherché à s’adapter à un continent où les règles sont déjà plus sévères. Le client français devra ainsi s’acquitter d’un bonus délirant pour s’offrir un exemplaire neuf (jusqu’à 50 000 € en 2023). Il pourra au moins se satisfaire de le trouver directement dans une concession Ford, alors que la réglementation CAFE joue les trouble-fêtes de notre côté de l’Atlantique. Celle-ci impose des quotas de CO2, sous peine d’amende.
Sur ce point, Jim Farley, patron de Ford, a souligné que la Mustang coupé (ou cabriolet) a pu rester en 100 % thermique grâce… à la présence de la Mustang Mach-E. Le bon début de carrière de cette version SUV et électrique de la Mustang permet à la marque d’abaisser son niveau global de CO2. Le constructeur a ainsi pu se permettre une génération supplémentaire de la pony-car sans électrique. Ceux qui criaient au scandale face à la Mach-E, à la recette peu digne du label Mustang, peuvent donc la remercier. Grâce à elle, la Mustang « classique » pourra faire hurler quelques années de plus son V8.
Ford n’est bien sûr pas le seul à jouer les équilibristes du CO2. Si Porsche évoque depuis des années une 911 hybride, il ne se presse pas pour la sortir. Le succès de la Taycan, et surtout la bonne part des ventes d’hybride rechargeable des Cayenne et Panamera, permet de conserver les pompes à feu 100 % thermiques, comme la GT3 RS présentée cet été. Du côté de Honda, la toute nouvelle Civic Type R n’a pas été privée d’Europe parce que le reste de la gamme est hybride ou électrique.
On est toutefois à un point de bascule. Les réglementations poussent les marques à changer leur sportive, sans attendre une date butoir. Mercedes s’apprête ainsi à dévoiler une Classe C 63 AMG hybride. En 2024, la nouvelle BMW M5 sera plug-in.
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