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Emmanuel Macron souhaite réserver les aides aux voitures produites en Europe. Ce qui pourrait priver de bonus des modèles populaires chez nous !
Evoqué fin septembre par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, le protectionnisme européen en matière de production automobile est maintenant défendu par le chef de l’Etat. Outre la question d’une taxation sur les importations, il y a le problème d’accorder des aides à l’achat à des véhicules produits loin de chez nous.
La réflexion fait suite à la mise en place de nouvelles aides aux USA, réservées aux voitures électriques assemblées sur place, et même renforcées si la batterie est d’origine américaine. Le gouvernement français songe donc à des bonus et primes qui seraient limités aux véhicules made in Europe. Emmanuel Macron a défendu l’idée de ce protectionnisme auprès du chancelier allemand Olaf Scholz.
Il est soutenu dans sa démarche par Carlos Tavares, le patron de Stellantis, qui s’inquiète de l’arrivée massive des firmes chinoises en Europe. MG vient notamment de frapper fort avec le lancement de la MG 4, une compacte électrique qui est, à autonomie et puissance équivalentes, bien moins chère que la concurrence européenne. La fin du bonus pour les modèles venus de Chine serait un sacré handicap pour la firme, et ses compatriotes qui espèrent percer chez nous, comme BYD.
À lire aussiPour ses futurs modèles électriques, Renault fait le choix du Made in FranceReste que la mise en place d’un critère sur le lieu de production peut coincer auprès de nombreuses marques du Vieux Continent, qui produisent un ou plusieurs modèles en dehors des frontières de l’Union. Et pas des moindres. L’exemple le plus parlant est la Dacia Spring, made in China, ce qui est d’ailleurs un des éléments qui fait son bas prix.
Mais ce n’est pas que dans un but de prix low-cost que les marques assemblent en Chine, puisque des modèles premium viennent de ces contrées. C’est ainsi le cas du BMW iX3. Il ne faut toutefois pas oublier que ce véhicule est de toute manière déjà exclu des aides vu son prix élevé.
L’éventuelle fin du bonus à cause d’une production en dehors de l’Europe ne sera aussi pas un problème!me pour les clients d’une Tesla qui ne vient pas de Berlin (les modèles profitent au mieux de 2.000 € d’aide) ou pour les gros SUV de Mercedes, les EQE et EQS (aucun bonus là).
Pour les véhicules de plus de 47.000 €, seuil actuel où le bonus passe de 6.000 à 2.000 €, le souci peut venir de l’autre aspect du protectionnisme, la taxation renforcée aux frontières de l’Union. Carlos Tavares veut des règles semblables, alors que la Chine taxe à ses frontières.
En dessous de 47.000 €, ce pourrait être une double peine onéreuse pour le client, et donc à la marque. Ainsi, la nouvelle Smart #1 est made in China. Et chez BMW, il en sera de même pour la nouvelle Mini 3 portes électrique, ainsi que l’inédit SUV urbain Aceman ! Si la clientèle Mini est aisée, ne pas profiter d’un bon coup de pouce peut quand même refroidir.
Pas sûr donc que les firmes allemandes soutiennent les envies d’Emmanuel Macron au niveau européen. Mais le gouvernement français pourrait bien avancer sur le sujet de son côté via les règles de son bonus.
Si tout est au stade de la discussion encore, voici un point sur les principaux véhicules électriques vendus en France et assemblés hors de l’Europe (ne sont pas mentionnés ceux qui peuvent être produits en Europe et en dehors).
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