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Présenté ce mardi 26 mai par Emmanuel Macron, le plan de relance automobile mobilisera 8 milliards d’euros d’argent public pour soutenir la filière. Prime à la conversion élargie, nouveau bonus pour les voitures électriques et hybrides rechargeables, fonds d’investissement, relocalisation… on vous résume les principales mesures annoncées par le Président de la République.
Le secteur automobile a une importance particulière et le gouvernement a tenu à le faire savoir. Plutôt que le Ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, c’est Emmanuel Macron qui a pris la parole pour annoncer une série de mesures destinées à relancer une industrie automobile en perte de vitesse suite à la crise du coronavirus.
« La crise liée au Covid-19 a porté un coup d’arrêt massif et brutal à l’industrie automobile. Le secteur a connu une baisse d’activité en moyenne de 80 %. C’est sans précédent hors temps de guerre » a déclaré le Président de la République lors d’une intervention réalisée l’usine Valéo d’Étaples, dans le Pas-de-Calais, au cours de laquelle il a détaillé un plan fortement axé sur la voiture électrique.
EN DIRECT | Présentation du plan de soutien à la filière automobile française, durement éprouvée par la crise du COVID-19. https://t.co/EODabi71uY
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 2020-05-26T15:00:36.000Z
Annonçant « un plan historique face à une situation historique », Emmanuel Macron souhaite accélérer la transition vers l’électrique.
« Il nous faut préserver mais aussi transformer. Notre industrie est confrontée à des défis majeurs qui étaient la avant le Covid-19. L’après se prépare maintenant » a-t-il déclaré, assurant vouloir faire de la France le premier producteur de véhicules électriques en Europe avec un objectif de 1 million de véhicules propres produits d’ici 5 ans.
Du côté du bonus, Emmanuel Macron a officialisé l’augmentation de la prime accordée aux voitures électriques. Auparavant limitée à 6.000 €, celle-ci est désormais portée à 7.000 € pour les particuliers. Pour les entreprises, elle passe de 3.000 à 5.000 €.
Exclus depuis plusieurs années, les hybrides rechargeables rejoignent le dispositif avec une fixée à 2.000 €.
Au-delà du soutien aux véhicules, Emmanuel Macron a confirmé l’annonce réalisée il y a quelques jours par le Secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebarri, annonçant un objectif de 100.000 bornes d’ici à 2021. Une fois encore, le Président n’a pas donné de détails derrière ce plan qui sera probablement précisé dans les jours et semaines à venir.
« Aujourd’hui, il y a plus de 400.000 véhicules qui auraient dû être vendus et qui ne l’ont pas été. Nous serons à fin juin à 500.000 véhicules invendus par rapport à l’année précédente » chiffre le Président qui annonce vouloir augmenter provisoirement les conditions d’attribution de la prime à la conversion en cas de mise au rebut d’un vieux véhicule essence ou diesel.
Sans entrer dans le détail du dispositif, Emmanuel Macron le présente comme une « prime de relance ». « Les trois quarts des français seront éligibles » promet le chef de l’Etat, indiquant un revenu fiscal de référence fixé à 18.000 € contre 13.489 € pour le dispositif actuel. Les vieux véhicules essence ou diesel seront ainsi aidés à hauteur de 3.000 € par l’Etat et même 5.000 € en cas d’acquisition d’un véhicule électrique. Introduit à compter du 1er juin, ce dispositif élargi ne concernera que 200.000 véhicules prévient le Président.
Si l’Etat compte investir 8 milliards d’euros pour soutenir l’industrie automobile, ce ne sera pas sans contrepartie de la part des constructeurs.
Renault et PSA ont ainsi pris des engagements pour relocaliser leur production en France. « PSA a décidé de fortement augmenter sa production de véhicules électriques et hybrides sur le sol français. En 2019, aucun véhicule de ce type n’était produit pas PSA sur notre sol. En 2021, l’objectif de 130.000 véhicules devrait être tenu » annonce Emmanuel Macron qui se félicite du choix de Peugeot de localiser à Sochaux la production de la future 3008 électrique.
L'État apportera plus de 8 milliards d'euros d'aides au secteur. En contrepartie, les constructeurs automobiles se sont engagés à relocaliser la production à valeur ajoutée en France et à consolider et maintenir la totalité de la production industrielle sur nos sites.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 2020-05-26T16:12:56.000Z
Renault a également pris des engagements qui devraient être confirmés en fin de semaine lors de la présentation du plan de relance du constructeur. Selon Emmanuel Macron, la production de véhicules électriques de la marque en France sera triplée d’ici 2022 et quadruplée d’ici 2024. Initialement prévu en Asie, le futur moteur électrique de l’Alliance sera par ailleurs développé à Cléon (Normandie), un site qui assure déjà la fabrication des moteurs de la Renault ZOE. Dans le domaine des batteries, Renault a également décidé de rejoindre le projet mené par Total-Saft et PSA.
« C’est en France que le véhicule propre s’inventera et se produira » a promis le Président, indiquant vouloir débloquer des « moyens conséquents » pour soutenir la filière et l’innovation. 200 millions d’euros seront ainsi investis pour accompagner les équipementiers. Un fond d’investissement de 600 millions d’euros sera aussi lancé. Financé à hauteur de 400 millions d’euros par l’Etat et de 100 millions d’euros par chaque constructeur national (PSA et Renault), celui-ci permettra de moderniser et consolider la filière, en particulier le secteur de la sous-traitance, fragilisé par des semaines de crise.
150 millions d’euros seront enfin mobilisés pour la recherche autour du véhicule du futur. « Les projets les plus avancés pourront démarrer avant la fin du mois d’août » promet le Président.
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