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La Mini Cooper SE Cabriolet est l’un des premières à faire profiter du grand air dans le silence (ou presque). Mais l’autonomie est-elle réduite sans capote ?
Voilà plus de dix ans que la Tesla Roadster a vu le jour, l’une des premières voitures électriques de l’ère moderne. Inattendue, la sportive voulait montrer au monde que la technologie électrique n’était pas incompatible avec le plaisir automobile. Une mission réussie pour le Roadster, malgré des performances commerciales relativement timides.
Alors que les constructeurs se sont davantage intéressés au développement de voitures plus pragmatiques, la voiture électrique et plaisir signe son grand retour. Certaines déclinaisons sportives poussent encore plus loin les potentiomètres et les supercars électriques sont venues redéfinir le segment en matière de haute performance. Du côté des découvrables, Tesla promet un Roadster de seconde génération de tous les superlatifs, alors que MG renoue avec ses vieilles habitudes en dévoilant le Cyberster. En attendant la concrétisation de ces annonces, c’est Mini qui dégaine avec la Cooper SE Cabriolet, qui est désormais une réalité.
Si le cabriolet électrique à bien des atouts pour séduire, il se confronte cependant aux contraintes aérodynamiques. Des limites qui existent déjà avec les voitures thermiques, mais plus que jamais au centre des attentions avec les électriques, pour lesquelles les ingénieurs recherchent constamment la meilleure performance aérodynamique afin d’optimiser au mieux l’autonomie : formes de la carrosserie, appendices aérodynamiques actifs, fonds plats, dessin des jantes, … Tous les paramètres sont étudiés pour permettre à un véhicule de fendre l’air avec le moins de résistance possible.
À lire aussiEssai – Mini Cooper SE Cabriolet : un collector électrique qui décoiffeCe qui est très logiquement difficile à mettre en place avec un cabriolet. Car avec la capote rangée, les flux d’air sont perturbés derrière le pare-brise. Les remous font augmenter la résistance aérodynamique et donc la consommation. Rouler décapoté ne sera en conséquence pas sans effet sur la consommation, et de ce fait sur l’autonomie. Dans quelle mesure au juste ? On fait le test avec le cabriolet anglais.
Comme pour chacune de nos mesures de ce type, nous avons mené nos investigations sur une portion autoroutière dans les deux sens afin d’écarter les risques d’erreur (nous avons conservé la moyenne A/R en l’absence d’imprévus). Il aurait été intéressant d’effectuer des mesures à des vitesses plus élevées, mais le temps imparti ne nous autorisait qu’une seule mesure. Dans le but d’obtenir des écarts plus représentatifs de la réalité, nous avons défini une vitesse fixe de 80 km/h. Une vitesse de croisière que nous estimons adaptée à l’usage d’un cabriolet de ce type : la résistance aérodynamique a plus d’effet au-delà, mais rares sont les conducteurs qui se promènent cheveux au vent sur l’autoroute. Enfin, pour mieux isoler l’impact de l’aéro, nous avons effectué l’intégralité du trajet sans climatisation, ce qui ne correspond pas à un usage réel dans ce cas, notamment avec 24 °C à l’extérieur. On va y revenir.
Au terme d’un premier trajet réalisé dans les deux sens à une vitesse fixe de 80 km/h (sans accélération ni ralentissement), la Mini Cooper SE Cabriolet a présenté une consommation moyenne de 10,9 kWh/100 km avec la toile en place. Ce qui se traduit, avec sa batterie de 28,9 kWh de capacité utile, par une autonomie de 265 km dans ce cas précis. Si la valeur absolue n’est pas le sujet de ce comparatif, notons l’excellente performance du cabriolet dans ces conditions précises !
Avec la capote rangée totalement sur la malle arrière (une opération qui peut s’effectuer jusqu’à 30 km/h), les vitres ouvertes et le filet anti-remous à plat pour forcer le trait, nous avons enregistré une moyenne de 11,8 kWh/100 km, soit 245 km d’autonomie théorique sur une charge complète.
Sans capote, la Mini Cooper SE Cabriolet a donc consommé 0,9 kWh/100 km de plus à une vitesse de 80 km/h, soit un écart de 8,3 %. Avec sa petite batterie, cela se traduit par une perte d’autonomie de 20 km par rapport à une configuration fermée, soit un rayon d’action total réduit de -7,6 %.
Consommations (en kWh/100 km) | Autonomie (en km) | |
Capote fermée | 10,9 | 265 |
Capote ouverte | 11,8 | 245 |
Différences | +8,3 % (+ 0,9 kWh) | -7,6 % (-20 km) |
Sur le papier, profiter du grand air ne sacrifie pas vraiment l’autonomie, même lors d’un essai effectué à vitesse stabilisé. Cependant, notre test a bien des limites. À 80 km/h, l’impact de la résistance aérodynamique sur la consommation est faible. Cela signifie que la différence sera plus marquée en filant sur l’autoroute pendant plusieurs kilomètres. Mais les conducteurs auront tôt fait de tout refermer en raison des bourrasques malmenant les cheveux et les oreilles : lors de notre essai, fenêtres ouvertes certes, nous avons enregistré un volume sonore de 89 dB, contre 70 dB avec fenêtres et capote en place !
À lire aussiAutonomie : se coller derrière un camion avec une voiture électrique fait-il vraiment moins consommer ?De plus, ces mesures ont été réalisées à une vitesse fixe pour isoler du mieux que possible l’impact de l’aérodynamique. Avec un usage parfaitement conventionnel sur route, les variations de vitesses et le style de conduite pourraient ne pas mettre aussi bien en lumière les écarts constatés. Enfin, il conviendra de noter l’usage de la climatisation. Car si rouler décapoté peut permettre de se passer de la clim’ en fonction de la température ambiante, nous avons rapidement sué à bord avec la capote en place. La climatisation n’est pas vraiment énergivore, mais il est logique que son usage réduira un peu les écarts relevés ici.
Ce test n’a donc qu’une valeur informative pour répondre à une question existentielle, et n’est pas une vérité absolue : l’usage du véhicule, le type de routes empruntées, l’activation ou non de la climatisation et les performances aérodynamiques propres à chaque cabriolet pourront faire varier les résultats. Mais force est de constater que la Mini Cooper SE Cabriolet ne consomme pas déraisonnablement plus d’énergie sans capote.
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