L'Europe valide la flambée des taxes sur les voitures électriques made in China

La Commission européenne a adopté le renforcement des droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine. Cela va impacter les marques chinoises, mais aussi Dacia, Tesla ou encore Volvo.

Le feuilleton sur les droits de douane des voitures électriques made in China se poursuit. Mais cette fois, on arrive à une étape très concrète. Le mardi 29 octobre, la Commission européenne a adopté le règlement instituant des droits de douane supplémentaires sur les autos électriques importées de Chine.

Pour rappel, début juillet, l’Europe avait mis en place des droits de douane renforcés prévisionnels, se laissant jusqu’à fin octobre pour trouver un accord avec Pékin avant de les acter définitivement. Si les deux parties ont beaucoup échangé, aucun accord n’a été trouvé, et la surtaxe est donc actée. Elle entrera en vigueur le jeudi 31 octobre. L’Europe précise que les droits de douane prévisionnels (pour la période juillet/octobre) ne seront pas collectés.

Si l’UE renforce les droits de douane sur les véhicules électriques produits en Chine, c’est parce qu’elle estime qu’il y a une concurrence déloyale. Après avoir mené son enquête, l’Europe dit avoir de nombreuses preuves que Pékin a généreusement subventionné la filière de l’électrique chez elle. De quoi donc aider les marques chinoises à casser les prix chez nous.

Avec la surtaxe, l’Europe veut faire augmenter les prix des électriques chinoises et réduire l’écart avec les modèles européens. En plus du droit de douane de base (10 %), une taxe compensatoire est donc appliquée, avec un taux qui dépend du niveau estimé des subventions reçues. Ce sera 17 % pour BYD, 18,8 % pour les firmes de Geely et jusqu’à 35,3 % pour les marques de SAIC. Chez ces dernières, on a MG, qui semble particulièrement visé par le dispositif après avoir fait un carton en Europe avec la MG4.

Mais des marques non chinoises sont impactées, des américaines et européennes qui produisent en Chine. C’est ainsi le cas de Tesla, qui aura toutefois une taxe de 7,8 % seulement. Parmi les autres marques touchées, on a Dacia (Spring), Volvo (EX30), Smart (#1 et #3) ou encore Mini, dont les nouvelles petites électriques sont made in China.

Avec une envolée des taxes, il faut donc s’attendre à une hausse des prix sur les modèles concernés. Certains avaient toutefois pris les devants, comme MG qui a rempli ses stocks de MG4 pour proposer les mêmes tarifs jusqu’à la fin d’année.

Sans surprise, Pékin a rapidement réagi. Ce mercredi, il annonce avoir saisi l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Dénonçant l’approche protectionniste de l’UE, la Chine a décidé d’intenter « une action dans le cadre du mécanisme de règlement des différends de l’OMC ».

Dans un communiqué, Pékin explique qu’il prônait la résolution des conflits commerciaux par le dialogue et allait mener une « nouvelle phase de consultations » avec l’UE.

À lire aussiBonus écologique 2025 : préparez-vous à des mauvaises nouvelles