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Le véhicule à batterie encouragerait la construction de nouvelles centrales nucléaires et sa recharge serait susceptible de faire « disjoncter » le réseau. C’est l’une des idées reçues les plus tenaces sur la voiture électrique. Pourtant, la réalité est toute autre. Automobile Propre vous explique pourquoi.
Si l’on peut critiquer l’automobile électrique avec de bons arguments, celui-ci est un des moins pertinents. Il suppose que le réseau public ne serait pas en mesure de supporter la recharge d’un grand nombre de véhicules, ce qui nécessiterait la construction de nouvelles centrales nucléaires. Cette affirmation erronée circule massivement dans l’esprit collectif.
Actuellement, la voiture à batterie n’a aucun impact significatif sur le réseau. Les 486 000 véhicules électriques et hybrides rechargeables en circulation en France au 1er janvier 2021 ne représentent qu’environ 0,2 %¹ de la consommation nationale totale.
Selon RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, notre système de distribution serait aujourd’hui capable de satisfaire la recharge de 15,6 millions de véhicules sans modification profonde des infrastructures. Cela représente 40 % du parc automobile français actuel. Une à deux décennies devraient s’écouler avant d’y parvenir, laissant suffisamment de temps pour s’adapter.
D’autant qu’à cet horizon, la probable baisse de la consommation nationale doit libérer des capacités de recharge. La voiture électrique pourra remercier l’isolation thermique, le renouvellement des appareils par des modèles plus sobres (pompes à chaleur, électroménager basse consommation, etc.) et la transition des industries vers des processus moins gourmands.
Les pics de consommation, qui surviennent matin et soir et peuvent être problématiques au cœur de l’hiver, ne devraient pas non plus être aggravés par la recharge. La raison est simple : les voitures électriques ne sont jamais branchées toutes en même temps. De nombreux propriétaires ne rechargent pas au quotidien, leur batterie couvrant une voire plusieurs semaines de trajets pendulaires.
Il n’y a d’ailleurs aucun intérêt à recharger en heures pleines, l’électricité étant bien plus chère qu’en heures creuses. La majorité des voitures permettent ainsi de lancer la recharge aux horaires sélectionnés par son utilisateur. Si ce n’est pas le cas, un simple interrupteur programmable fait l’affaire.
À l’avenir, l’automobile électrique pourra même être impliquée pour soulager le réseau lorsque nécessaire grâce à la technologie V2G. Le système consiste à puiser de l’électricité dans la batterie pour l’injecter sur le réseau public, avec l’aval du propriétaire du véhicule et contre rémunération. L’ensemble des voitures électriques branchées en V2G agiront ainsi comme un gigantesque site de stockage d’énergie.
En observant les pays les plus actifs dans la mobilité électrique, on constate également que la voiture électrique ne provoque aucun souci sur les réseaux. Le meilleur exemple est certainement la Norvège. 18 % du parc automobile y est électrifié et se recharge à partir d’un réseau dont la production est à 99 % d’origine renouvelable (93,4 % d’hydroélectricité, 4,1 % d’éolien et 1,9 % de gaz naturel en 2019).
La voiture électrique n’aura donc aucun impact sur la décision de construire une centrale, qu’elle soit nucléaire ou non. Rien n’oblige d’ailleurs à exploiter l’énergie atomique plutôt qu’une autre. Certains propriétaires rechargent leur véhicule à partir de leur propre installation solaire. D’autres ont souscrit un abonnement auprès d’un fournisseur d’électricité renouvelable. Dans tous les cas, le réseau français distribue actuellement un courant parmi les plus décarbonés du monde.
La stratégie énergétique est toujours élaborée dans une logique globale, qui prend en compte tous les usages. Ainsi, sauf exception, aucun site de production n’est réservé à un consommateur spécifique. Aujourd’hui comme demain, un ballon d’eau chaude aura le même poids qu’une voiture électrique sur le réseau.
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¹RTE estime qu’un véhicule électrique consomme en moyenne 2 MWh/an. Nous avons réalisé le calcul suivant pour estimer la consommation totale des véhicules électriques et hybrides rechargeables : 486 000 véhicules x 2 MWh = 0,97 TWh. Cette somme représente 0,2 % des 460 TWh d’électricité consommés par la France en 2020.
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