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Depuis 6 ans, Alphabet, filiale du groupe BMW, s’intéresse à l’évolution de la mobilité des Français actifs. Pas de changements majeurs apparents concernant les habitudes de déplacement par rapport à 2021. Parmi les chiffres communiqués, ce sont ceux qui anticipent la situation à horizon 2035 qui sont les plus étonnants.
Quelle pourrait être la répartition des énergies dans les véhicules utilisés en 2035 pour se rendre au travail ? En tenant compte de la fin de la vente des véhicules essence et diesel neufs.
Que pensez-vous si l’on vous répond qu’un sondage réalisé sur le terrain par l’Ifop pour le compte d’Alphabet auprès d’un millier de Français actifs donne : 30 % de voitures thermiques, 25 % d’électriques à batterie, 24 % d’hybrides, 7 % fonctionnant à l’hydrogène, 2 % employant du gaz, et 9 % qui n’en auront plus besoin, car ils auront adopté le télétravail ?
Ces chiffres apparaissent possibles et cohérents. Mais ce n’est pas ainsi qu’il faut les interpréter. Les pourcentages sont bons, mais ils signifient que 2 % pensent que les véhicules les plus utilisés à cette échéance pour aller au travail seront alimentés au gaz, que 7 % imaginent qu’ils emploieront principalement de l’hydrogène, et 9 % sont persuadés que dans une douzaine d’années, on n’aura plus besoin d’un engin puisque tout le monde sera en télétravail.
Ces résultats sont tellement étonnants qu’on peut légitimement se demander s’il n’y a pas un problème de compréhension ou d’interprétation quelque part. Nous aurions aimé lire la formulation exacte de la question posée aux participants.
En 2022, 75 % des Français actifs utilisent toujours une voiture individuelle pour se rendre au travail. En 2018, 2020 et 2021, le pourcentage obtenu était de 76 %. Ce qui montre une étonnante stabilité dans une période plutôt floue.
Les automobilistes sont confrontés à des problèmes de Covid-19, de tensions sur le prix des énergies, de mise en places d’incitations gouvernementales et en entreprise pour passer à une mobilité plus douce sur l’environnement et la santé publique, à une offre croissante en petits engins efficaces, etc.
Cette immobilité apparente est à croiser avec d’autres chiffres qui donnent une partie de la réponse : 45 % des utilisateurs de voitures à motorisation thermique et 29 % de ceux qui emploient des modèles électriques ou hybrides ont indiqué que « leur mode de déplacement est lié à la non-possibilité d’adopter des solutions alternatives plus appropriées ».
A noter que 18 % des sondés usagers des transports en commun invoquent la même raison pour continuer à prendre bus, tram, métro et train.
Si les Français restent massivement attachés à leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travail, cela ne signifie pas qu’ils ne font rien pour améliorer leur mobilité. Ils sont 32 % à avoir modifié leurs habitudes par rapport à 2021 en raison de l’augmentation des prix des carburants.
Ce panel proactif est passé à la voiture électrique à hauteur de 10 %, au Superéthanol E85 (6 %), à la petite mobilité électrique (15 %, dont 9 % ont choisi les vélos à assistance), aux modes classiques de déplacement (marche, vélo : 58 %), aux transports en commun (18 %), et/ou au covoiturage (12 %).
Un frémissement se fait sentir au sujet de l’utilisation sur le lieu de travail des bornes pour recharger les batteries des voitures électriques : 7 % en 2022, contre 6 % l’année précédente, et 4 % pour 2020. Cette solution est désormais souhaitée par 12 % des répondants (10 % en 2021). Le phénomène gagne les adeptes des vélos électriques : 4 % cette année, contre 2 % en 2021.
Globalement, le facteur économique est une raison mise en avant par 40 % des utilisateurs d’EDP (engins de déplacement personnel) électriques, 45 % des pratiquants de la marche et du vélo classique, et 54 % des usagers des transports en commun.
L’écologie est également citée massivement pour justifier le recours aux EDP électriques (42 %), aux TEC (44 %), à la marche et au vélo (44 %), aux motos, scooters et engins à trois roues électriques (29 %), et aux voitures électriques (27 %).
Si 24 % des sondés estiment que les trajets réalisés dans le cadre de leurs activités professionnelles ont un impact négatif sur leur bien-être, ils sont bien plus nombreux (85 %) à espérer une évolution de leur mobilité dans les années à venir. Ce qui passerait par des déplacements plus économiques pour 54 % d’entre eux, plus écologiques (41 %), plus rapides (34 %), moins fréquents (26 %).
La distance moyenne des trajets domicile-travail a été calculée à 20 kilomètres, pour une durée de 25 minutes. Avec des disparités importantes qui dépendent tout particulièrement des zones (urbaine, rurale, mixte) dans lesquelles les parcours sont réalisés.
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