AccueilArticlesInterview - Jamy : "ma prochaine voiture sera électrique"

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Le monde de Jamy
Le monde de Jamy

Avant la diffusion de l’émission Le Monde de Jamy consacrée à la mobilité durable, nous avons pu poser quelques questions à l’animateur très apprécié des familles.

« Peut-on encore voyager ? »

À 21 h 05, lundi prochain 9 décembre 2024, sera diffusé sur France 5 un nouvel épisode de l’émission Le Monde de Jamy intitulé « Voiture, avion, climat : peut-on encore voyager ? » et nous avons déjà pu en découvrir le contenu complet qui aligne les enquêtes et rencontres autour de la mobilité électrique, des vélos, des véhicules intermédiaires, du covoiturage, des voyages en avion, etc.

Le tout est traité, comme à l’accoutumée, en écoutant sans jugement une grande diversité d’interlocuteurs dont les avis peuvent s’opposer ou se compléter. Au bout des cent minutes d’images et de témoignages, chaque téléspectateur en ressortira avec de quoi forger sa propre opinion. Nous avons souhaité dépasser le cadre de ce laboratoire d’idées en interrogeant Jamy Gourmaud sur sa propre mobilité et sur les coulisses de l’émission.

Né en territoire pionnier des énergies et de la mobilité

Un peu comme le premier pétard au démarrage d’un feu d’artifice, la première question posée marque le départ d’une interview. De quoi entrer en douceur dans l’échange, avec un premier sujet en apparence très éloigné des thèmes principaux de l’entretien, par exemple en rapport avec les origines de Jamy : « Les familles de mes parents sont originaires du bocage vendéen. Les origines sont toujours importantes, mais je ne les cultive pas, je ne revendique pas une identité. J’aime bien ce département, ce terroir, mais je ne vais pas chercher à y avoir une maison ».

Ce territoire de l’ouest est pionnier en énergies renouvelables et stations multi-énergies vertes distribuant de l’électricité, de l’hydrogène et du bioGNV : « Depuis une trentaine d’années, la Vendée est un département très entreprenant, à l’affut de toutes les innovations. Si un projet s’inscrit dans un futur réalisable et amélioré, le Vendéen est toujours au rendez-vous. Les personnes et décideurs que je rencontre sur place sont très dynamiques en matière de mobilité et d’énergies. Les premières éoliennes ont été montées très tôt, il y a 25 ans ».

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La mobilité à la ville de Jamy

Lorsque nous avons pu joindre Jamy ce lundi 2 décembre 2024 après 18 h 30, il rentrait de tournage : « J’en suis revenu à vélo. C’est un modèle hollandais urbain à assistance électrique. Dans Paris, mes déplacements se font 50 % à vélo, 30 % en métro et le reste en taxi. Je ne prends jamais ma voiture personnelle. Je suis un vélotafeur. Mon bureau est à 13 kilomètres de chez moi, ce qui me fait 26 km à vélo dans la journée ».

Un choix assumé : « Pour moi, c’est d’abord une histoire de confort. J’estime avoir la chance immense de pouvoir vivre ce que beaucoup d’Américains rêvent de faire, découvrir Paris à vélo. Bien sûr, il y a la pluie. Je consulte à l’avance une application pour vérifier s’il va pleuvoir ou non. À vélo, je n’éprouve pas de stress et j’arrive à l’heure à mes rendez-vous ».

Le célèbre journaliste est en permanence dans le souci des autres : « Tout le monde ne peut pas se permettre d’utiliser un vélo, par exemple parmi les personnes âgées ou quand on est parent de jeunes enfants. Mais ceux qui l’essaient ne retournent le plus souvent pas à la voiture. L’essayer, c’est l’adopter. Le vélo est pour moi bien plus un élément de confort que de prise de conscience ».

Incivilités

Dans Le Monde de Jamy qui sera diffusé lundi 9 décembre, un focus est dédié aux incivilités entre cyclistes et automobilistes : « J’en subis quand je suis à vélo. Ce n’est cependant pas le véhicule qui fait les incivilités. Un automobiliste peut conduire très bien sa voiture et avec courtoisie. J’en tombe des nues de voir le comportement de certains cyclistes. J’ai été bousculé une fois par une voiture et une fois par un cycliste qui m’est arrivé en pleine face ».

Appel à la tolérance : « J’essaye de respecter le Code de la route, les feux et les priorités. Il est nécessaire de réapprendre à partager la route. Dans les rues étroites où les cyclistes peuvent rouler à contresens des voitures, c’est à chacun de se pousser un peu pour se croiser. Il y a un savoir-vivre à restaurer, avec un peu d’indulgence de la part de tous, y compris les piétons. On n’est pas tout seul, et on a tous droit à l’erreur : qui n’en fait pas ? C’est compliqué de respecter à la lettre le Code de la route ».

En disant cela, Jamy ne cautionne bien évidemment pas les comportements volontairement dangereux ou délictueux.

Du réel sans mise en scène

L’émission prochainement diffusée montre différentes situations conflictuelles entre les usagers : « À part une prise où l’ont voit des usagers faire la tête, toutes les scènes avec des voitures qui rasent les vélos ou des vélos qui grillent les feux rouges sont réelles, prises sur le vif. Emmanuel Pernoud est entré en contact avec des cyclistes qui utilisent des caméras. Il en a monté une sur son vélo et a enregistré pendant plus de trois mois ses déplacements ».

Le monde de Jamy
Le monde de Jamy

Dans le reportage concernant le covoiturage organisé en lignes à Voiron (38), la conductrice semble parfaitement surprise de voir Jamy monter dans sa voiture : « Elle l’était vraiment, elle n’était pas au courant. Nous avons vraiment utilisé l’application du service en temps réel. Ce n’était pas préparé, ça s’est fait à l’arrache. L’avantage est d’avoir ainsi une discussion très franche, très simple, très naturel ».

Jamy et les voitures électriques

Trente minutes de « Voiture, avion, climat : peut-on encore voyager ? » sont consacrées aux électriques. Des automobilistes, dont des électromobilistes, ont été interrogés, en particulier sur l’autonomie. Les réponses sont diverses : « Nous avions organisé un micro-trottoir sur une aire d’autoroute. Nous étions à l’écoute de tout le monde, et avons entendu tous les doutes que soulèvent les voitures électriques. Nous ne sommes pas là pour montrer du doigt quand une personne est dans l’erreur, mais nous cherchons à comprendre pourquoi elle en est là ».

Les sujets sont traités avec le plus grand respect des interlocuteurs : « La philosophie de notre émission, c’est de donner des clés aux téléspectateurs pour qu’ils puissent se construire leur propre opinion. Si nous tombons sur quelque chose d’aberrant, bien sûr, on le dit. On n’est pas là non plus pour être gentil. Il nous est arrivé de partir sur des sujets avec des a priori, et de nous rendre compte qu’ils n’étaient pas fondés ».

Que ce soit sur sa chaîne Youtube Jamy – Epicurieux, sa précédente émission « C’est pas sorcier », ou « Le monde de Jamy », le célèbre animateur vulgarisateur a plusieurs fois déjà parlé de la voiture électrique. Et lui, est-il électromobiliste ? « Pas encore, mais notre prochaine voiture sera effectivement électrique, peut-être une Peugeot e-3008 ou une Renault Scenic E-Tech. Il y a cinq ans, quand nous avons acheté notre actuelle 3008 essence, ma compagne était hésitante. Depuis, l’idée a fait son chemin ».

Sobriété ?

Entre les vélos et les voitures électriques, il y a les véhicules légers intermédiaires (Véli). Pour son émission, Jamy a essayé les modèles de Midipile et Karbikes : « Pour un professionnel qui a un peu de matériel à embarquer, qui n’a pas beaucoup de kilomètres à parcourir et doit intervenir dans les villes, ces véhicules peuvent être intéressants. Si c’est pour transporter des enfants, encore faut-il que la commune soit équipée de pistes cyclables suffisamment larges. Je retiens de cette émission au sujet de la mobilité que le bon véhicule est celui qui est adapté à l’usage et de l’endroit où l’on vit. C’est important pour faire le bon choix, en ne cédant pas aux idées reçues ».

Le monde de Jamy
Le monde de Jamy

Que ce soit pour ces engins ou les voyages en avion, on ressort de l’émission avec l’idée d’une certaine sobriété à adopter individuellement : « Réduire notre consommation est important parce que l’énergie fait partie de notre quotidien. Pour 2050, nous devons baisser les émissions de CO2 par habitant et par an à deux tonnes, contre pas loin de dix aujourd’hui. On l’a vu il y a deux ans, il peut y avoir des soubresauts. La sobriété fait un peu partie de notre cadre de vie, qu’on le veuille ou non ».

Prendre conscience : « Il y a une attitude à adopter face à ces injonctions, en les prenant de bonne grâce. Il est très difficile de généraliser quand on aborde ces sujets-là. Comme pour un véhicule, le bon logement est celui qui correspond à l’usage que l’on en fait. Chacun doit trouver les solutions qui vont lui convenir. Je suis parfois étonné que des gens se rendent malades pour adopter des petits gestes qui ne coûtent pas grand-chose ».

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Petite équipe

La richesse des sujet abordés dans l’émission donne l’impression que beaucoup de personnes participent à la réalisation : « Nous sommes pourtant une toute petite équipe. Un réalisateur s’occupe du contenu, un autre pour l’image. Avec le rédacteur en chef pour l’éditorial et moi, nous sommes quatre sur une émission. En tournage, il y a le réalisateur image, quelqu’un pour la seconde caméra et l’ingénieur du son. Ce qui nous permet de rester discret, d’intercepter les bonnes images aux bons moments, de nous adapter à ce qui se passe ».

Le travail n’est pas pour autant terminé : « Le monteur et la personne au mixage travaillent ensuite pendant 70 jours avant d’aboutir à l’émission finale. Nous avons commencé en juillet 2023 à préparer l’épisode qui sera diffusé ce 9 décembre 2024. Le tournage a été terminé en décembre de l’année dernière. On nous avait demandé de livrer en mai 2024. Après, c’est la chaîne qui décide du créneau de diffusion. Ah, aussi, nous avons une personne de la production qui gère nos déplacements, les locations à l’hôtel, etc. ».

Être une petite équipe ne signifie pas pour Le monde de Jamy de bâcler les sujets : « Nous commençons par un gros boulot d’enquête, d’appréhension. Nous rencontrons beaucoup de monde, ce qui nous amène à débroussailler le vrai du faux. Nous mettons tout sur la table. Au milieu de tout ça, il y a une voie pour accepter des solutions, sans être radical ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Jamy pour son accueil, sa disponibilité et son témoignage que nous avons sollicité.

Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.

Avis de l'auteur

En prolongement de la présente interview, nous avons sollicité la jeune entreprise française Midipile dont l'utilitaire 9:23 a été essayé en 2023 par Jamy pour la réalisation de l'émission. Il avait également testé le véhicule intermédiaire de Karbikes dont la présentation a considérablement évolué en un an, comme vous pourrez le constater en suivant le lien dans l'article. Avec ce nouvel épisode de son émission Le monde de Jamy, l'animateur vulgarisateur a abordé les questions touchant aux voitures électriques en donnant de la voix aussi bien aux utilisateurs convaincus qu'aux automobilistes dubitatifs. Et c'est bien sûr cela que l'on attend à la télévision, montrer les tendances qui s'opposent sur le sujet, le blanc, le noir et les différentes nuances de gris. Le recyclage des batteries et l'exploitation du lithium sont aussi abordés de façon constructive. Concernant la mobilité durable, le focus sur le covoiturage mis en place à Voiron sous la forme de lignes, comme pour les autobus, est à voir pour qui ne connaît pas cette offre peu répandue. Pourquoi pas également solliciter l'opérateur pour une de nos interviews ? Quarante-cinq minutes d'interview avec Jamy, c'est forcément magique ! Ce moment a du sens dans ma propre histoire. Il y a 15 ans, je roulais déjà en voiture électrique. J'étais alors secrétaire de rédaction pour les revues de pédagogie pratique La Classe et La Classe Maternelle à destination des enseignants du primaire. Je recevais alors sous forme de DVD en avant-première et service de presse les épisodes de l'émission C'est pas sorcier, afin de les présenter dans ces mensuels. Je les visionnais intégralement avec mes enfants. C'était toujours des moments familiaux réjouissants et enrichissants. Je me demande encore pourquoi je n'ai pas à l'époque sollicité un entretien avec Jamy, comme j'avais pu le faire avec Michel Ocelot (Kirikou, Azur et Asmar) et des artistes pour enfants. La boucle ainsi formée aurait été bien sympathique.

Philippe SCHWOERER

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