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Après avoir découvert le monde avec un autobus rétrofité en utilisant des pièces de Tesla et aménagé pour la vanlife, Jean-Philippe a pensé répondre à toutes les demandes et attentes d’une manière originale. Son idée : proposer des séjours pour découvrir comment effectuer les bons choix et mener la conversion électrique et solaire. Après un voyage d’essai avec les stagiaires les plus impliqués, le nouveau véhicule serait vendu aux enchères.
À l’automne 2023, nous avions recueilli le témoignage de Jean-Philippe, alors en Roumanie. La famille Guillemonde faisait une pause à la suite d’une chute de Laure avec fracture d’une jambe. Le temps de convalescence devait être l’occasion de fiabiliser l’autocar Temsa Safari rétrofité : « Je n’ai pas pu le faire avant l’hiver, puis les conditions climatiques n’ont pas été suffisamment bonnes ensuite. Nous avions du -10° C dehors ».
Le propre de ce couple est de savoir rebondir rapidement face aux imprévus : « Soit on restait à ne rien faire, soit on découvrait l’Asie. Notre empreinte carbone a forcément augmenté puisque nous avons pris l’avion pour nous y rendre. Mais l’impact de l’aller-retour est à étaler sur les six mois où nous avons voyagé sac à dos, empruntant les transports en commun pour découvrir le Vietnam, la Thaïlande, l’Indonésie, avec un petit tour au Japon bien plus industrialisé ».
De retour en Roumanie, les interventions nécessaires ont été bouclées sur le véhicule : « Tout a été fait dans les règles de l’art. Nous avions trouvé un lieu d’accueil dans un centre équestre. Nous sommes revenus en France sans le bus pour les fêtes. Je vais retourner le chercher. Pour le ramener à Toulouse par la route à partir du 18,19 au 20 janvier 2025, j’ai pensé à proposer aux personnes qui me suivent de se joindre à moi pendant quelques jours à tour de rôle. Je leur passerai même le volant s’ils ont le permis poids lourd ».
Après Chouchou, l’autocar familial qui a permis à Jean-Philippe d’aller déjà au bout d’un pari assez fou autour du rétrofit électrique d’un véhicule lourd, le nouveau projet a été baptisé Cabochard : « On a cherché un mot désignant quelqu’un de têtu et dissident, capable de faire quelque chose perçue comme impossible par les autres ». L’espace Internet dédié à Cabochard définit ainsi l’idée du technicien baroudeur que rien ne semble pouvoir arrêter : « C’est une aventure collaborative, éducative et humaine autour de la transformation d’un véhicule lourd diesel en un véhicule de loisir électrique autonome ».
Au fil du temps, depuis la conversion du Temsa, une véritable communauté s’est constituée autour de la famille Guillemonde : « On m’a posé beaucoup de questions et demandé plein d’avis. Ce que j’ai fait est très peu documenté ailleurs. J’ai beaucoup de contenus, mais ce n’est pas filmé comme il aurait fallu. C’est pour cela que j’ai eu cette idée des stages qui permettront aux participants de mener leurs propres projets en évitant les galères ».
Au programme : « batteries haute tension, moteurs électriques de voiture, électronique et informatique, plomberie et électricité, domotique et menuiserie, mécanique et usinage. Certains apprentissages peuvent servir à d’autres projets qu’à la mobilité, par exemple l’onduleur et la batterie pour une maison autonome ». De la même manière, les stages pourront intéresser les personnes prêtent à aménager un véhicule pour la vanlife sans vouloir effectuer une conversion de la motorisation.
Toujours « dans un esprit de partage », il sera aussi possible de suivre, voire de participer à des séquences visuelles : « J’ai prévu un caméraman qui apportera le niveau qualitatif qui manquait. Il y aura un suivi permanent du chantier. Au moins deux lives interactifs seront proposés par semaine pour discuter, décider et avancer ensemble ».
Au départ, Jean-Philippe n’était pas parti dans l’idée de convertir un 8×8, c’est-à-dire un camion à huit roues (4 essieux), toutes motrices : « Lors d’un live quelqu’un a proposé un Man Kat. C’est un modèle allemand utilisé par les militaires. J’ai d’abord répondu que c’était un engin trop lourd, qui consommerait trop et que ça n’aurait pas de sens de le rétrofiter. Mais en y réfléchissant, c’est plutôt une bonne idée ».
À lire aussiTémoignage : voilà comment David a fait homologuer sa Fiat 500 de 1965 rétrofitée à l’électrique !Ce qui a plaidé pour un engin de ce genre, c’est son PTAC de 32 tonnes : « Avec lui, on pourrait embarquer davantage de matériel de production électrique pour rouler en autoconsommation. On consommerait plus, mais on produirait bien davantage d’énergie. A la place de parcourir 50 km par jour au solaire, on pourrait en faire le double, ce qui fait que, au final, on avancerait plus vite. Il serait même possible d’aller dans des zones avec un ensoleillement plus faible grâce aux 150 m² de panneaux photovoltaïques ».
Jean-Philippe envisage toutefois un autre modèle de poids lourd, toujours en porteur 8×8 : « Un engin militaire a pour lui sa forme et sa capacité tout-terrain. Mais comme je pense l’acheter à l’étranger, il me faudrait déjà le repeindre de suite avant de l’amener en France. Un camion de chantier serait mieux. Je compte adapter les quatre essieux afin qu’ils soient directionnels, par exemple pour le faire rouler en crabe ».
Le Toulousain a dû abandonner un modèle pour une raison technique : « Je voulais un camion de la marque tchèque Tatra, mais je ne pourrais pas mettre un moteur électrique par essieu. J’ai prévu d’implanter quatre machines pour une puissance totale de 2 000 ch. C’est pourquoi j’envisage plutôt aujourd’hui le M977 de l’américain Oshkosh. J’aimerais débuter le travail dessus cet été. En tout cas, repartir dans un projet sans encore savoir ce que ça donnera me donne la banane ».
Qu’en pense Laure ? « Au début, elle m’a dit que j’étais fou de me lancer dans un tel projet. Après avoir vu tous les commentaires d’encouragement, elle s’y est mise à fond. C’est un projet intense qui devrait durer dix-huit mois sans prendre de vacances. On repartira en voyages après. Lors des stages, il nous faudra gérer aussi nous-même les repas et l’hébergement des participants. Ce sera épuisant, mais aussi très enrichissant, et je pense qu’on va bien s’amuser ».
Pour aller jusqu’au bout du projet initial, Jean-Philippe estime qu’il lui faudrait 200 000 euros : « J’ai fait les calculs à la louche pour que ça passe, mais ce sera peut-être moins ». Le budget permettra d’acquérir l’engin et d’en faire un tout nouveau véhicule électrique, solaire et autonome, en employant des batteries de seconde vie : « Une fois qu’il sera prêt, nous ferons un voyage d’essai de deux ou trois mois avec quelques participants, mais aussi Chouchou. Ce sera certainement au Maroc, en Tunisie ou en Algérie, là où il y a beaucoup de soleil ».
Une des originalités de l’aventure est que Cabochard sera ensuite vendu aux enchères : « Comme tous les frais de fonctionnement devraient être couverts avec le budget de 200 000 euros, il n’y aura pas de prix de réserve. En revanche, j’ai prévu de redistribuer aux participants 50 % de la somme obtenue aux enchères, proportionnellement à leur implication ».
Le technicien baroudeur a toutefois prévu la possibilité de lancer quand même le projet avec un budget inférieur : « Avec 50 000 euros, au cours d’un chantier de six mois, on améliorerait l’autocar que nous avons déjà. Par exemple en revoyant la conception mécanique de telle sorte à enlever la boîte de vitesses. La batterie serait alors démontée et le véhicule ouvert à cœur. On louerait déjà dans la région toulousaine un espace adapté permettant de recevoir les participants et nous aurions aussi avec nous le vidéaste ».
Et avec 100 000 euros ? « Là, nous aurions bien notre Cabochard. Sa transformation serait réalisée avec les pièces de Chouchou. Ce serait en quelque sorte une transplantation mécanique et technique. Il n’y aura en revanche pas de vente aux enchères au bout des douze mois du chantier, puisque le nouveau véhicule deviendrait la maison de la Guillemonde Family à la place de l’ancien autocar ».
À lire aussiChronique de la Revolte : deux e-Garages de plus pour faire durer un siècle sa voiture électriquePour réunir le budget, Jean-Philippe compte passer par une plateforme de financement participatif : « Je suis en train de préparer la campagne qui sera accessible sur Tipeee très utilisé par les youtubeurs. C’est en fonction des sommes versées que les personnes intéressées pourront suivre et participer au projet. La base, c’est pour moi la semaine de stage qui est accessible dès 1 100 euros, hébergement et repas inclus. Le contributeur prendra part sur place à la transformation du véhicule. Tout au long du chantier, il pourra aussi accéder aux lives privés et donner son avis lors des décisions à prendre ».
Et au-delà ? « Pour 500 euros de plus, le stagiaire sera avec nous pendant deux semaines. À chaque session, il y aura entre 4 et 7 stagiaires. En plus, pour ceux qui auront pris le risque de mettre 3 000 euros, venir embarquer une semaine en famille pendant le voyage d’essai. Ce serait uniquement si nous avons bien réussi à réunir les 200 000 euros pour le projet complet ».
Il sera déjà possible de suivre le chantier avec 100 euros : « Tous les lives privés seront accessibles tout au long de l’aventure. Dès 200 euros, le contributeur pourra visiter le chantier et observer le projet en action. La participation aux décisions deviendra possible à partir de 400 euros. Si nous n’arrivions pas à réunir au moins 50 000 euros, tous les participants seraient remboursés ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Jean-Philippe pour leur accueil, sa disponibilité et son témoignage que nous avons sollicité.
Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.
Philippe SCHWOERER
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