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Au Salon de Munich, Smart fête ses 25 ans avec la première européenne du #3. Pour en parler, nous avons rencontré Cyril Bravard, patron de la division française.
Smart est en pleine renaissance. Désormais, la marque est une coentreprise avec Mercedes et le chinois Geely. 100 % électrique, comme elle l’était déjà depuis quelques années, elle part à la conquête d’un nouveau public avec des SUV, dont le #3, présenté en première européenne au salon de Munich. Pour parler de ce nouveau modèle et de la marque réinventée, Automobile-Propre a rencontré Cyril Bravard, qui a pris la tête de la nouvelle filiale française de Smart, distincte de celle de Mercedes.
Smart fête ses 25 ans au Salon de Munich. Le compteur n’a donc pas été remis à zéro avec la création de la coentreprise Mercedes/Geely ?
On ne remet pas les compteurs à zéro, parce qu’on ne veut pas faire fi de l’héritage. La marque Smart existe grâce à ces 25 dernières années, on veut capitaliser dessus. C’est un moment charnière ces 25 ans, à la fois on a conscience du passé, et à la fois on veut marquer aussi l’avenir avec le renouveau de la marque et l’arrivée du #1 en 2023 et du #3 en 2024.
Quelle est la nationalité de Smart désormais ? Pour vous, cela reste allemand ?
Smart est une marque européenne, c’est là qu’elle est née, et c’est encore là qu’elle est conçue. Dans la coentreprise Mercedes/Geely, qui est à 50/50, Mercedes fait le design intérieur et extérieur de la voiture. La voiture nait sur les planches à dessins en Europe, avec notamment une compétition entre le centre de design basé en Allemagne et celui basé en France (vers Nice). La voiture créée en Europe est ensuite fabriquée en Chine, c’est la part de Geely.
Vous présentez ici à Munich le #3, un deuxième SUV après le #1. Qu’apporte-t-il en plus ? Ces modèles peuvent-ils se gêner ?
Je ne pense pas du tout. Autant le #1 est un SUV compact urbain, autant le #3 est vraiment un SUV coupé, beaucoup plus long (4,40 mètres contre 4,27 m), plus bas, plus large. Il y a un air de famille évident, mais le #3 n’est clairement pas le coupé du #1. Le #3 gagne l’espace l’intérieur, puisque l’empattement est un peu plus grand aussi, il gagne 50 litres en coffre (370 litres).
À lire aussiIAA Munich 2023 – Smart #3 : le SUV coupé électrique arrive en EuropeEst-ce la vocation de Smart de proposer des modèles aussi grands ? On est très loin de la Fortwo, qu’est-ce qui reste de l’esprit Smart ?
Déjà, il ne faut pas parler de la Fortwo au passé, elle est toujours là, commercialisée au moins jusqu’en 2024, la Fortwo a sa place dans la photo de famille ! Evidemment, pendant 25 ans, la Fortwo a été le modèle emblématique, Smart a été réduit à ce modèle. Mais j’aime à rappeler que Smart est une marque, la Fortwo est un modèle. Le #1 en est un autre, le #3 un troisième. Tout cela crée une famille, le fil conducteur est de garder l’ADN de la marque dans tous ces modèles. L’ADN, c’est le côté très urbain, cela reste avant tout des véhicules qui sont compacts, c’est aussi le design différenciant, le côté fun et connecté. Il était important de donner un avenir à la marque et de créer des modèles qui sont sur des segments plus importants.
Mais est-ce la fin des citadines chez Smart ?
Ce n’est pas la fin de la citadine non. Il ne vous a surement pas échappé que l’on est passé de #1 à #3. Le #2 a été mis de côté pour une bonne raison, si on veut donner un successeur à la Fortwo.
Où en est le lancement du #1 en France ?
Le #1 a été lancé en juin en France, on a fait les premières livraisons clients au mois de juillet. C’est donc un grand moment pour le réseau. Même si on est dans un modèle de vente directe (via le site internet), on s’appuie aussi sur un réseau fort, c’est le meilleur des deux mondes. On a 47 agents, qui sont là pour aider le client à faire son choix, essayer la voiture, livrer et assurer le SAV. Pour les ventes digitales, c’est un peu tôt pour en tirer des conclusions, d’autant que les premiers acheteurs étaient souvent des gens acquis à la marque Smart.
Vous avez des clients qui arrivent à passer de la Fortwo au #1 ?
Ce n’est pas comme ça qu’il faut le voir, mais il y a des clients qui ont beaucoup roulé en Fortwo et aimaient la marque. Ils ont dû abandonner la Fortwo, parce que par exemple ils ont eu des enfants, et sont très contents aujourd’hui que la marque vienne avec un SUV et de pouvoir redevenir client de Smart.
Quels sont les objectifs de la marque en France ?
Pour donner un ordre d’idée, Smart, dans ses plus grandes années, a atteint un volume de 10.000 voitures sur le marché français, mon ambition est que l’on revienne d’ici deux ou trois ans à ces niveaux là. Cela dépendra aussi des modèles que l’on va lancer. Après #1 et #3, on va lancer deux autres modèles au cours des deux prochaines années.
Comment Smart se positionne sur le marché de l’électrique ? Quelle est sa concurrence : le généraliste, le premium ?
C’est compliqué à dire ! Dans le segment de la voiture électrique, où l’offre, même si elle est de plus en plus nombreuse, est plus limitée que sur le thermique, je pense que le client ne va pas se cantonner à deux marques, par exemple premium, il va être plus large. Il va regarder des véhicules généralistes, d’autres premium, d’autres intermédiaires. Nos concurrents sont donc multiples. Après nous clairement, on est positionné sur du premium, mais nos clients quand ils vont faire leur acte d’achat, vont aussi considérer des marques généralistes.
Les #1 et #3 sont fabriqués en Chine. Vont-ils perdre leur bonus ? Est-ce un risque pour les ventes ?
Bien sûr que c’est un risque. Je ne sais pas encore si ces modèles vont perdre leur bonus. On a reçu le décret cet été, on est en train de travailler dessus, il ne vous a pas échappé que ce n’était pas simple ! Il est possible que cela nous impacte.
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