AccueilArticlesIl essaye une Fisker Karma et la compare à sa Tesla Model S

Il essaye une Fisker Karma et la compare à sa Tesla Model S

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Propriétaire d’une Tesla Model S depuis 2015, notre lecteur Québécois Pascal Beauséjour a eu l’opportunité de tester une Fisker Karma de première génération (2011-2013). Enthousiaste à cette idée avant l’essai fin juin dernier, il nous explique pourquoi il conserve sa préférence à sa berline électrique.

Electrique, mais…

Comme nous le rappelle Pascal Beauséjour, dont nous avions relaté l’année dernière le road-trip dans le Nevada en Tesla Model 3, la Fisker Karma « est une voiture électrique à prolongateur d’autonomie, comme la Chevrolet Volt ». Ou encore la BMW i3 avec option Range extendeur ou encore le Renault Kangoo Elect’Road de 2002.

Si ce dernier semble le plus éloigné de la berline 4 portes et 4 places aux airs de coupé, il partage avec elle quelques caractéristiques quelque peu surprenantes. La première : « Elle n’a que 80 kilomètres d’autonomie en mode 100% électrique », souligne notre interlocuteur.

2 litres Turbo

Si le Kangoo Elect’Road ne dispose en prolongateur d’autonomie que d’un moteur essence de 900 cm3, la Karma embarque un généreux bloc 4 cylindres 2 litres Turbo Ecotec à injection directe, capable de développer 260 chevaux. « Il n’entraîne jamais les roues mais recharge ou soutient la charge dans les batteries, augmentant l’autonomie de 400 kilomètres sur le papier », chiffre Pascal Beauséjour.

La berline de grand tourisme assemblée en Finlande disposait de la motricité intégrale grâce à 2 moteurs électriques puissants de chacun 150 kW, l’un implanté à l’avant, et l’autre à l’arrière.

Le bloc thermique, lui, prend classiquement place sous le capot avant. Il s’anime automatiquement quand le niveau de charge batterie devient trop juste par rapport à la sollicitation du conducteur, ou si ce dernier a forcé le mode « Sport ». La vitesse maximale passe alors de 153 à 200 km/h.

Bruyant le moteur thermique ?

« Lors de mon essai, à 3 personnes à bord, dans une côte, le moteur a démarré tout seul, et je n’ai pas vraiment compris pourquoi », rapporte Pascal Beauséjour. « Je m’attendais à ce qu’il soit plus bruyant, comme l’ont indiqué des essayeurs à la sortie de cette voiture au début des années 2010. Personnellement, je l’ai trouvé plutôt discret », poursuit-il.

« J’ai quand même été déçu par l’accélération ! Est-ce la suspension, la dureté de la pédale : je n’ai pas retrouvé la vivacité de ma Tesla Model S, plutôt celle d’une Bentley comme j’ai pu en conduire une lors d’un mariage ? Ca accélère fort quand même, mais ce n’est pas exceptionnel ! », rapporte notre interlocuteur.

A sa sortie, en 2011, la Karma était créditée de 6,1 secondes pour effectuer l’exercice du 0 à 100 km/h, départ arrêté. Pour comparaison, la Model S 70D de Pascal Beauséjour fait un peu mieux : 5,4 s. Au jeu des couples, la Fisker est pourtant gagnante, loin devant : 1.300 Nm, contre 490 pour la Tesla du Québécois. L’impression de lourdeur proviendrait-elle du poids supplémentaire de 300 kilos : 2.404 kg contre 2.100 ?

A l’étroit à bord ?

« Je me suis senti à l’étroit à bord, à cause de cette console centrale, comme dans la Porsche Panamera », témoigne le Tesla gentleman driver. La faute au châssis poutre. Cette barrière centrale qui sépare les places de gauche et de droite, et court du tableau de bord à la banquette, abrite la batterie. Pour le confort, elle sert d’accoudoir et offre diverses possibilités de rangement.

Elle limite cependant l’espace pour les 4 occupants, quand la Model S est capable, elle, d’accueillir 5, voire 7 personnes à son bord, dans des dimensions similaires : 4,97 m de longueur pour la Tesla contre 5 pour la Fisker, et 2,19 contre 2,13 m en largeur.

« L’intérieur est très luxueux sur la Karma, mais j’apprécie davantage le côté épuré de la Model S et ses multiples rangements », compare l’ingénieur qui déplore « un coffre tout petit à cause des équipements électriques », de moins de 200 litres.

Lignes extérieures

Pour rappel, Henrik Fisker était loin d’être un novice en automobile, notamment en design, lorsqu’il a dessiné et créé la Karma. A l’époque, il avait déjà tracé les lignes et courbes des BMW Z8 et du premier SUV X5, mais aussi des Aston Martin DB9 et V8 Vantage. Une patte qui se retrouve sur la luxueuse berline qui porte son nom.

« Le propriétaire de la Karma que j’ai essayée, M. Delisle, me disait qu’il est vraiment fan des lignes de sa voiture qu’il préfère très largement à celles de la Model S. Moi, j’avoue que c’est le contraire, même si je reconnais que la Karma est une très belle voiture. Le capot est long, ce qui fait qu’elle est très particulière à conduire », explique Pascal Beauséjour.

« Je trouve d’ailleurs amusantes les fausses sorties d’échappement à l’arrière qui sont en fait des caches pour le bruiteur d’avertissement des piétons. Avec les 2 autres à l’avant, ils diffusent un son façon Batmobile », estime-t-il.

Où sont donc les sorties du pot d’échappement ?

« Pour une question de style, Henrik Fisker a placé les sorties du pot d’échappement tout en bas et juste devant les portes avant. J’ai lu des témoignages indiquant que cette position crée des problèmes d’infiltration des gaz d’échappement dans l’habitacle. Je n’ai rien constaté de tel », assure Pascal Beauséjour.

Cette disposition rappelle celle de la sortie du pot des Kangoo Elect’Road, sous la voiture, dans le milieu de la largeur, et un peu à l’avant du tableau de bord. En roulant, les gaz d’échappement sont expulsés vers l’arrière sur ces 2 voitures. Ils ne peuvent donc pas pénétrer dans l’habitacle, a priori. A l’arrêt, le prolongateur d’autonomie se coupe automatiquement. Pas plus de risque dans ce cas.

Une voiture qui dérange ?

« On voit pas mal de commentaires négatifs sur la Fisker Karma. Je suis du même avis que M. Delisle : beaucoup de ces commentaires ont été déposés par des personnes que cette voiture a dérangées à l’époque. J’ai constaté aussi ce phénomène pour les Tesla Model S quand elles sont sorties, et encore aujourd’hui », envisage Pascal Beauséjour.

« Nous pensons que l’histoire des Karma qui brûlent a été très exagérée. Comme avec les Model S, il y a eu quelques malheureux, mais exceptionnels incendies. Le propriétaire de cette voiture n’a jamais eu de problème depuis son achat neuve », remonte-t-il.

Notre interviewé a particulièrement apprécié le parfait état de l’engin. « M. Delisle considère cette voiture comme son petit bijou : elle ne roule qu’environ 3.000 kilomètres par an », indique-t-il. Et pour l’entretien ? « Il habite Ottawa, et doit l’emmener à 200 kilomètres de là, à Montréal, à la concession Rolls-Royce qui distribue aussi les actuelles Karma Revero. Il n’y a que le logo sur le capot qui change », nous répond-il.

Panneaux solaires sur le toit

« Avec le propriétaire, nous ne sommes pas d’accord sur la forme des panneaux solaires. Il pense qu’ils épousent la courbe du toit. Moi je suis persuadé qu’ils sont droits et que cette courbe est une illusion d’optique due au verre qui les recouvre », plaide Pascal Beauséjour.

Cette installation alimente la batterie de traction ? « Non, juste les accessoires et en particulier la climatisation. Quand les panneaux produisent de l’électricité, une indication au tableau de bord le signale. La batterie de traction de cette Karma est rechargée dans le garage qui l’abrite habituellement », conclut notre interlocuteur.

Automobile Propre et moi-même remercions vivement Pascal Beauséjour pour son témoignage et sa réactivité. De son côté, il souhaite témoigner sa gratitude à M. Delisle pour cette belle expérience de conduite.

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